7- Au cas où

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Les garçons grognèrent mais se poussèrent un peu pour nous laisser de la place. Je remarquai que les joues de Paula avaient changé de couleur. Elle était toute rouge et visiblement très mal à l'aise. Elle trifouilla son téléphone et dit soudain :

- Ma mère vient de m'envoyer un message, il faut que je rentre. Je suis désolée les filles, on se voit un autre jour ?

- Bien sûr, souris-je en jetant discrètement un coup d'œil à l'écran de son portable.

Il n'y avait pas de messages, évidemment. C'était juste une façon polie de partir. Eline proposa de l'accompagner et après avoir adressé un léger signe de tête aux garçons, elles partirent au plus vite du café, nous laissant Julie et moi.

- Alors, commença le blond, qu'est-ce que vous buvez ?

- On sait commander nous-même, rétorquai-je en faisant un signe de la main à Katya, la serveuse.

Katya était adorable, un peu comme notre grande sœur à nous quatre. Lorsque nous avions besoin de conseils et qu'elle avait une petite pose dans son service, elle venait s'asseoir à notre table et discutai de tout et de rien avec nous. Ou même, quand une de nous n'avait pas le moral, elle arrivait avec son éternel « happy cake », un gâteau de Savoie au Nutella succulemment bon.

Une fois nos commandes passées et apportées sur la table, le roux entama la discussion. Je l'examinai plus attentivement. Sa couleur de cheveux lui allait bien et faisait ressortir ses yeux verts foncés. Il possédait quelques taches de rousseur sur les joues mais cela s'encadrait parfaitement dans la physionomie de son visage et lui donnait à la fois un côté attendrissant et séduisant. Si tous les roux lui ressemblaient, il n'y aurait plus jamais de moqueries sur cette couleur de cheveux...

- Alors comme ça, nous sommes à votre table habituelle ?

- Eh bien oui, comme tu l'as si bien compris. On vient tous le temps ici avec mes amies depuis le début de la seconde.

- Ah ouais, ça fait un bail. Vous êtes du coin j'imagine ? demanda-t-il.

- Bonne déduction, Sherlock, rit Julie. Et vous ? On ne vous a jamais vu dans les parages et encore moins ici.

- C'est sûr que des beautés pareilles, ça se remarque, sourit le brun.

- C'est plutôt votre ego, il est tellement énorme qu'on le sent à cinq kilomètres, répliquai-je.

- On est juste en vacances, expliqua le rouquin.

- Ici ? A Grenoble ? s'étonna Julie. Pourquoi venir à Grenoble ? Ce n'est pas très touristique tout ça.

- On fait un périple en fait, enchaîna le brun. On est toulousain.

- Un périple pour aller où ? demandai-je, curieuse.

Le blond me sourit et sorti une carte de son sac à dos qu'il posa sur la table. Un itinéraire était tracé au stylo rouge.

- Voilà, expliqua-t-il. On est partis il y a trois jours. On s'est arrêté une première fois à Nîmes. C'était sympa d'ailleurs, mais un peu vieux. Aujourd'hui, on fait escale à Grenoble. Je trouve ça plutôt pas mal comme ville, non ? Et puis, les filles au café sont sympa, rigola-t-il en nous décochant un petit clin d'œil.

- Les touristes qui prennent la place des autochtones le sont moins, par contre, affirmai-je.

- Je retire ce que j'ai dit alors, sourit le blond. Les grenoblois sont méchants et peu accueillants.

90 jours ensembleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant