Chapitre 55,5

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― Très bien Allen, raconte-moi tout, demanda Erimo d’une voix neutre. Tu as cinq minutes.

Le Hacker poussa un soupir.

― Comme tu le sais peut-être, je servais déjà le clan depuis un certain temps avant que Kurt n’y soit infiltré par le Bureau. Tout a commencé lorsque nous nous sommes croisés, lors d’une réunion organisée par des membres du clan. Je pense qu’il a tout de suite compris que je travaillais pour eux. Le lendemain de la fête d’adieu de Carron, il était sur le point de me dénoncer au Comité mais… disons qu’il y a renoncé. Au fond, il ignorait ce que je faisais exactement pour le compte du clan. Mais le fait est que j’ai été emmené à pirater des dossiers du QG à plusieurs reprises à leur demande.
― Quels genres de dossiers ?
― Il y avait surtout des informations concernant les organisations criminelles que le NSIS a dans son collimateur. Des données plus précises concernant des civils qu’ils voulaient retrouver également. Ils ont aussi demandé la liste des agents de notre Bureau, mais… je n’ai pas pu m’y résoudre. J’ai dû leur présenter des dossiers fictifs d’un certain nombre de profils créés de toute pièce.
― S’ils sont du genre prudent, ils ne mettront pas très longtemps à découvrir la supercherie.
― Oui, je sais. Mais je ne serais plus à leur service quand ça arrivera.

Il marqua une pause avant de continuer.

― Kurt avait dissimulé des micros dans la salle de l’hôtel où le clan a tenu sa réunion. Je ne sais pas comment, mais Davy – un homme du clan qui était chargé de la sécurité – les a découverts. Il faut dire qu’il est assez paranoïaque au sujet des gadgets espions et des espions en général. Donc, il a découvert un ou plusieurs micros et ça s’est très mal passé. Il m’a conduit de force en voiture avec trois de ses sbires jusqu’au bâtiment d’une ville abandonnée. Sur le moment, je ne savais pas pourquoi il le faisait et j'étais terrifié. Lorsque nous sommes arrivés, il m’a harcelé de questions au sujet de cette réunion, a demandé plusieurs fois que j’avoue que c’était moi qui avait placé ces caméras… bref, tu vois le genre. Il avait deviné que je connaissais Kurt et m’a ordonné de l’appeler pour qu’il se présente à notre position. J’ai essayé de lui faire comprendre que Weber et moi n’étions pas vraiment amis et qu’il n’accepterait jamais de se déplacer si je le lui demandais. Mais il ne voulait rien entendre. Il a menacé de me tuer si je ne le faisais pas venir immédiatement.
― Et ça a marché ? Comment as-tu fait ?
― J’ai dû me faire passer pour Carron. Je savais que lui, il l’écouterait. J’ai inventé une histoire à propos d’une affaire mystérieuse pour laquelle Carron serait encore au Japon et ça a marché. Je me sens vraiment mal d’avoir dû faire ça. Il est venu, Davy l’a interrogé aussi et a finalement décidé que c’était moi le coupable qui avait placé les micros. Ou du moins, c’est ce qu’il a fait croire, de manière très convaincante puisqu’il s’est mis à me tabasser jusqu’à ce que je perde connaissance. Après ça, je me souviens seulement de m’être réveillé en présence de Davy, qui m’a appris qu’il avait… qu’il avait tué Weber en provoquant un accident.

Allen semblait troublé en prononçant ces mots. Il respira profondément pour tenter de reprendre contenance.

― Continue, l’encouragea Erimo.
― Après ça, je savais que le Comité remonterait facilement jusqu’à moi en cherchant dans le téléphone de Kurt qui l'avait contacte ce soir-là. J’ai donc voulu empêcher ça en allant dans la salle de contrôle. Quelques temps avant mon intrusion, j'ai saboté le système de fermeture des portes de la salle de contrôle, histoire de pouvoir passer sans utiliser de badge. Au départ, je comptais y aller pour remplacer le téléphone de Kurt par un identique, les vraies composantes électroniques en moins.
― Comme tu l’as fait avec l’équipement détourné dont tu t’es servi cette nuit-là.

High Spies - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant