Jungle Urbaine

[35]

Nabil et moi arrivons en même temps que les gars, je bondis de la voiture le sourire jusqu'aux oreilles. 

- Ça va être le feu ces vacances ! Je m'exclame en tapant dans mes mains, excité à l'idée d'être avec eux pendant une semaine.

Je vois mes frères et Brahim tirés une tête d'enterrement, j'ai loupé quelque chose ? 

- Cachez votre joie.

Je marche rageusement vers cette splendide et beaucoup trop grande maison pour cinq personnes. J'ouvre la porte et aperçois tout les gars au salon, tous sans exception. Je me tourne vers mes frères, Brahim et Nabil et les fusille du regard. Ce dernier s'approche de moi et chuchote à mon oreille.

- W'Allah j'étais pas au courant. 

Je ne réponds pas étant énervé de cette mauvaise surprise. Je fais quand même un effort parce'que je suis heureuse de les voir et les prend tous dans mes bras à l'exception d'Hakim que je me contente de tchecker.

- Heureuse de nous voir ? Demande Tarik qui sourit de toutes ses dents.

- Carrément.

- On va causer tout les deux, ajoute t-il avec un sourire en coin.

Je jette un coup d'œil à Nabil qui sourit aussi, il a déjà balancé. Je souris niaisement en secouant la tête.

- Julyanna faut qu'on parle.

Je regarde de travers l'algérien qui me donne cet ordre, chose que je n'apprécie pas. Nabil a le regard beaucoup plus sombre que d'habitude et ses yeux ne se posent même plus sur moi.

- Laisse moi le temps de dire bonjour et de parler, non ? 

- Pourquoi tu fais la meuf, viens parler wesh.

- Mais laisse moi aussi c'est bon tu prends la tête à peine arrivé, je rétorque d'une voix un peu plus sèche pour être sûre qu'il comprenne.

- J'veux te parler alors arrête de faire la gamine et viens, crache t-il d'un ton cinglant qui me donne envie de le giflé. 

- Plus tard. 

- Julyanna, viens.

- Elle t'as dis non force pas frère, intervient Nabil en se mettant à mes côtés.

- Ça te regarde pas frère.

- Tu prends la tête à ma copine alors si ça me regarde. 

- Ta... Vous, vous êtes ensemble.

- Ouais.

La tête qu'il fait me brise le cœur plus que je ne le voudrais, je veux pas qu'il souffre à cause de moi. 

- Faut quand même que je lui parle.

Je sens Nabil se crispé à mes côtés tandis que je commence à monter en pression face à l'insistance d'Hakim.

- Vas-y. 

J'embrasse la joue de Nabil et suit Hakim jusqu'à l'immense jardin, on va en faire des conneries ici. Je m'assois sur un transat, face à lui, le regard sombre. 

- Tu voulais me dire quoi ? 

- Fait pas genre que tu sais pas.

- Pourtant c'est le cas. 

En réalité je sais très bien de quoi il veut parler mais j'ai envie de le pousser à bout.

- Tu casses les couilles quand tu fais la gamine.