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- Deen, mon frère d'amour tu me portes ? 

- Crève.

- On adore la gentillesse par ici.

Je lève les yeux au ciel et traîne ma valise à l'intérieur sans attendre personne. Jehkyl est pas là au final. Je pose ma valise à l'entrée et cours à l'étage pour avoir la plus grande chambre. Quand je trouve mon bonheur je m'étale sur le lit en poussant un cri de joie.

- Je t'ai encore rien fais que tu cris déjà, se moque Nabil en s'allongeant sur un lit voisin.

- Tu m'aimes trop pour venir dans la même chambre que moi ? 

- Brahim dort avec toi alors on vient là.

- On ? 

Au même moment Tarik, Brahim, Yassine et Yanis rentrent dans la chambre et ce dernier porte ma valise jusqu'au pied de mon lit.

- Un amour ce petit.

- J'ai plus cinq ans wesh.

- Faut que j'achète le cadeau de Jehkyl j'ai pas eu le temps.

- Bravo la sœur. 

Je tire la langue à Tarik et au bout de quelques minutes je me lève contre mon gré et lance un regard de désespoir aux deux adolescents. 

- Vous venez avec moi ?

- Je sens plus mes fesses.

- T'en as déjà pas Yass.

- Ah ouais ça critique mon postérieur, pour la peine je viens aps.

- On va au domac.

- Bon on attend quoi ? Demande t-il en se relevant rapidement de son lit.

Une nouvelle fois, je lève les yeux au ciel. Un jour ils resteront bloqués à force que je répète ce mouvement. On prévient tout les autres et on se met en route pour le centre. C'est vraiment bizarre de revenir ici, je pensais que ça m'aurait plus manqué que ça mais pas du tout au final. J'ai trouvé mon bonheur à Paris.

- Je sais pas ce que je vais lui prendre putain...

- Un survet de Paname, propose Yanis en riant.

- T'es drôle toi.

Je trouve difficilement une place et on commence par aller manger parce'que on est tout les trois en train de dépérir. On récupère nos commandes et on attaque sans plus attendre. On discute quand un groupe de garçons fait son entrée, je prie intérieurement pour qu'ils ne me voient pas mais c'est raté. Il est là, devant moi avec un sourire des plus provoquant.

- Bah alors, on te manquait ? Demande t-il en s'asseyant en face de moi. 

- Te sens pas important.

- Si t'es dans les parages, ton siamois aussi ? 

- Je lui ai pas parlé depuis qu'il...

- Qu'il t'as lâché ? Abandonné ? Laisser prendre sa place ? Depuis que c'est devenu une merde ? 

Ma main part toute seule, son regard est des plus noirs mais je ne détourne pas le mien. Je l'ai assez fait pendant notre " relation ".

- Tu parles plus jamais de lui comme ça.

- Même après tout ça tu le défends, j'ai vu que tu kiff prendre sa place alors son tour en prison tu le feras pour lui ? 

- Pourquoi tu dis ça ? 

- Ah ça tu le verras d'ici peu, tu reviendras pour me dire comme c'était Fleury.

Il part avec un sourire arrogant, sûr de lui tandis que je le fusille du regard avec autant de haine que je peux. Je passe mes mains sur mon visage en soufflant avant de prendre la parole.

Jungle UrbaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant