28.

4.4K 481 26
                                    

Mon bien modeste cadeau pour vous :) joyeux Noël ! 

-----------------------------------------------------------

Point de vue Ewen, prince d'Ehiropa 

Je me tenais sur le lit lorsque j'entendis le son de sa voix ... Et une autre. Elle n'était pas seule. Je regardais partout autour de moi .. Mais comment allais-je expliquer ma présence dans sa chambre ? Je passais anxieusement une main sur mon visage. La porte s'ouvrit et je me redrssais vivement... Mince, mince, mince ! Deux pairs d'yeux ronds me fixaient... 

- Je m'excuse, je vais vous laisser, murmurais-je, exécutant une adroite réverence devant les jeunes femmes. 

Mon regard rencontra ses yeux noirs.. Je sentis mon coeur battre plus fort. Pourquoi avait-elle toujours cet effet sur moi ? Dès la première fois que j'ai rencontré ses pupilles sombres, je n'ai su que penser... Ce regard indéchiffrable...

- Attendez,s'exclama Magnificence, me retenant par le bras alors que je m'approchais de la sorti.

Ses doigts fins et toujours légèrement grisâtre me tenait fermement. Une telle poigne pour une femme d'ici était ... Peu commun ! 

- Je m'excuse j'ai à faire, s'exclama Aimée-Rose, me rappelant ainsi sa présence. 

Elle s'éclipsa sans que Magnificence n'ait le temps de réagir. Elle m'adressa un petit sourire contrit avant s'avancer pour s'asseoir sur son bureau. Sur son bureau ? Je dus avoir un regard désapprobateur car elle descendit en rougissant. Et sans un mot, elle s'installa sur son lit. 

- Vous allez bien, me demanda-t-elle l'air soucieuse. 

Je détournais la tête sans répondre. 

- Excusez-moi, c'était une question stupide,chuchota-t-elle. 

Elle tritura du doigts ses draps. Je la regardais faire en silence. Elle ne savait que faire, ni que dire .. Cela avait quelque chose de mignon.  

- Vous vouliez me dire quelque chose, questionna-t-elle en pointant doucement ses lèvres roses. 

Je hochais la tete et vins la rejoindre sur son lit. 

- Je devais vous annoncer que vous serez reçu dans un show télévisé dans quelques jours, expliquais-je alors qu'elle penchait légèrement sa tête vers la droite. 

C'était le signe que j'avais toute son attention. 

- Je voulais donc vous inciter a visionner les interviews des autres candidats puisque vous êtes la dernière à passer. Je me disais donc que nous pourrions travailler cela ensemble. 

- Aujourd'hui, demanda-t-elle surprise. 

Elle était étonnée et un un peu scandalisé aussi. 

- Mais votre mère.... 

Elle se stoppa n'osant en dire plus. Je fermais un instant les yeux. Ma mère ... 

-Un roi n'a pas le temps de s'apitoyer sur son sort, retorquais je finalement d'une voix sourde. 

- Mais avant d'être un roi vous êtes un homme,s'écria-t-elle brusquement. 

Je ne dis rien, prenant le parti d'ignorer sa dernière remarque. Un homme ... Alors que je lançais l'interview d'Aimée-Rose pour qu'elle s'en imprègne, mon esprit vagabondait. Toutes mes pensées étaient focalisées sur ma mère et une douleur sourde étreignit mon être. Qui avait bien pu lui faire ça ? Et pourquoi ? Je serais les dents et les poings. Désormais, elle se battait pour survivre .. Je revoyais son visage rougis, ses lèvres gercées et la pellicule de sueur sur son front. Elle avait le teint verdâtre... Si j'avais eu le coupable entre mes mains il ... 

- .... Vous ne croyez pas ? 

Je sursautais. La jeune femme me regardait, une main sur mon bras. 

- euh... Vous disiez, dis-je en me raclant la gorge. 

Elle secoua la tête en murmurant que cela n'avait aucune importance maintenant. 

- On devrait vous changer les idées, propos a-t-elle subitement. 

Je haussais vaguement les épaules. Comment ne pas penser a ce drame ? 

- Qu'aimez-vous ? 

- La musique, marmonais-je machinalement. 

Elle hocha la tête et me pris la main. 

- Venez, chuchota-t-elle.

Je la suivis sans grand entrain. Sa main était toujours dans la mienne et le contact de sa peau avait un certain aspect rassurant. Nous nous retrouvâmes dans une grande pièce où trônait un magnifique piano à queue. Je me souvenais très bien de cet instrument... A ma grande surprise, Magnificence s'installa sur la banquette de velours et ses doigts restèrent un moment en suspens au dessus des touches d'ivoires. Elle savait jouer ...? Une mélodie avec très peu de notes résonna. C'était hésitant et maladroit. 

- Vous appelez cela de la musique, riais-je sans pouvoir me retenir. 

Elle rougit. 

- Vous devriez vous réjouir de voir quelqu'un jouer pour vous, maugréa-t-elle en me laissant une place pour m'installer près d'elle. 

Je ris. Elle cacha son sourire derrière une moue boudeuse. Elle avait réussi a me faire rire... 

- Je vais vous monter ce que c'est que de la musique, déclarai-je en déposant mes doigts sur les touches. 

Je me lançais dans un morceau de Chopin. M'y jettant a corps perdu .... Mais je ne pouvais oublier la souffrance de ma mère qui se superposait maintenant aux souvenirs  de mes cours de piano avec elle. Ma respiration s'accéléra et je partis en un crescendo désespéré. Elle ne pouvait pas mourir ! Elle ne pouvait pas ! Je ne ... 

-Arrêtez, criait Magnificence en me saisissant par les épaules. 

Je rouvris les yeux. 

- Vous êtes plein de colère, chuchota-t-elle. 

Je retirais mes doigts crispés des touches. J'avais dû jouer avec violence, tapant rageusement sur ses touches inoffensives. Mais bien sûr que j'étais en colère ! Quelqu'un tentait de tuer ma mère ! Je n'allais pas le remercier ! Ce n'est qu'en voyant l'expression du visage de la jeune Anthracite que je pris conscience d'avoir hurlé ces mots. Je pris une profonde inspiration pour me calmer. Je ne voulais surtout pas m'en prendre à elle ! Elle se leva et je crus qu'elle allait claquer la porte, vexée par mon comportement outrageant. Mais non, elle revint me tendant un coussin. 

- Defoulez vous,s'exclama-t-elle. Cela vous fera du bien. 

Je fixais le moyen de décoration pourpre sans bouger. Magnificence prit mes poings serrés dans les siens et donna des petits coups dans le coussin. Je regardais bêtement les creux fait par mes coups dans le tissu. Mais quand elle me lâcha, je ne bougeais pas. Puis finalement, pris d'une rage folle et subite, j'abattis mes poings a un rythme effréné sur le petit coussin. Je ne sais pas combien de temps cela dura mais lorsque je me stoppais enfin, j'avais le souffle erratique. 

Je tournais la tête. La jeune candidate du Choix était assise a même le sol, les bras autour des genoux et le menton sur ses jambes. Un petit sourire apparut sur son visage. 

- Vous avez fini,s'exclama-t-elle en riant. J'ai vraiment cru que vous n'arréteriez jamais ! 




Souffle la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant