SANS TOI [TERMINÉ]

CHAPITRE 19 : Confrontation

Comme toutes les journées depuis une semaine, je me levais, dépité. Mira ne m'adressait toujours pas la parole et ça me faisait mal de l'observer de loin avec Joakim.

Je l'enviais tellement. Je voulais être à sa place pour pouvoir être prêt d'elle. Elle souriait lorsqu'elle était avec lui alors qu'avec moi, elle m'ignorait.

Le grincement de la porte me fit lever les yeux. Je m'attendais à découvrir Alexander mais une fille à la peau noire le remplaça. Elle courue vers moi pour me prendre dans ses bras.

Je lui rendis son étreinte et l'entendis renifler.

- Ne pleure pas Maya, lui susurrais-je en essuyant ses larmes du bout des doigts.

Elle recula, partagé entre les larmes et les sourires. Je tapotais la place vide à côté de moi et elle vint s'assoir.

- Pourquoi personne ne m'a dit que tu étais revenu ? s'indigna-t-elle.

Je pouffais. Elle avait surement été prévenue par Mira ou Alexander. Maintenant que Maya était là, j'attendais que Marylou me remarque. Ça faisait une semaine que je me faisais discret pour ne pas avoir à lui parler et subir ses pleurs.

Maya se calma et fini par pouvoir parler sans renifler.

- Alors, c'était comment la vie de famille ? Me taquina-t-elle.

Je soupirais bruyamment pour qu'elle comprenne que ce n'était pas pour moi. Elle esquissa un sourire, ouvrant la bouche pour parler lorsque la porte s'ouvrit brusquement.

J'écarquillais les yeux en voyant une chevelure rousse dans mon champ de vision. Il toisa Maya de haut en bas avant de lui faire signe de sortir. Elle s'exécuta et avant qu'elle ne passe le pas de la porte, il l'a retenu par le bras.

- On doit avoir une discussion toi et moi.

Maya soupira. Le règlement n'avait toujours pas changé sur ça. Pas de fille chez les garçons et pas de garçon de chez les filles. Aujourd'hui je comprenais pourquoi. Ils nous interdisaient d'être dans les mêmes chambres pour éviter qu'on ait des relations sexuelles.

Charles la regardait quitter le dortoir des garçons avant de s'avancer vers moi.

- Ça fait plaisir de revoir une ancienne tête.

Il me tendit son poing pour que je le cogne. Charles était le grand frère de tout le monde ici. Sympathique mais à la fois strict. Je l'appréciais pour ça. En deux ans, il n'avait pas vraiment changé.

- Charles, est-ce que je peux te poser une question ?

Il acquiesça avant de s'assoir sur le lit d'Alexander, les mains entrelacées.

- Comment est-ce que tu ferais si tu avais merdé avec une fille et qu'elle ne voulait plus te parler ?

Il soupira, regardant par la fenêtre avant de revenir vers moi.

- Je chercherais à discuter avec elle, à la comprendre et à me rattraper. Tu as eu une aventure avec une fille hors de l'orphelinat ?

Je secouais la tête et il comprit que je parlais de Mira. Il avait remarqué dès le début que j'avais un faible pour elle, d'ailleurs je l'avais grondé la fois où il nous avait appeler « les amoureux ».

- De ce que j'ai pu constater, Mira a l'air d'être passé à autre chose. Cela étant, rien ne t'empêche d'aller lui parler. Elle va souvent à la chapelle.

- Toute seule ?

Il hocha la tête avant de regarder l'heure sur sa montre.

- Elle devrait y être. Va lui parler et excuse-toi d'avoir merdé.

Je bondis du lit, c'était la deuxième chance que j'avais de lui parler et je ne comptais pas la laisser filer. Même si elle allait m'ignorait, j'allais tout lui déballer.

Je sortis en trombe de la chambre, manquant de percuter Alexander.

- Eh, où tu vas comme ça ?

- Je te raconterais après, lui expliquais-je sans me retourner.

J'atteignis en un temps record le jardin avant de la traverser pour rejoindre la chapelle. Je ne pouvais plus rester dans cette situation. Je n'arrivais plus à dormir à cause de la culpabilité qui me rongeait.

J'ouvris les portes et m'engouffrais dans la chapelle. Une ombre assît sur le premier banc se retourna face à moi avant de se lever d'un bond. Elle entreprit de quitter la salle mais je m'interposais devant elle.

C'était fou, en deux ans, elle n'avait pas grandi. Ou peut-être était-ce moi qui avait trop grandi ? Ivan était médecin et il m'avait dit que j'allais peut-être atteindre les deux mètres, vue comment ma croissance se développait.

- Laisse-moi te parler, s'il te plait.

Je l'entendis grincer des dents, croisant les bras devant sa poitrine. Elle s'humidifia les lèvres avant d'ouvrir la bouche.

- Je ne veux pas te parler.

Je continuais à sourire malgré le froid qu'elle mettait entre nous. Je pris une grande inspiration avant de tout lâcher.

- C'était complètement faux. Tout ce que je t'ai dit était faux. J'ai juste paniqué et j'ai dit des choses horribles.

Elle fronça les sourcils d'incompréhension.

- Notre baiser, lui rappelais-je.

Elle écarquilla les yeux, comme si elle se souvenait de cet épisode de sa vie. On aurait cru qu'elle m'en voulait mais qu'à force, elle en avait oublié la raison.

- Je te déteste ! cracha-t-elle avant de me frapper.

Son coup me fit hoqueter de surprise, sans pour autant me faire mal. Elle sortit comme une furie de la chapelle, rentrant dans l'orphelinat. Je ne comprenais pas exactement ce qu'il venait de se passer. Était-elle encore en colère contre moi pour notre baiser ?

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