Jungle Urbaine

[57]

- Wesh ! Je lance en rentrant dans le hall, tenant fermement une des valises d'Elsa.

- Bah putain, t'as mis v'la le temps, constate Brahim.

- Oh bichette je lui ai manqué, je rigole en lui tirant la langue. Non en vrai j'étais au domac avec les filles, d'ailleurs je vous présente Elsa, elle emménage avec moi.

Elle sourit légèrement tandis que je lève les yeux au ciel en voyant Tarik lui faire un sourire charmeur. Ça y est, il commence. 

- Vous pouvez monter les valises ? 

- On a quoi en échange ? Réplique Tarik, la voix pleine de sous-entendus. 

- Vous avez eu un couscous hier, ça suffit.

Il fait la moue mais prend quand même une valise tout comme Brahim. On monte jusqu'à chez nous et les deux garçons s'affalent dans le canapé avant d'allumé la télé.

- Comme je te disais, archi envahissants. 

*****

Trois jours que notre colocation existe et j'avoue que ça se passe assez bien. Yassine et Yanis -puisqu'il passe clairement tout son temps chez moi- s'entendent très bien avec Elsa. 

Nous sommes actuellement toutes les deux devant devant un film en mangeant des bonbons. En rentrant du travail on c'est toutes les deux mises en pyjama, démaquillés, attachés nos cheveux avant de s'enroulé dans un plaid et de s'affalés dans le canapé. 

Je râle en voyant mon téléphone vibré et décroche tout de même à mon meilleur ami.

"- Allô ?  Je grogne la bouche pleine de bonbons.

- Moi aussi ça me fait plaisir d'entendre ta douce voix.

- Qu'est ce que tu veux ? 

- Descend.

- Non, même pas en rêve.

- Tout de suite."

Je pousse un soupir digne de ce nom avant de me lever du canapé et de remettre mon plaid correctement autour de moi. 

- Tu descends pas avec moi je suppose ? 

Elle secoue la tête négativement trop concentré sur le film pour me répondre de vive voix. Je souffle fortement du nez pour lui faire part de mon mécontentement avant de descendre dans le hall. Je prends pas la peine d'arrangé ma tête, c'est que les gars de toute façon.

- Vous avez intérêt d'avoir une bonne raison de me faire descendre, je râle la tête baissée en faisant attention à ne pas me prendre les pieds dans ma couverture tout en dévalant les escaliers. Sinon j'vous défonce.

- Toute sa vie elle râle, elle.

Je lève la tête rapidement reconnaissant cette voix entre mille. Je le regarde, se tenant devant moi, souriant. La bouche légèrement entre-ouverte je le dévisage, n'osant pas bouger. Ce que j'attends depuis des mois se produit, il est enfin là, devant moi.

- Réagit wesh, soupire Brahim en m'observant.

- AH ! Je cri en lâchant ma couverture pour sauter dans les bras de Nabil.

J'enroule mes jambes autour de sa taille et niche ma tête au creux de son cou. Le sentir contre moi, la joie que cela me procure, je veux la ressentir toute ma vie. Les frissons qu'il me procure, je veux que ça ne s'arrête jamais. Il ressert son emprise autour de moi et je pourrais presque étouffer tant la pression qu'il exerce sur moi est forte mais à ce moment précis je m'en fiche, je voudrais rester l'éternité dans cette position. On a pas besoin de parler, tout est dit rien qu'avec le geste.