Les Sept

ÉPILOGUE

SOLINE

Une escouade assylienne les trouva enfin, mais il était trop tard. Drosdar gisait sur le sol, immobile. Son corps fut emporté respectueusement.

Les provisions en eau et en nourriture ne furent plus que des préoccupations marginales. D'un pas vif, les soldats assyliens marchèrent à ses côtés pendant trois jours jusqu'à atteindre l'ouest de la gigantesque forêt, dans laquelle se lovait la capitale de l'Assylie : Anarel. Une fois arrivée à destination, des domestiques assyliennes la prirent en charge et jetèrent aussitôt ses anciens accoutrements loqueteux, tandis que d'autres personnes comprenant sa langue discutèrent avec elle. Il y avait tant de choses à raconter... !

Les jours suivants ne furent en rien comparables aux précédents. La magnifique cité d'Anarel était aussi incroyable qu'apaisante. Les Assyliens prenaient soin d'elle, la chouchoutant et la tenant en admiration pour ce qu'elle avait accompli. En dépit de ce séjour paisible et de cet accueil si chaleureux, toutes ses pensées allaient vers Drosdar.

Drosdar, qui s'était tenu à ses côtés à Kalsura.

Drosdar, qui n'était pas arrivé sain et sauf jusqu'au cœur de l'Assylie.

Drosdar, qui ne se remettait pas de ses effroyables blessures.

Drosdar, pour qui tout se jouait à présent.

Son coma n'en finissait pas. Alité depuis trois jours, les Assyliens avaient rivalisé de talent pour le maintenir dans un état stable. Désormais, son réveil ne dépendait plus que de lui.

DROSDAR

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?

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Drosdar entrouvrit les yeux. Son front était couvert de sueur froide et il délirait sous l'effet d'une fièvre brûlante. S'il avait pu se mouvoir, il se serait réveillé en sursaut à cause de son cauchemar, dans lequel un sanglier aux yeux injectés de sang et aux imposantes défenses de mammouth avait foncé sur lui. Il n'était sorti de sa torpeur que lorsque le monstrueux animal avait été sur le point de l'écraser !

Les douleurs traversant son corps étaient si fortes qu'il s'évanouit. Dans ses songes, des images horrifiantes s'enchaînaient sans cohérence pour le tourmenter, aussi déplaisantes et loufoques les unes que les autres.

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Lorsqu'il émergeait et qu'il ouvrait les paupières, ses yeux mouillés de larmes ne lui permettaient pas de visualiser ce qu'il se passait autour de lui. Parfois, une lumière blanchâtre l'éblouissait, au point qu'il préférait plisser les yeux ; à d'autres moments, ses yeux ouverts ne distinguaient rien d'autre que l'obscurité la plus profonde. Drosdar n'arrivait pas à déterminer s'il s'agissait de la nuit ou s'il était devenu complètement aveugle.

⁂

Ces éveils ponctuels s'étirèrent sur deux jours. Quand Drosdar ouvrit les yeux une nouvelle fois, il avait repris consistance au cours des derniers jours. Il ressentait encore des élancements de douleur dans son ventre et dans sa cuisse gauche, mais ces derniers n'étaient pas aussi vivaces que lors des jours précédents. Le chant d'un oiseau parvint à ses oreilles. C'était si beau. Et ce parfum libéré par les arbres de la forêt, hmm...