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- Pourquoi tu t'isoles ? 

Je lève les yeux vers mon interlocuteur qui lui me regarde déjà. La panique s'empare de mois, être devant lui, seule, m'impressionne. En huit mois c'est comme si rien n'avait changé, il me fait toujours autant d'effet et je me hais pour ça. 

- Trop de fumée.

- Mmh. La balafre, carrément.

- Ouais, je soupire en baissant la tête. T'es jamais venu.

- Non.

- Pourquoi ? 

- C'est comme ça.

- D'accord.

- Je vais me marier.

- Félicitations. 

- Ouais, cimer.

Il quitte la cuisine en me laissant seule. J'étouffe ici, faut que je sorte. Je traverse rapidement les pièces jusqu'au bacon où je saisis le verre des mains de Tarik pour le boire d'une traite.

- Mais tu fous quoi wesh ? T'es malade toi !

- Il va se marier. 

Blanc. Nabil me tend son verre que je bois de la même façon.

- " La balafre carrément ", je dis en imitant sa voix. Connard, j'te pisse dessus. Faut que je boive. 

Je pars aussi vite que je suis arrivé et me sert un verre de coca vodka bien chargé avant de m'installé entre mes deux frères.

- Vous m'avez pas dit qu'il allait se marier. 

- On voulait pas niquer ta sortie, m'avoue Deen sans me regarder. 

- Mmh.

- Je t'avais dit que tu perdrais tout. 

- J'ai perdu quoi ? 

- Le mec que t'aimes.

- Je suis pas amoureuse, je crache en me levant pour retourner sur le balcon.

Je me pose par terre contre le mur où Tarik me rejoint rapidement. 

- Alors ce dernier jour à Fleury ? 

- Mouvementé.

- Tu te sens comment ? 

- Vide, ça fonctionne ? 

- Ouais.

- T'étais comment ? 

- Vide.

- J'vais poser ma tête sur ton épaule, me tej pas s'il te plaît.

- T'inquiète.

Je fais ce que j'ai dis et fixe un point devant moi pendant de longues minutes.

- Je vais rentrer.

- C'est une rée-soi pour toi tu peux pas.

- Y'a trop de monde je sais pas comment te dire mais j'ai l'impression que j'étouffe.

- Je vois, j'étais comme toi.

- Y'a que toi qui me comprend.

- Normal.

J'ai pas besoin de lui raconter, il sait déjà, il comprend, il a vécu. Je me lève et préviens les autres que je pars.

- Comment t'abuses wesh ! 

- J'suis claqué, Mo.

- Tu nous fais pas ce coup là demain.

- Jamais de la vie. 

Jungle UrbaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant