CHAPITRE 31 : Kamasutra

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Mira Pacheco

—    Est-ce que tu es sûre de ce que tu veux faire ?

J’hochais la tête, regardant le reflet de Maya dans le miroir. Nous nous étions éclipsés en douce dans la salle de bain pour mener à bien un projet personnel.

Maya prit à contre cœur les ciseaux avant d’inspirer un grand coup.

—    Je ne suis pas coiffeuse professionnelle mais tu es sûre de vouloir le faire ? Je veux dire, tes cheveux sont super longs !

J’avais déjà réfléchi à cela et ma décision était prise. J’allais les couper et pour cela, ma meilleure amie allait m’aider. A contre cœur, elle commença à couper mes cheveux.

Tandis que je la regardais faire dans le miroir, elle me dit :

—    Au fait, j’ai croisée Kandinsky et Alexander avant.

—    Et ?

Kandinsky et moi avions discutés de leur relation il n’y a pas très longtemps. Il était au courant pour eux depuis le début. D’ailleurs Maya m’avait proposée un rendez-vous à quatre pour que je puisse me rapprocher de Kandinsky mais j’avais décliné l’offre, trop peureuse pour me retrouver en date avec lui.

—    Il y a un bain de minuit ce soir, m’expliqua-t-elle. Ce serait cool si tu m’accompagnais.

Je secouais la tête. Un bain de minuit signifiait automatiquement « être nu » et je ne tenais pas à l’être en face de garçons.

—    Pourquoi ? Ça pourrait être cool !

—    Non merci, Maya. Je ne tiens pas à être nue devant tout l’orphelinat.

Elle leva les yeux au ciel tout en soupirant avant de se remettre à couper mes cheveux. Je les voulais à nouveau court, jusqu’au menton. Je ne savais pas ce qu’allait en penser Kandinsky, j’espérais qu’il serait surpris.

—    Tu peux très bien te déshabiller dans l’eau, insista-t-elle.

Je soupirais d’agacement. Je détestais lorsqu’elle insistait de la sorte, surtout que – la plupart du temps – lorsqu’elle faisait ça c’est qu’il y avait anguille sous roche.

J’arquais un sourcil, fixant son regard dans la glace.

—    Pourquoi est-ce que tu insistes autant pour que je vienne ?

Elle haussa les épaules, continuant à couper mes cheveux.

—    Qui sera là-bas ? la questionnais-je, suspicieuse.

—    Oh, pas grand monde juste deux ou trois personnes.

Elle se gratta le nez, signe qu’elle mentait.

—    Dis-moi la vérité.

Elle se mordit la lèvre du bas avant de continuer à couper mes cheveux.

—    Je te le dirais une fois que j’aurais finis.

Elle me fit un clin d’œil et je souris, baissant les yeux pour penser à autre chose.

Deux heures plus tard, Maya avait enfin fini de me couper les cheveux. Je scrutais mon reflet dans la glace, me trouvant soudainement plus belle comme ça.

J’avais toujours eu des cheveux courts et c’était bien la première fois de ma vie que je les avais eu aussi long cependant, j’avais réalisé que je préférée les cheveux courts, ça me représentait mieux.

Je me levais, avant de prendre Maya dans mes bras. C’était la première fois qu’elle coupée des cheveux et étant donné qu’elle voulait faire coiffeuse plus tard, c’était plutôt bénéfique.

—    Pour une première fois, tu as assurée ! m’exclamais-je en m’admirant.

Elle pouffa derrière moi, rangeant les ciseaux avant de prendre le balai pour enlever mes cheveux. Je l’aidais à nettoyer la pièce avant de prendre une douche pour enlever tous les cheveux de mon corps.

Lorsque je retournais dans la chambre, propre et en pyjama, Maya était posée sur son lit, lisant un livre.

—    Qu’est-ce que tu lis ? la questionnais-je.

Elle me tendit son livre, un rictus aux lèvres. Je lis le titre du livre à voix haute :

—    « Kamasutra » ?

Maya explosa de rire alors que j’étais dans le flou. Quelle langue était-ce ?

—    Tu ne connais pas ? pouffa-t-elle.

Je secouais la tête et elle me conseilla de l’ouvrir. Je le fis et ce que je trouvais me fit écarquiller les yeux.

—    Mais qu’est-ce que c’est ? m’exclamais-je en regardant les dessins.

—    Un livre où quatre-vingt-dix-neuf positions sexuelles sont décrites.

Elle se leva pour me prendre le livre des mains avant de survoler les pages et de s’arrêter sur l’une d’elles. Elle me montra une position. Un homme et une femme étaient dessinés, la femme à quatre pattes tandis que l’homme était derrière elle.

—    C’est la « levrette » mais la plus courante, c’est le « missionnaire ».

Elle me montra la position. La femme allongée, l’homme sur elle.

—    Je te le laisse, dit-elle en me le tendant. Tu en auras plus besoin que moi.

Elle me fit un clin et je restais bouche bée devant ce que je venais de voir. C’était donc ça que l’on faisait pour prendre du plaisir ?

Maya passa le pas de la porte mais avant qu’elle ne disparaisse, je la rattrapais et fermée la porte derrière elle.

—    Minute papillon, tu devais me dire quelque chose !

Elle fit mine de nier avant de se résigner à me dire la vérité sur la discussion que nous avions eu dans la salle de bain.

—    En gros, Alexander à proposer à Kandinsky de venir au bain de minuit mais Kandinsky n’osait pas te proposer parce qu’il avait peur de passer pour un pervers à tes yeux.

Je me pinçais les lèvres, ne sachant pas quoi répondre. Nous imaginer tous les deux, nus, dans l’eau me fit rougir.

—    Je te laisse, si jamais tu veux lui parler, tu sais où il se trouve.

Elle sortit de la chambre et j’en profitais pour m’assoir sur mon lit, feuilletant le livre qu’elle m’avait donnée. Toutes sortes de position sexuelles étaient recensé dedans et certaines – en plus d’avoir des noms étranges – semblaient compliquées à réaliser.

« L’union de la pie », « la position de l’artilleur », « les nageurs » et j’en passe. Tout de même, il y avait des positons qui semblaient simples en plus d’avoir des noms courts.

« L’amazone », « l’andromaque » et « le gaufrier » étaient toutes des positions où la femme était sur l’homme. Je me demandais si – dans un futur lointain où Kandinsky et moi seront d’accord – je serais capable de monter sur lui.

Je sentis mes joues chauffer rien qu’en imaginant la scène et le plaisir que l’on pouvait ressentir. Je me demandais si, lui aussi, pensé à ça. Je m’en voulais d’y penser, ce n’était pas très saint et pourtant à chaque fois, il se passait quelque chose d’étrange entre mes cuisses.

Je n’osais pas en parler aux personnes adultes, de peur d’être vue comme une perverse. Peut-être que Maya allait m’éclairer sur ce sujet, elle l’avait déjà fait plein de fois avec Alexander.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant