5 - Un job ?

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- Lucie ! m'appela ma mère.

Je cliquai sur le bouton pose de mon film et descendit à la cuisine voir ce qu'elle voulait. Les cours se finissaient demain et je n'avais pas eu de nouvelles de Frazer. Julie et les autres avaient mené leur petite enquête pour savoir qui Frazer avait invité mais comme ça n'avait pas vraiment donné de résultat, elles avaient renoncé.

Ma mère avait parlé d'un voyage en Italie. Ça avait l'air bien, peut-être moins que mes plans initiaux avec Frazer, mais c'était moins risqué et bien plus tranquille. De toute façon, c'était comme ça.

- Qu'y-a-t-il ? m'enquis-je en m'asseyant sur une des chaises.

Elle désigna une enveloppe posée sur la table.

- C'est pour toi. On a reçu ça au courrier ce matin.

- Tu ne l'as pas ouverte ?

- Non non.

Elle me regardait, visiblement intriguée, alors je me hâtai de l'ouvrir. Il y avait à l'intérieur une liasse de papier.

Je lus le premier : « Résidence Ponti, Croatie ». C'était une sorte de dépliant qui vantait la maison, les lieux, le cadre, etc. Je n'en croyais pas mes yeux. L'endroit semblait magnifique, la maisonnée gigantesque. Mais pourquoi m'envoyait-il ça ? Cela voulait-il dire que... ?

Je sentis un frisson me parcourir. Alors comme ça, il n'avait pas oublié. Mais mes parents ne semblaient se douter de rien, comment était-ce possible ?

Le deuxième document ressemblait plutôt à un troussa, tandis que le troisième expliquait quelques informations à propos du vol et de petits trucs que je devais savoir. Je partais après-demain. Mais ça ne résolvait toujours pas le problème : Comment avait-il convaincu mes parents ?

Il y avait aussi un billet d'avion à mon nom et une lettre. Qu'il avait écrite. A cette pensée, mon cœur se serra tandis que j'observai sa petite écriture en patte de mouche. Pourquoi moi ?

La lettre rappelait juste que j'avais perdu, enfin gagné, ça dépendait les points de vue, à son stupide jeu et que je devais donc venir à lui douze semaines afin qu'on réalise nos cinq objectifs. Celui qui les accomplissaient tous en premier gagnerait la partie. Mais rien sur mes parents.

- Alors, c'est quoi ? s'impatienta ma mère.

- Eh bien, je ne suis pas sûre... Hésitai-je.

- Est-ce que ça a un rapport avec ce boulot que tu as trouvé en Croatie ?

- Quoi ? bégayai-je.

- Allez, sourit-elle, ne fais pas la timide. Je ne comprends pas que tu ne m'en ai pas parlé avant et que ce soit cette famille qui ait dû me contacter !

Je ne comprenais strictement rien.

- Tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour ton père et moi, enchaîna-t-elle, bien que ce soit gentil de ta part, mais nous sommes totalement d'accord pour t'envoyer cet été aider cet élève en difficulté dans certaines matières. Ça te fera un job et une occasion de visiter la Croatie ! Quant à cette famille, elle semble tout à fait prête à t'accueillir !

Je lâchai un soupir de soulagement. C'était donc cette excuse que Frazer avait donnée. J'allais travailler chez lui, lui donner des cours particuliers. Etait-ce aussi ce qu'il avait dit à ses propres parents ?

- Mais ce que je ne comprends pas, c'est quand est-ce que tu comptais me le dire ?

Eh bien maman, puisque je n'étais pas au courant de ce job, jamais...

- Désolé ! mentis en rentrant dans le jeu, je comptais vous le dire il y a quelques temps mais j'ai eu un peu peur de votre réaction... Alors quand les PONTI m'ont assuré qu'ils avaient mis les choses au clair, je me suis dit que tu serais au courant.

Aucun sens. Ça n'avait aucun sens. Comment ma mère pouvait-elle gober une histoire aussi bancale ? Mais visiblement, elle y croyait...

Et ce job ? Etait-ce vraiment un job ? Je commençai à douter maintenant... 

90 jours ensembleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant