Chapitre 21.2

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Le groupe pénétra dans la tour et se réfugia dans les bureaux de la sécurité primaire, au premier étage de la dalle. Vaste plateau sombre éclairé de quelques LED rouges, il arborait plusieurs tables métalliques encadrés de parois pour préserver la concentration de chaque technicien qui s'en occupait. Ayana s'assit au premier poste et invita Kian à l'imiter dans celui d'à côté. Son ordinateur connecté à celui de la structure, elle alluma les écrans et répartit ses écrans pour mieux visualiser la situation. Si Errol comptait franchir les deux portes sans danger, il lui fallait franchir la sécurité de Bea, puis du pôle militaire. Et il ne faisait aucun doute que l'intelligence artificielle ne la laisserait pas faire.

— Je vais préparer la mise à jour des portes, déclara-t-elle en étudiant le programme de contrôle des accès. Kian, peux-tu m'ouvrir la voie ?

— Oui, répondit l'Hyperspécialiste.

Plus hésitant, Kian sortit soigneusement son matériel de son sac, aligna ses brouilleurs, son microordinateur, le flamant rose qu'il avait préservé, sa gourde et sa balle sensorielle. Il rangea ensuite les éléments inutiles appartenant au technicien en charge du poste, libéra son espace de travail, ramena ses genoux contre lui et configura l'espace numérique. Trois écrans de suivi, un micro écran de contrôle sur la table et quelques milliers de chiffres et de codes à revoir.

Joan et Tempo se postèrent à proximité des entrées et surveillèrent les mouvements de l'extérieur pour prévenir d'une attaque.

Accès déverrouillé, résonna la voix de l'IA de Kian dans la pièce.

Le groupe manqua de sursauter. Les yeux en l'air, ils s'accordèrent une courte interrogation avant de reprendre chacun leur poste. Ayana et Kian au piratage, Louisa à la supervision, Joan et Tempo en défense. Tandis que les deux programmeurs travaillaient, les deux combattants vérifièrent leurs munitions, leurs armes, et contrôlèrent le temps imparti. S'ils voulaient que la mission se déroule bien, ils devaient suivre le programme improvisé d'Errol.

Déverrouillage des navettes autorisé.

— Kian, Bea attaque, avertit Ayana.

— Oui, acquiesça l'Hyperspécialiste.

Kian déplaça la Fourmi Fantôme dans le réseau pour aveugler l'intelligence artificielle. Ayana profita du faible laps de temps permis par l'attaque pour entrer dans le cœur des serveurs de la sécurité et récupérer les données reliées aux portes. Son compagnon détourna alors de nouveau l'attention de Bea pour la taire.

Mise à jour des accès en attente, déclara l'IA au-dessus d'eux.

— Et bientôt celle de l'armée, ajouta Ayana en s'acharnant sur les défenses de Bea. Enfin, si cette conne me laisse passer. Ah !

Ayana récupéra ses accès initiaux et atteignit le serveur de transmission des ordres militaires. Aussi rapide que possible, elle réécrivit les données et changea le passage des programmes pour que l'information circule par elle avant d'atteindre l'armée. Les flux étaient contrôlés. Désormais, elle n'avait qu'à retranscrire les données pour les maîtriser.

— J'espère que ça va fonctionner... souffla-t-elle tandis qu'elle contrôlait la main mise de son ordinateur sur les flux.

— Ne doute pas de tes capacités, rassura Louisa en posant ses mains sur ses épaules tendues. T'es douée, Aya.

— Dis ça à ma mère, tiens, ricana-t-elle avant de fermer son micro-ordinateur. C'est bon, j'ai détourné le flux. Mais il faut décoller rapidement, il va pas tenir longtemps, j'ai pas le matériel pour le gérer. J'ai déprogrammé le détournement dans une heure.

La Fourmi FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant