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Ça doit faire cinq minutes, cinq minutes que je suis sur ce foutu parking à me demander si c'est vraiment une bonne idée d'être là. Et si c'était pas lui ? Pis franchement, comment je pourrais le trouver dans un endroit que je ne connais pas ?

C'était vraiment débile comme idée Julyanna.

Pour une fois que ma conscience dit quelque chose de censé je décide de l'écouter et de remettre le contact. Je retire rapidement la clé quand je vois une silhouette familière sortir d'un bâtiment, pour s'asseoir sur une chaise à l'entrée. Une vague de joie m'envahit, sans réfléchir je sors de la voiture, la ferme et marche d'un pas décidé vers mon meilleur ami. Quand son regard croise le mien, qu'un sourire se dessine sur ses lèvres, j'éclate en sanglots. J'accélère le pas jusqu'à courir pour le prendre dans mes bras. Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage qu'on m'aurait jeté en plein océan.

- Calme toit lyly ça va je suis là, chuchote t-il à mon oreille en frottant le bas de mon dos.

- J'ai eu tellement peur si tu savais, pleurais-je comme si je n'allais jamais m'arrêté.

- Je vais bien, t'inquiète pas.

Je me détache de lui, prend son visage entre mes mains et le détaille comme si c'était la première fois que je le voyais.

- Ça te va bien la barbe, tes cheveux aussi. T'es beau.

- J'ai toujours été ton idéal masculin de toute façon.

- C'est vrai.

En temps normal je l'aurais contredis juste pour l'embêter mais pas aujourd'hui,surtout qu'il a raison. J'ai toujours idéalisé Brahim depuis que je le connais, je l'ai placé au plus haut de l'échelle et il ne me l'a jamais fait regretter.

- T'es en surveillance ? Demandais-je en prenant place sur une marche à côté de sa chaise.

- Et oui, soupire t-il sans me regarder.

- Pourquoi ?

- J'ai pas eu le choix, tu sais très bien.

- T'as pas peur ?

- Je peux pas vivre constamment dans la peur.

- Tu vis où ?

- J'ai mon appart, ici.

- Oh la vache ça doit être le zbeul, riais-je en me souvenant de l'état de la chambre qu'il avait chez ma mère.

Brahim a vécu avec nous quand son père l'a foutu à la porte. Il a été accueilli les bras grands ouverts car selon ma mère on manquait de présence masculine à la maison. L'avoir auprès de moi m'a beaucoup aidé à me remettre du départ de Deen et du fossé qui se creusait de plus en plus entre Jehkyl et moi qui me mettait aussi de côté pour sa carrière. Quand Brahim est aussi partit pour sa sécurité, mon " copain " m'a demandé de prendre sa place, du moins il me l'a imposé. C'est de là que j'ai commencé à bibi.

- J'suis désolé, souffle t-il en passant ses mains sur son visage.

- De quoi ?

- Je sais que t'as du prendre ma place et que t'es aussi parti à cause de ça.

- Je t'interdis de t'en vouloir, si j'avais eu un copain avec un minimum de sentiments pour moi j'aurais pas eu à faire ça.

- Si j'étais pas partit tu...

- Chut. T'étais en sécurité et c'est tout ce qui comptait pour moi à ce moment là et c'est tout ce qui compte encore aujourd'hui.

- Je pensais pas te voir débarqué et te revoir aujourd'hui.

Jungle UrbaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant