War Of Hormones Agust D ERA

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Elle pleure...Encore...Je fais quoi ? Prends-la dans tes bras imbécile. Quoi ça va pas ? Si on en est arrivé là tous les deux c'est à cause d'elle.

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Une année auparavant.

Il fait froid dans ce putain de coin de Séoul et je viens de sortir du tribunal, enfin ! Cette connasse de juge des mineurs m'a bien emmerdée cette fois, d'après elle si je récidive je n'irais plus en centre de redressement mais en taule vu que j'ai dix huit ans dans un mois. Mais elle veut que je fasse comment pour ne pas récidiver quand on sait que je vis dans la rue ? Avec mon meilleur ami et moi on n'a que ça a faire pour survivre à cette vie de chien : récidiver. Alors si elle a mieux à proposer qu'elle parle ou se la ferme et me laisse faire mes deals en paix.

Je souffle rageur et tire mon paquet de clopes en allume la dernière du paquet avant de jeter l'emballage en boule par terre, je tire une latte avec soulagement, j'ai passé deux heures à écouter parler cette idiote et mes nerfs ont failli lâcher. Elle dit vouloir m'aider à sortir de la misère du quartier mal famé où je vis, aider ? Connasse tu ne sais pas que ce quartier mal famé comme tu dis c'est le seul endroit où les orphelins dans mon genre ont leur place ? Quand on est une sale bourge qui est pondu avec une cuillère en or dans la bouche on ne réalise pas ça, ça devient juge et ça se croit être Dieu ou un truc dans le genre.

Mes parents je ne les connais pas mais je sais juste que ce sont une bande d'ordures qui n'ont pas dû assumer leur gosse et l'ont lâché sur les marches de cet orphelinat à la con avec rien d'autre qu'un putain de papier sur lequel était écrit "Min Yoongi, Daegu 09/03/1996". J'ai rencontré des tas de gens dans cet orphelinat et ce que cet endroit m'a appris c'est que les fréquentations sont les premières choses qui te font du mal si ça se passe mal. Orphelinat pour les non concernés, jungle pour les connaisseurs: J'ai failli mourir quand j'avais sept ans après avoir été battu quasiment à mort par des gosses de seize piges qui voulait racketter un petit en taxant son seul dessert de la journée. 

Depuis ce jour j'ai été en solitaire et je me suis promis que ça ne m'arriverait plus jamais d'être faible, j'ai commencé à m'entraîner à la minable salle de sport de l'orphelinat avec les moyens du bord à l'age de dix ans. Un mec de seize ans -Baek In Ho-  mais toujours en solitaire n'a pas tardé à remarquer l'ardeur avec laquelle je répétais les mouvements que je voyais autour de moi, il m'a abordé et m'a demandé si je voulais qu'il m'apprenne la boxe. A partir de ce jour je me suis entraîné avec lui tous les soirs et nous avons appris à devenir amis, non seulement j'ai eu quelqu'un sur qui compter mais en plus notre duo dissuadait quiconque de s'approcher de l'un de nous.

 Cela fait maintenant plusieurs années qu'on se connait et qu'on est amis, deux ans après notre rencontre lorsqu'il a eu dix huit ans et qu'il a pu s'en aller tranquillement il m'a pris avec lui. "Je ne te laisse pas pourrir ici même si je sais que tu peux te défendre, on commence ensemble on finit ensemble". L'orphelinat s'en foutait tellement de nous que même après que je sois parti, personne n'a voulu chercher à comprendre où j'étais. In Ho m'a pris avec lui chez la meilleure amie de sa défunte mère -Eunji- qui n'avait pas pu l'adopter, explique t-il. 

Etant donné que je n'avais que douze ans, Eunji a insisté pour que j'aille dans une école grâce à un contact qu'elle avait qui a facilité mon entrée à l'école. In Ho a pour sa part tenter de se lancer dans des études supérieures mais n'arrivant pas à suivre le rythme a fini par tout lâcher pour finir par tomber dans le piège de la rue. L'argent facile et le rythme de vie de la rue séduisait In Ho tant et si bien que ce qui devait arriver arriva: il devint vite ce que les gens aiment définir comme un délinquant et enchaîna les frasques. 

  Ce fut le soir de mon quatorzième anniversaire que l'épouvantable me tomba dessus: je n'oublierais jamais le regard d'In Ho lorsque les flics ont envahi la maison et l'ont embarqué, il avait vingt huit mois ferme dans la poche. Je n'oublierais pas son regard peiné et ses mains tremblantes qui me serraient les bras. "Ne tombe pas dans le piège de la rue Yoongi, ne la laisse pas te corrompre comme elle l'a fait avec moi. Protège Eunji pour moi et continue de travailler." Je n'avais plus revu In Ho et j'avais fait de mon mieux pour suivre ses instructions...

   Tout avait volé en éclats un an après, un soir où en passant silencieusement devant sa chambre j'avais entendu Eunji murmurer l'air dévastée "Que faire pour lui rendre son argent?" Je l'avais entendue compter fébrilement quelques billets, Eunji m'avait dit quelques jours auparavant que la peine d'In Ho avait été rallongée et c'est là que j'ai compris que je ne pouvais plus rester en dehors de ça comme me l'avait demandé In Ho, je ne pouvais pas continuer à croire que je vivais dans un monde rose... J'ai donc commencé à reprendre peu à peu les contacts de In Ho et à reprendre ses affaires, il ne m'en a pas fallu longtemps pour acquérir un nom dans la rue. On m'appelait parfois "Jageun In Ho" qui veut dire petit In Ho mais la plupart du temps j'étais connu sous le nom de Daegu Min, petit à petit j'ai comblé les dettes de In Ho tout en tentant de rester discret pour ne pas qu'Eunji ne le découvre et s'inquiète. 

Mais au bout d'un moment j'ai réalisé que conjuguer lycée et rue était impossible, j'ai commencé à aller de moins en moins à l'école et Eunji a fini par découvrir ce que je faisais de mes journées. Je savais que cela lui brisait le cœur mais je ne pouvais pas abandonner, j'enchaînais à mon tour frasques et casses et voilà qui nous ramène près de deux ans après devant ce tribunal de merde où cette connasse de juge a mis mes nerfs à l'épreuve.   

   Je souffle rageur avant de sortir la dernière clope de mon paquet que je jette parterre avant d'enflammer la clope et de me diriger mains dans les poches vers mon quartier et loin de ce coin de bourges qui m'emmerde.