CHAPITRE 36 : Demande

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Kandinsky Zabolotny

Dimanche, soit le lendemain de cette soirée au lac. La pluie et les orages étaient déchainés en ce milieu d’après-midi. Je regardais par la fenêtre de ma chambre les arbres danser au rythme du vent. Le tonnerre grondait et des éclaires traversèrent le ciel.

Je commençais à ouvrir un paquet de kitkat lorsqu’Alexander pénétra dans la pièce.

—    Les pluies d’été, soupira-t-il en s’allongeant sur son lit.

Il fronça les sourcils en me voyant avec un kitkat dans la main.

—    Qu’est-ce que tu fais avec ça dans les mains ?

Il se leva et entreprit de me le prendre mais je me reculais, l’air fière.

—    Mira et moi nous avions fait plus que nous embrasser hier soir.

Alexander pouffa de rire et j’arquais un sourcil pour comprendre son ricanement.

—    Tu lui as demandé de sortir avec toi ?

Je secouais la tête et Alexander en profita pour me voler ma nourriture.

—    Alors c’est que vous n’avez pas conclu. Va lui demander et ensuite tu auras ta friandise.

Il agita ma nourriture comme si j’étais un chien et qu’il voulait que je m’assoie. Je croisais les bras devant mon torse, confus et frustré.

—    On s’est embrassé, ça compte !

Mon ami ricana une nouvelle fois avant de sortir son paquet de cigarette et d’en allumer une.

—    Si tu savais toutes les filles que j’ai embrasser sans sentiment. Ça ne veut rien dire alors va la voir.

Un soupire de frustration m’échappa et je quittais la chambre à la recherche de Mira. Elle n’était ni dans le réfectoire, ni dans la bibliothèque, ni dans le hall.

—    Où est-ce qu’elle est ? demandais-je lorsque je croisais Maya.

Elle monta les marches de l’escalier avant de m’indiquer l’extérieur. Je sortis et me dirigeais vers la chapelle. J’arrivais mouiller et grelotant à cause du vent glacial.

Je la trouvais assisse sur le premier banc, elle avait sur elle un plaid ainsi qu’un livre. Lorsqu’elle croisa mon regard, elle se leva aussitôt.

—    Tu es tout trempé ! s’exclama-t-elle.

Elle entreprit d’enrouler sa couverture sur mes épaules mais je la stoppais, empoignant son poignet avant de la tirer vers moi et de l’embrasser.

Nous deux devant l’autel, nous embrassant, me rappelait mes mots de la veille.

« Marions-nous ».

Je reculais d’un pas avant de prendre ses mains dans les miennes.

—    Mira, articulais-je nerveusement en me grattant la nuque. C’est ici que je t’ai demandé d’être mon amie il y a presque cinq ans. Aujourd’hui…

Je pris une grande inspiration, le cœur battant la chamade. Les souvenirs de ces dernières années me revinrent.

—    J’aimerais te demander d’être plus qu’une amie parce que c’est ce que tu as toujours été.

Elle écarquilla les yeux, serrant mes mains. Elle se pinça les lèvres et je souris nerveusement. Nous connaissions tous les deux la question mais seul elle connaissait la réponse.

—    Est-ce que tu veux sortir avec moi ? finis-je par demander.

Elle feignait la surprise et mes lèvres s’étirèrent en un sourire.

—    Je ne pensais pas du tout que tu ressentais de telles choses pour moi, plaisanta-t-elle.

Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de m’embrasser par surprise. Je me laissais faire, appréciant le moment. Mes mains s’enroulèrent autour de sa taille machinalement.

—    Bien sur que oui, murmura-t-elle contre mes lèvres.

Je m’attendais à ce qu’elle continue mais elle me repoussa, croisant les bras devant sa poitrine.

—    Tu devrais aller te changer, tu vas tomber malade. Il fait froid ici.

J’acquiesçais mais ne bougeais pas pour autant. Mira comprit rapidement que je ne voulais pas partir loin d’elle alors elle remballa ses affaires et quitta la chapelle avec moi, main dans la main.

Vu comme ça, j’avais vraiment l’impression de m’être marié à elle.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant