- Non ! gémis-je ! Non ! On ne peut pas l'abandonner !
- Julien est son meilleur ami, il va s'en occuper, me raisonna Théo d'une voix assurée et confiante tout en me poussant à avancer malgré la pluie.
J'avais perdu tout mon entrain et le chemin du retour fut bien plus long. Je ne voulais pas y croire. Lorsque Théo ouvrit la porte de la villa de Frazer, j'étais plongée dans un semi-cauchemar qui ne me paraissait pas réel. Il me fit asseoir sur le canapé et me donna une couette. J'avais les cheveux et les vêtements trempés, je grelottais.
- Tu veux peut-être quelque chose pour te changer ?
J'acquiesçai ; il monta dans sa chambre et me redescendis un survêt et un sweat bien trop grand pour moi mais propre, ainsi qu'une serviette pour mes cheveux.
- Ça va mieux ? s'inquiéta-t-il après quelques minutes.
- Oui, murmurai-je.
- Tu veux quelque chose à manger ? A boire ? Un chocolat chaud ?
- Oui, murmurai-je à nouveau, incapable de prononcer autre chose.
Il acquiesça lui aussi et se dirigea vers la cuisine, se déplaçant comme en pilote automatique. Lui aussi avait l'air mal à l'aise et ne savait comment gérer la situation. Lorsqu'il revient dans le salon, la gêne se lisait sur son visage
- Il fallait que je te dise... entama-t-il en me donnant la tasse de chocolat chaud. Ce que je voulais te dire en Pologne...
- Oui ? demandai-je.
- Je suis désolé. Lorsqu'on était dans ce train, je me suis rendu compte que tu n'étais plus à mes yeux qu'un moyen de se venger de Frazer. Je t'aimais Lucie, vraiment, même si tu ne me croiras peut-être pas. Te voir embrasser Frazer, ça fait mal, car je sais que je t'ai laissé partir, que je n'ai pas été à la hauteur. Tu avais tout tes droits d'être avec lui. Tu méritais un gars bien, qui t'aime et qui te prenne pour sa seule étoile. Je n'étais pas ce gars-là, j'aurai voulu l'être pour toi...
Mais quand j'ai vu Frazer te hurler dessus, j'ai compris qu'il ne l'était pas non plus, sinon il ne repousserait pas une fille comme toi. Il ne sait pas ce qu'il perd ce soir.
Moi, je le sais. J'ai changé. Pardonne-moi. Donne-moi une seconde chance. S'il te plaît.
Je restai hébétée quelques secondes, troublée. Frazer m'avait repoussé. Théo avait-il raison ? N'était-il finalement que ce garçon qui m'avait abandonné dès que la situation devenait trop compliquée ? Avais-je voulu voir le meilleur en lui ? M'aimait-il vraiment, au fond ?
Mais non. Il fallait que je me résonne. Oh, c'était si dur. Théo, mon coup de foudre, qui me tenait dans ses bras, qui m'avait sauvé ce soir, qui me déclarait ses sentiments. Je ne pouvais pas être indifférente à ça, si ?
Mais c'était aussi le même garçon qui avait tapé Tiana, m'avait menti, trompée. Il s'était joué de moi. Et pourtant, ce soir il était là. Pouvais-je lui pardonner, alors que mon cœur était encore écorché par les propos de Frazer ? Mais d'ailleurs, comment osait-il ? Comment osaient-ils, l'un et l'autre ?
- Non ! m'écriai-je. Non. J'aime Frazer, Théo, comme débile surement. Mais je l'aime et je le chercherai sur tous les continents s'il faut retrouver son esprit. Il est là, il m'aime aussi. Je ne l'abandonnerai pas.
- Réfléchis Lucie, persifla-t-il. Il t'a poussé. Il était violent. Je ne te ferai pas ça. Est-il là, maintenant, pour voir si tu vas bien ?
- Tu es un serpent Théo, m'écriai-je en pleurant. Tu me fais douter, tu tentes de me charmer, mais j'aime Frazer. Tu ne peux rien contre ça ! Rien, rien, rien ! Tu ne luttes pas contre l'amour ! La haine, la mort, la vie, l'amour dépasse tout ! Sors !
Mais avant qu'il ait eu le temps d'esquisser le moindre pas, je me dirigeai vers la sortie en courant et ne m'arrêtai pas avant d'avoir retrouvé ma chambre, dix mètres plus loin.
Il avait tort. Je le détestai. Tant et tant. Heureusement que dans deux jours, je n'aurais plus à le revoir...
/ NDA : La fin est proche... Plus que deux petits chapitres ! :) /
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90 jours ensemble
Romance""Lorsque Frazer m'a proposé de jouer, j'ai d'abord dit non. Comment pouvait-il croire que je l'accompagnerai en Croatie tout l'été, juste parce que les dés en avaient décidé ainsi? Puis oui. Parce que c'était fou, incroyable, irréel. Parce que ça...