CHAPITRE 15 : Accident

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Kandinsky Zabolotny

Saint Pétersbourg

Deux ans plus tard

—    Kandinsky !

—    J’arrive !

Je soupirais en refermant le livre que j’étais en train de lire avant de quitter ma chambre. Céline, la femme du couple qui m’avait adopté deux ans auparavant m’appelait depuis la cuisine.

—    Tu es enfin là, je ne t’ai pas vu de toute la journée ! s’exclama-t-elle en levant les bras vers le ciel.

Mes yeux trouvèrent les aiguilles de la montre accrochée au mur juste en face de moi. Seize heures.

Je me demande ce que Mira fait…

Je chassais cette pensée de ma tête, ne voulant pas repenser à ce qui s’était passé il y a deux ans.

—    J’étais occupé…soupirais-je en passant une main dans ma nuque.

Elle soupira également avant de s’assoir à table. Elle ne dit plus rien, ne sachant pas quoi faire je retournais dans ma chambre.

Je fermais la porte à clé avant de m’affaler sur mon lit. Je jetais le livre que je lisais au sol. C’était un livre sur l’histoire. Mes nouveaux parents m’avaient inscrit dans une école.

Ici, tout était différent de l’orphelinat. Je ne me sentais pas à ma place. Bien sûr, j’étais reconnaissant de ce qu’ils faisaient pour moi mais je ne pensais pas que ma place était ici.

Agathe, Charles, Alexander. Toutes ces personnes me manquaient. J’avais réussi à me faire des amis à l’école mais ils n’étaient pas aussi bien que ceux que je côtoyais à l’époque.

Les filles étaient jolies dans ma classe mais il y avait toujours ce même visage qui réapparaissait.

Qu’est-ce qu’elle est devenue ? A quoi est-ce qu’elle ressemble ? Est-ce qu’elle pense à moi comme je pense à elle ?

Mira me manquait. Un jour, Charles m’avait dit que tout s’arrangeait avec le temps. Que la douleur n’était qu’éphémère. Je le croyais jusqu’à ce que je croise ses yeux bruns.

Les dernières images que j’avais d’elle étaient horribles. Elle pleurait, s’étouffant avec ses propres larmes à cause de moi et de ma stupidité.

Je pensais qu’en lui disant des choses horribles, elle aurait plus de facilité à passer à autre chose.

J’espère que je suis le seul à souffrir de cette séparation.

Je relevais la manche de ma chemise rose, qui était devenu mon vêtement préféré depuis qu’elle me l’avait offert, et regardais le bracelet qui me ramenait à elle.

Je le touchais du bout des doigts, le protégeant comme si c’était mon saint graal. Je ne l’avais jamais enlevé depuis que je le portais. Il était devenu mon porte bonheur.

Je sursautais lorsque l’orage frappa dans le ciel. Le rideau de ma chambre se mit à voler dans tous les sens à cause du vent. Je me levais, en tête d’aller fermer la fenêtre, mais me stoppais en voyant le paysage.

La ville. Lorsque j’étais à l’orphelinat, j’avais vue sur la forêt et je me demandais toujours ce que ça faisait de vivre en ville. Maintenant, j’avais ma réponse : c’était horrible.

Il y avait trop de circulation, trop de gens et pas assez de Mira. Je fermais les yeux pour tenter de mémoriser son visage une dernière fois mais plus le temps passé, plus j’oubliais à quoi elle ressemblait.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant