Lorsque je fus fin prête, il était dix-neuf heures dix. J'avais quelques minutes de retards. Tant pis.
Théo était assis sur les escaliers qui menait à la plage, dos à moi, il semblait regarder l'horizon. Je remarquai qu'il avait passé une chemise bleue et un pantacourt de la même couleur mais en plus foncé. Ça lui allait drôlement bien.
- Salut, murmurai-je, nerveuse, en m'asseyant à côté de lui.
- Oh salut !
Il me détailla un instant.
- Tu es très jolie ! sourit-il.
- Merci. J'aime bien tes cheveux !
Il rit.
- J'ai mis une demi-heure avant de réussir à faire cette coupe ! Je suis content que ça te plaise ! Eh, reprit-il, tu as déjà mangé ?
- Non, je n'ai pas eu le temps, et toi ?
- Moi non plus. J'ai pensé qu'on pourrait prendre un truc à emporter. Il y a toujours quelques stands sur la plage ! Qu'est-ce que tu en penses ?
- Ça m'a l'air parfait ! acquiesçai-je.
Il se leva et je fis de même. Nous marchâmes les cinq premières minutes dans un silence gêné. Je ne savais pas quoi lui dire. En fait, c'était comme si je savais déjà tout, ou du moins, comme si on était liés par un lien que je n'aurai pu définir.
Le cadre aussi rendait le moment merveilleux et ce silence devenait réconfortant puisqu'il se heurtait au bruit des vagues qui roulaient sur la plage et au craquement du sable chaud sous nos pieds.
- Alors, commença-t-il enfin, tu travailles pour les Ponti de ce que Julien m'a dit ? C'est la première année que tu viens ici, non ? Je ne t'avais jamais vu dans les parages.
- C'est vrai. Enfin, travailler est un bien grand mot. Disons que je m'efforce avec Frazer d'avoir des cours de soutiens qui servent à quelque chose mais on ne peut pas dire qu'il soit un élève très appliqué, si tu vois ce que je veux dire !
Il tourna légèrement la tête, l'air pensif, et je me souvins que Frazer et lui partageaient un lourd secret. Peut-être valait-il mieux ne pas prononcer son nom ce soir.
- Et toi, tu viens chaque année ?
- Oui, depuis que je suis tout petit, m'expliqua-t-il. Ici, c'est un peu une tradition de famille tu vois. Et c'est sympa de retrouver ses amis de vacances tous les étés.
- J'imagine... Mes parents sont plus branchés itinérance. Ils aiment bien voyager de partout, explorer, découvrir des nouvelles choses. On ne retourne jamais au même endroit. Sauf parfois chez ma mamie, vers Nice.
- C'estsympa aussi de bouger. Des fois, c'est ça qui manque ici. De la nouveauté. Des expériences.Je viens depuis que j'ai deux ans. Je ne sais pas si tu te rends compte. Cetteannée, ça fera ma quinzième année. Frazer, Julien, Dan et moi, on a fait letour des environs maintes et maintes fois. Je ne crois pas qu'il y ait un seulsecret qui nous échappe. On a exploré toutes les criques, espionné lesvoisinages, testé tous les restaurants, découvert toutes les grottes. A l'époque,on était les quatre fantastiques ...
Alors comme ça, Frazer et Théo étaient proches, avant ?
- Pourquoi tu es venu avec la famille de Julien ? demandai-je, curieuse.
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90 jours ensemble
Romance""Lorsque Frazer m'a proposé de jouer, j'ai d'abord dit non. Comment pouvait-il croire que je l'accompagnerai en Croatie tout l'été, juste parce que les dés en avaient décidé ainsi? Puis oui. Parce que c'était fou, incroyable, irréel. Parce que ça...