CHAPITRE 37 : Révélation

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Je revenais dans ma chambre en dansant, le sourire aux lèvres. Alexander était sur son téléphone et ma joie de vivre le fit sourire à son tour.

—    Elle a dit non ? ricana-t-il en sachant très bien la réponse.

Il me jeta mon kitkat à la figure et je le dévorais en quelques secondes.

—    Mec, change-toi tu mouilles le sol.

Mes yeux se levèrent vers le ciel mais j’obéis quand même et me changeais sous les sifflements de mon ami.

—    Quel cul, Kandinsky ! ria-t-il.

—    Hétéro, hein ? répliquais-je en lui faisant un clin d’œil.

Il cessa immédiatement son rire pour retourner à son téléphone. Je ne savais pas pourquoi il était autant réservé lorsqu’on lui parlait d’homosexualité. Je trouvais ça OK d’aimer quelqu’un du même sexe. Après tout, on ne contrôle pas nos sentiments.

—    Pourquoi tu es autant renfermé quand il s’agit de gay ?

Je le vis se crisper dans son lit et j’aurais juré avoir vu sa cage thoracique arrêter de se soulever pendant trente secondes.

Il passa une main sur son visage avant de soupirer et de reprendre ce qu’il faisait sur son téléphone, ajoutant l’air de rien :

—    Tu es trop jeune pour comprendre.

Ce fut à mon tour de soupirer.

—    Alexander, j’ai seize ans. Je ne suis plus un enfant. Je suis en âge de comprendre les choses.

J’arquais un sourcil pour lui montrer mon sérieux. Il lâcha son téléphone et s’asseyait sur son lit, les mains jointes.

—    Tu me promets que ce qui est dit ici restera ici.

J’hochais la tête et il me tendit son petit doigt que je pris. Nos yeux restèrent accrochés un moment avant qu’il ne s’éloigne.

—    Je t’avais déjà dit que j’avais eus quelques accrochages avec des personnes d’ici, tu te souviens.

—    Les bâtards qui t’ont tabassé, acquiesçais-je.

Il hocha la tête avant de prendre une grande inspiration.

—    Je ne t’ai jamais dit pourquoi ils l’avaient fait.

Je fronçais les sourcils, l’inquiétude me dévorant. Qu’avait-il bien pu faire de grave pour que trois garçons de l’orphelinat en viennent violement aux mains ?

—    Enfaite…

Pour la première fois depuis que je le connaissais, il était vraiment vulnérable. Alexander s’était toujours montré fort devant moi, même lorsqu’il était revenu avec la tête en sang et des côtes brisées.

Mais aujourd’hui, c’était différent. Je n’étais plus ce petit garçon en manque d’affection qu’on avait abandonné. J’étais devenu un jeune homme, tentant de se créer une future place dans le monde.

—    Ils m’ont surpris à coucher avec un garçon.

—    Quoi ?

Mon cerveau venait de quitter ma boite crânienne. Pour cause : révélation trop choquante. Je n’aurais jamais pensé qu’Alexander était gay. Surtout qu’il sortait avec Maya. Était-elle une couverture ?

—    Tu es…

—    Bisexuel, Kandinsky.

J’hochais lentement la tête, assimilant du mieux que je pouvais l’information. Bisexuel ?

—    Ça veut dire quoi ? le questionnais-je.

—    Ça veut dire que j’aime les filles et les garçons.

Je n’avais jamais eu de problème avec l’homosexualité même si à l’orphelinat c’était un sujet tabou voir interdit. Je trouvais ça génial que mon meilleur ami soit bisexuel, il allait pouvoir m’éclairer sur les rapports homme/homme.

—    Comment s’est ? Genre, les rapports sexuels. Est-ce qu’ils sont différents de ceux avec des femmes ?

Il sembla surpris de ma question et secoua la tête, passant une main dans ses cheveux blonds.

—    Oh oui, c’est différent mais les deux sont tellement bon.

—    Est-ce que Maya le sait ?

Il secoua la tête. Je me sentais soudainement supérieur aux autres. Je savais des choses qu’ils ne savaient pas.

—    Ne te sens pas au-dessus d’eux, ria-t-il en me lançant un coussin à la figure.

Il se leva, m’indiquant qu’il allait voir Maya mais avant de partir, il me tapota la tête comme si j’étais un toutou.

J’attendis que la nuit tombe avant de sortir et d’aller derrière la chapelle. La pluie avait cessé et même si je marchais dans la boue, prendre l’air me ravitailla.

Dans cinq jours, je reviendrais ici pour troquer un collier de perle précieuses contre un cadeau que j’allais offrir à la plus belle des filles de l’univers.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant