28. On va t'aider

368 27 79
                                    

Nico est au téléphone avec David. Je ne sais pas si c'est normal mais il n'y prête pas attention. Quant à moi je suis allongée à l'arrière de la voiture, du côté passage. Nico se retourne régulièrement pour m'observer.

J'envoie un texto à Evan et à Mathéo.

C'est l'heure.

Je ne cherche pas plus loin. J'ai autre chose en tête. Je pose une main sur mon ventre que ma fille cherche à quitter. Pourquoi maintenant ?

Elle tire sur ma coupure. Ce moment est flou. Je me souviens du couteau puis plus rien. Qu'est ce qui m'a pris de faire ça ? Le pire c'est que je ne controlais rien. J'étais dans un état seconde. Incapable de me raisonner. Puis soudainement les paroles de Nico ont fait tilt. Je ne pouvais pas. C'est ma fille.

Mon téléphone vibre dans ma main. C'est Evan.

Je suis en route. Courage

Je ne lui réponds rien. Une autre contraction me fait hurler et Nico se retourne rapidement. Il pose une main sur mon ventre.

-Lola calme toi. Respire tranquillement. On arrive. Courage.

Je serre les dents. Plus jamais Je ne ferais l'erreur de ne pas me protéger. Je ne veux recommencer à souffrir comme ça.

Mon téléphone vibre à nouveau. Ce coup si c'est Mathéo.

Ma mère vient d'arriver. On est en route. Evan est au courant ?

Je me force à lui répondre.

Il est en route lui aussi. On se retrouve à l'hôpital.

Je repose mon téléphone et passe une main sur mon ventre. Pourquoi tu veux sortir maintenant ? Le seul moment où je suis impuissante.

Nico se gare sur le parking et me prends dans ses bras. Je m'accroche a lui. Je vois Evan monter les marches. Nico l'interpelle et il vient vers nous.

-Prends Lola je vais à l'accueil.

Je change de bras mais je n'en ai pas l'impression. Je m'accroche au cou d'Evan. Nico part devant et Evan le suis. Je remarque que dans toute cette précipitation, le père de mon enfant n'a pas remarqué mes poignets et mon ventre. Il semble juste inquiet, impatient et effrayé.

-Ca va ?

Il est con ou ça se passe comment ? J'ai l'impression si un camion me passer dessus a chaque contraction mais sinon tout va bien.

-Je suis con. Tu peux pas aller bien alors sinon on ne serait pas la.

Tu vois quand tu veux et que tu réfléchit.

A peine a-t-on passé la porte, une infirmière et David viennent vers moi. On le conduit dans une chambre. On mallonge pendant qu'Evan et Nico s'installe à côté.

-Ca y est Lola c'est le grand jour. Est ce que tu as perdu les eaux ?

-Pas encore.

-Je peux te parler seule a seul.

-Bien sûr.

Nico et Evan sorte de la piece. C'est ce moment la que choisit Mathéo pour arriver. Il ne rentre même pas que les autres lui disent de sortir.

Quand David est sur que la porte est bien fermée, il prend la parole.

-Tu te sens prête ?

Je secoue la tête. Pas du tout. J'en suis même loin. Très loin.

-Tu compte l'allaiter ou lui donner le biberon.

-Les deux c'est possible ? J'aimerais allaiter mais cela empêcherait son père de pouvoir la garder.

-C'est possible mais il faudra l'habituer aux deux rapidement.

Je hoche la tête. Je me sens un peu rassurée. En revanche David semble préoccupé.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

-Comment ça ?

-Les contractions se sont rapprochées très rapidement. Elle a du se sentir en danger. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Je n'ose pas répondre. S'il savait...

-Est ce que ça a un rapport avec t'es poignets ?

Je les cache automatiquement sous le drap. Qu'est ce que je peux bien lui dire ? Il s'approche et commence à les bander. Je le remercierai bien mais je n'ose pas.

-Lola raconte moi. Je suis la pour t'aider. Ça a recommencé comme il y a 3 semaines ?

Je hoche la tête honteuse. Il a deviné. Si ça trouve il va me juger inapte à garder ma fille. Et Evan ne voudra pas que je l'approche.

-Racontes moi. Je peux t'aider.

-J'ai menacé ma fille.

-Comment ça ?

Je deglutis difficilement.

-J'ai eu un moment de faiblesse j'ai commencé avec un compas sur mes poignets. Nico est arrivé au moment où je prenais le couteau.

Je me stoppe. Une larme coule. Bai peur pour ma fille.

-Quand il m'a dit d'arrêter, j'avais pour idée de me tuer. Il m'a alors supplié pour ma fille. Quelle aurait besoin de moi. J'ai alors voulu l'emmener avec moi. Il ne m'en a pas cru capable. J'ai dévié le couteau.

Ce coup ci, trop honteuse, je me suis arrêtée. J'ai mis ma tête dans mes mains et pleure.

-Lola. Qu'est ce que tu as fait après ? Dit le moi je ne te jugerais pas.

-J'ai lacéré mon ventre au couteau avant de réaliser mon acte. Je relève mon t-shirt ou le sang a séché. Il me regarde surpris.

-C'est donc ça qu'elle a ressenti. Ce moment de danger. Lola ne t'en veux pas. Tu n'étais pas maître de toi.

-Est ce qu'on peut m'aider ? Je ne veux pas recommencer. Je ne veux plus m'en prendre à elle au risque de la blesser. Je ne veux pas.

Je me remets à pleurer. Je ne prête même plus attention aux contractions qui s'enchaînent malgré tout. Je ne pense qu'à ce que j'ai failli faire. Je suis un monstre.

David vient s'assoir à côté de moi. Il me frotte le dos.

-On va t'aider. Je parlerais de toi au meilleur psychologue du service. Il va te sortir de la. Je te le promets.

-Merci.

-Je vais te laisser avec tes amis. Je reviens dès que tu as perdu les eaux. Pour le moment repose toi malgré les contractions. Tu auras besoin de force pour peu. Je suis sûre que tu auras ta fille ce soir.

Il commence à s'en aller avant de se retourner.

-Je demanderais à mon collègue de passer dans l'après midi si tu vas bien.

-Merci.

Il sort. Mathéo et Evan entre immédiatement avec Nico. Mon petit ami vient m'embrasser. Il me regarde et pose une main sur mon ventre.

-Alors on va enfin voir la princesse.

Il m'embrasse à nouveau.

~~~~~~~~

Et voilà !

Et oui Lola ça quand même se faire aider. Ça devenait urgent. Pour l'accouchement et bien ça attendra.

Que pensez-vous de ce chapitre ?

Refrain cliché : commenter, voter, partager.

A+

Oublie moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant