CHAPITRE 34 : Nuit particulière

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Deux heures du matin. Maya et Alexander nous avaient laissés pour aller dans un coin plus tranquille pour…se donner beaucoup d’amour, je suppose.

La plupart des personnes étaient encore dans le lac mais l’air commençait à se rafraichir, me faisant greloter dans l’eau.

—    Je pense que je vais rentrer, il commence à faire frais, expliquais-je en commençant à nager vers nos affaires.

Kandinsky ne dit rien, se contentant de me suivre. J’enroulais à la vitesse de la lumière l’une des serviettes de bain que nous avions pris avant de commencer à marcher vers mes chaussures.

Je fis tout mon possible pour ne pas croiser Kandinsky mais lorsque mes yeux se posèrent sur lui, je ne pus m’empêcher d’entrouvrir la bouche. Il était torse nu, une serviette enroulé autour de sa taille. A ce moment-là je pouvais observer à quel point il avait grandi. Il était fin mais tout de même musclé.

Moins qu’Alexander mais bizarrement ça lui va très bien.

Il se dirigea vers un coin beaucoup plus reculé sans que je n’en sache la raison mais cela m’arrangé. Je pouvais me rhabiller sans qu’il ne me voie. Je patientais après, avoir enfiler tous mes vêtements, près d’un arbre contre lequel je m’appuyais.

Après quelques secondes, Kandinsky réapparu, lui aussi habillé. Il me sourit, les cheveux trempés tout comme moi.

—    On y va ?

J’hochais la tête et, ensemble, nous retournions à l’orphelinat. Il m’aida à passer par-dessus la clôture et avant qu’on ne retourne chacun dans sa chambre, il m’arrêta.

—    Tu ne m’avais pas parlé d’un livre ?

Le souvenir de ce fameux livre me revint en tête. Je souris d’amusement en imaginant sa tête lorsqu’il tournera les pages.

—    Ah si ! Ça m’était complètement sorti de la tête.

Je lui fis signe de me suivre et – tout en se faisant discret – nous allions dans ma chambre. Je refermais la porte derrière moi avant de chercher le livre que j’avais cachée sous mon lit. Je le lui tendis et il écarquilla les yeux en lisant le nom.

—    D’où est-ce que tu as eu ça ? s’exclama-t-il en étant amusé.

Je m’attendais à ce qu’il soit aussi choqué que moi mais visiblement il avait l’air de bien connaitre ce genre de chose. Maya avait-elle raison, étais-je si prude que ça ?

Cette pensée me rongea. Je ne voulais pas passer pour la fille coincée. Je ne connaissais rien en matière de sexe, les cours sur l’éducation sexuelle était très vague à l’orphelinat.

—    Tu n’as pas l’air surpris, constatais-je avec déception.

Il releva la tête vers moi et j’eu l’impression que son regard me transperça. J’avais l’impression d’être un livre ouvert devant lui et qu’il pouvait me lire comme bon le lui semblait.

—    Tu l’étais, en voyant le livre ?

J’hochais la tête et un rictus se forma sur ses lèvres. Il continua néanmoins à feuilleté le livre.

J’en profitais pour l’observer secrètement. Ses cheveux verts commençaient à déteindre mais cela n’affectait en rien son charme.

—    Pourquoi tu as ça sous ton lit ?

—    C’est Maya qui me l’a donné, me justifiais-je.

Il pouffa de rire avant de fermer le livre et de le jeter à l’autre bout du lit. Il s’asseyait par terre pour me rejoindre, les jambes croisées. Il semblait détendu alors que j’étais stressée. Le ramener ici était peut-être une erreur. Si nous nous faisions prendre, nous risquerions gros et loin de moi l’envie de me retrouver séparée de lui pendant un mois à nouveau.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant