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Je suis DESOLEE pour ce long, assourdissant, retentissant silence que je vous ai infligé !! Pardon a vous tous si fidèle et si incroyable ! Perdue dans mon orientation, mes devoirs et toutes mes angoisses (encore l'orientation !!) je n'arrivais plus a écrire !! Pardon !! Merci pour votre fidélité et vos messages qui ont été un vrai soutien ! Enfin, ce que vous avez si patiemment attendu ... 

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Je me précipitais à la rampe du perron et contemplais, bouche bée, le ballet des nombreuses voitures dans la cours. C'était le grand jour, le grand départ ! Je souris et dévalais les escaliers de droite pour me retrouver à la hauteur de tous ces véhicules. La danse des serviteurs commençaient. 

- Magnificence, votre cape de voyage, s'écria le prince, dévalant les escaliers derrière moi. 

Je me tournais vers lui alors qu'il arrivait tout courant. Il m'aida à enfiler la pèlerine turquoise. Puis, il me tira vers le haut des escaliers, nous devions gagner le hall. Je le suivis alors que ma tête était toujours tournée vers les voitures et leur musique ronronnante. 

Tous étaient rassemblés dans le hall, disciplinés, parfaitement apprêtés ! Je contemplais leur tenue si élégante et souris à Aimée-Rose qui était venue se placer à mes côtés. C'est à cet instant que Sa Majesté fit son entré. Nous nous penchâmes comme un seul homme pour courber l'échine dans une révérence profonde. Il nous invita à nous relever d'un mot. 

- Mes chers enfants, commença-t-il d'une voix faussement affectueuse qui me donnait des coliques. Dehors, il y a une voiture pour chacun d'entre vous. L'ordre de ses voitures sera celui du tout premier sondage du peuple. Le premier sera dans la voiture de tête, tandis que le dernier ou la dernière, gardera la queue du peloton ! 

Je sentis mon estomac se contracter. Les choses se corsaient ! Et il avait dit "la dernière" avec un regard ironiquement appuyé sur ma personne. Je sérrais les poings en deglutissant difficilement. Pourvu que ce ne soit pas ça .... Suspendue à chaque tremblement de la lèvre du roi, j'écoutais le classement, une boule au ventre. Je suppliais le seigneur de ne pa m'avoir offert la dernière place ! 

Le prince arrivait deuxième, derrière Aimé-Rose ! Je le felicitais d'un chuchotis souriant et il m'ecrasa tendrement le pied. Il me soutenait... 

- Mademoiselle Magnificence Daubriac, tonna la voix grave du roi. 

Je fermais les yeux ... Pourquoin'avais-je pas tenu les comptes ? Je sentais ma respiration devenir erratique... Pas la dernière, s'il vous plait... S'il vous plait... 

- Seizième voiture..  

Il passa à la suite alors que j'étais restée immobile. Seizième ?! Seizième !! J'en étais bouche bée ! Je n'étais pas dernière ! J'étais seizième ! Et sans réfléchir, dominée par une joie immense, je sautais dans les bras d'un prince totalement surpris. Ses bras se refermèrent instinctivement autour de mes haches et il me pressa contre son torse. 

- Bravo, chuchota-t-il alors que son souffle chaud me caressait le dos de l'oreille. 

Mon coeur battait rapidement. Et je sentais celui du prince progressivement gagner la même cadence ... 

Le trajet se passait seul, dans ma voiture, la seizième ! Je me le répétais encore mentalement. Seizième, seizième... Soudain, nous nous stoppâmes. Je pouvais aller me dégourdir les jambes, m'annonça mon chauffeur en s'exécutant. Je souris et quittais l'habitacle chaud pour la fraicheur d'une forêt verdoyante. J'humais l'air d'humus mouillé avec le sourire et voyant un groupe de candidats du Choix s'avancer vers moi, j'accelerais le pas. C'était étrange comme réaction mais je ne souhaitais pas entendre leur babillage maintenant. Je voulais écouter les oiseaux, la forêt... La nature m'ouvrait les bras et sa symphonie m'emplissait l'âme. Je voulais y rester seule. C'est ainsi que je marchais un peu avant de regagner ma voiture. J'y penetrais et un cri m'échappa. 

Souffle la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant