4. Le garçon aux yeux verts

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Quand Abdel se réveilla, il était seul dans le lit. Il ne s'en étonna pas, Léo avait du travail et en s'emparant de son téléphone, il s'aperçut qu'il était déjà onze heures. Tout allait bien, c'était dimanche, mais il savait que ses parents l'attendaient avec impatience. Il était sûr qu'ils n'avaient pas dormit de la nuit, attendant son retour. Il culpabilisait, mais qu'un peu, parce que même si ses abus d'alcool et sa discussion avec Inaya l'avait un peu entachée, cette soirée le satisfaisait. Il s'étira dans son lit. Il avait si bien dormi, et il savait pourquoi. Grâce à Léo. Il dormait toujours mieux avec quelqu'un, comme s'il était protégé. Avec quelqu'un dans son lit, il ne pouvait rien lui arriver, son frère ne le permettrait pas. Il était très protecteur avec lui, et ça lui plaisait. C'était aussi pour ça qu'il l'avait invité cette soirée-là, pour sa présence rassurante.

Il se leva et rejoignit le salon, trouvant Haziel et Najate en train de boire un café. Ils se tournèrent vers lui en l'entendant arriver, et lui sourirent. Haziel lui demanda :

— Tu veux du café ?
— Je veux bien, s'il te plaît.

Najate se leva et se dirigea dans la cuisine pour le lui préparer. Et aussitôt, Haziel tapota la place à côté de lui, très excité. Abdel alla s'assoir et le regarda, intrigué. Il se demandait bien ce qu'il avait à lui annoncer.

— Tu ne devineras jamais ce qu'il s'est passé !
— Quoi ?
— J'ai embrassé Najate et on a dormi ensemble ! Tu te rends compte ? C'est moi qui l'aie embrassé !

Surpris de son entreprise, il ouvrit grand les yeux. Haziel était plutôt timide, pas le genre à faire le premier pas. C'était pour ça qu'il était surpris. Ça ne lui ressemblait pas, mais l'alcool avait dû aider, et il était heureux pour lui. Avec cette soirée, il avait vu que Najate était une personne bien, aucun doute qu'ils formeraient un beau couple. Il était en confiance, et sincèrement content pour lui.

— C'est super ça ! Félicitations !
— Merci, merci. Et toi ?
— Quoi moi ?
— T'as trouvé chaussure à ton pied ?

Il pouffa en entendant l'expression des plus douteuses, fuyant le regard de son ami qui se justifia :

— Je t'ai vu parlé avec une fille.
— Inaya. Mais tu connais, la simple mention d'une phobie scolaire fait fuir les gens.
— T'inquiète, c'est que ce n'était pas la bonne !

Il lui donna un coup dans l'épaule en soutient, et Najate revint avec une tasse fumante qu'elle lui tendit. Il souffla sur le café, et but une petite gorgée qui lui brûla la langue. C'était du bon café, presque aussi bon que le sien. Il était satisfait, mais très fatigué. Alors il se dépêcha de boire, laissant Najate et Haziel émerger de leur côté, avant d'annoncer son départ :

— Je vais rentrer chez moi.
— Déjà ? Tu ne veux pas rester ?
— Tu sais, mes parents...
— Ouais, c'est vrai. On se remet ça ! Et je te dis, un jour tu trouveras une chaussure de luxe !
— Si tu le dis.

Il en doutait fort, mais ne lui en fit pas part et s'avança pour faire la bise à Najate, avant de partir. L'air était bon contre ses joues, et il regretta de ne pas avoir pris son skate pour rentrer chez lui. Avec sa gueule de bois, il préférait ne pas prendre le métro, et décida de marcher, comme ils n'habitaient pas très loin avec Najate. Il en avait pour une trentaine de minutes de marche, et l'accueillit avec entrain. Même si Abderhamane et Hana l'attendaient, il avait besoin de reprendre ses esprits avant de leur faire face. Ils feraient une crise cardiaque s'ils apprenaient combien il avait bu cette nuit, et il ne voulait pas qu'ils s'en doutent. Il marchait d'un pas tranquille, profitant du calme relatif du dimanche, où chacun vaguait à ses occupations.

PHOBIA TO EUPHORIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant