CHAPITRE 14 : Peine de coeur

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Généralement dans les films, après un baiser, le garçon et la fille sortent ensemble.

Je mâchais nerveusement mon crayon à papier tout en faisant semblant d’écouter le cours de monsieur Adams.

Deux jours s’étaient écoulés depuis mon premier baiser. Juste après l’acte, nous étions rentrés main dans la main. Le lendemain, Kandinsky m’esquivait.

Maman avait donc raison ? Les hommes ne sont que des profiteurs ?

Je refusais de croire ça. Il n’était pas comme les autres. Je l’avais choisi pour ça, parce qu’il était différent.

Comment tu as pu être aussi naïve ? Papa était le parfait exemple que tous les hommes sont cruels.

Même pendant les repas, il ne venait pas s’assoir avec moi. Je mangeais seule, parfois en compagnie de Maya lorsque Marylou n’était pas là mais c’était rare. Je me retrouvais à nouveau seule.

Je ravalais mes larmes, n’ayant pas envie de pleurer devant toute la classe même si j’avais mal. Je le prenais comme une trahison.

C’était mon premier baiser.

Je ne savais même pas pourquoi il avait fait ça ni s’il ressentait des choses pour moi.

Soudain, je compris pourquoi maman m’avait préservée si longtemps des garçons. Ses paroles prenaient sens dans ma tête.

« Les garçons peuvent être égoïste parfois. Si leur plaisir n’est pas concerné, ils s’en fichent. »

Je ne voulais pas y croire. Je me rattachais à la suite de ces paroles qu’elle me répétait sans cesse.

« Mais n’ai pas peur, ils ne sont pas tous comme ça. »

Je mâchouillais mon crayon jusqu’à avoir mal à la mâchoire. Je savais qu’il était derrière moi et qu’il me regardait. Je pouvais sentir son regard brulant sur moi.

J’étais perdue. Est-ce que c’était moi qui avais mal compris ? Un baiser n’est pas signification d’amour ? Comment pouvait-on embrasser quelqu’un que l’on aimé pas ?

Peut-être l’avait-il fait parce que lui aussi, il n’avait jamais embrassé personne ? Est-ce qu’il s’en vanter ?

La sonnerie retentie, signant la fin de l’école. Je remballais mes affaires tout en écoutant monsieur Adams.

—    Et n’oubliez pas l’exposer, vous êtes par binôme avec votre voisin.

Je me stoppais avant de tourner ma tête vers mon voisin. C’était le garçon avec qui je m’étais rangée le premier jour. Il s’appelait Joakim et même si je ne lui avais pas spécialement parlée, il avait l’air gentil.

Il vit que je le regardais et me sourit avant de se lever. Il me regarda par-dessus son épaule avant de me dire :

—    On peut se voir à la bibliothèque après manger pour discuter du sujet de notre exposé.

J’hésitais un instant. Je voulais aller parler à Kandinsky. Je me retournais et trouvais une place vide. Mon regard le chercha dans la salle, il n’était même pas à l’entrée pour m’attendre.

—    Ouais, bien sûr, je n’ai rien de prévu pour ce soir de toute façon, lui répondis-je.

Il acquiesça avant de partir. Je rangeais mes affaires et me dirigeais vers ma chambre.

Juste après le repas, je gagnais la bibliothèque. J’y trouvais facilement Joakim puisqu’il était le seul occupant. Je m’assis en face de lui en le saluant timidement.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant