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Le soleil entame sa descente dans le ciel quand je suis devant chez moi, j'arrive en meme temps qu'Eunji qui sort le courrier de la boite aux lettres, elle sort sous mes yeux une grande enveloppe blanche qui a l'air remplie de beaucoup de documents et me regarde instantanément. Nous pensons tous deux la meme chose je le sens, m'enverraient-ils les documents officiels si tot? C'est beaucoup trop rapide, c'est très stressant....

Eunji ne dit rien et tiens les enveloppes du bout des doigts comme s'il s'agissait de quelque chose de radioactif, je détache mon regard de ces enveloppes et la prend par la main pour l'entraîner vers l'intérieur, elle a tout juste le temps de claquer la fermeture de la boite aux lettres avant de me suivre. Je ne desserre pas les dents et sens une vague de colère m'envahir à l'idée de perdre à ce point le contrôle des événements, je ne la lâche que lorsque nous sommes dans la cuisine et que je l'assois sur une chaise.  

Non...Non, non je ne suis pas prêt, je ne partirais pas...Il doit bien y avoir un moyen pour rester non? Si j'allais revoir la juge et lui parler, ça marchera non? Réfléchis Yoongi bordel! Il n'ya aucun moyen d'éviter ça, tu vas à Busan et tu fermes ta gueule pendant une année entière... Je tends une main tremblante vers l'enveloppe et Eunji retient son souffle, je l'ouvre à l'arrache et il en sort tout un tas de papiers: papiers officiels m'expliquant ce qu'il va se passer, adresse d'où je vais vivre, informations concernant la famille qui m'adopte, informations et papiers à fournir au lycée qui me prend en charge et pour finir un espèce de papier qui fait office de règlement... Je n'ai pas l'audace de le dire à voix haute mais j'ai l'impression que c'est presque aussi étouffant que la taule, pour un peu on croirait que je suis cet animal dangereux à surveiller en permanence et à qui on met une muselière...

   Eunji qui découvre avec moi ces papiers me donne l'impression de ne prendre que maintenant conscience de ce qui arrive, des larmes silencieuses coulent sur son visage et je les essuie maladroitement du bout des doigts. Je regarde une dernière fois le papier qui me donne les informations générales et quelque chose qui me saute aux yeux me frappe en plein cœur, la date de départ est fixé pour le 27 novembre... On est le 25...C'est dans deux jours. Je ferme les yeux et laisse mes larmes couler silencieusement, ça peut paraître banal et on peut croire que je dramatise mais Eunji et In Ho sont réellement devenus mes points d'ancrage avec le temps, Eunji en particulier étant la mère que je n'ai jamais eu est vite devenue mon phare. Sans elle à mes cotés je ne suis rien... Et voilà que cette connasse de juge m'envoie loin d'elle pendant une année entière...

    Je me retourne et la serre dans mes bras aussi fort que je me le permets, elle me rend mon étreinte avec toute la force de ses maigres bras et mon menton trouve sa place sur sa tete, je la laisse se lâcher et sens son corps se secouer des soubresauts de ses sanglots. Nous restons ainsi pendant un long moment jusqu'à je la sente se calmer et reprendre le contrôle de ses émotions. 

                                                                                                   ******

    Cela fait maintenant deux jours que j'ai passé à me préparer avec Eunji, nous avons avec Joong tenté de profiter au maximum du temps que nous passerions encore à la maison, tous ensemble. Tous les trois nous avons aussi été rendre visite à In Ho qui semblait déstabilisé de me voir partir si tôt mais qui a tenté de n'en rien laisser paraître, nous nous sommes tous mis d'accord sur le fait qu'ils viendraient me rendre visite dès qu'ils leur serait possible. Personnellement je ne pourrais pas revenir à Séoul avant l'écoulement de mon année de "sursis". 

   Je me suis réveillé aux aurores ce matin en n'ayant que très peu dormi, je suis perturbé comme jamais, et le soleil pointe à peine alors que je me suis déjà douché et habillé. Je vais doucement vers la chambre d'Eunji en prenant garde à ne pas réveiller Joong qui dort profondément, sa porte entrebâillée me laisse voir dans la lumière de l'aube son visage endormi qui ne garde encore que trop les aspects juvéniles de ses belles années. Une bouffée d'amour pour cette femme me saisit et je souris en la regardant, je m'assois avec précaution sur son lit et laisse mes doigts rendus frais par l'eau sous la douche errer sur son visage doux. 

"Omma...Ma douce Omma, réveille toi...Montre moi tes beaux yeux...Dis moi que tu m'aimes...Rassure moi encore une dernière fois." Je chuchote.

    Je caresse ses cheveux noir de jais et finit par me pencher pour m'allonger à son coté et passer mon bras autour d'elle, ce qui a le mérite de la réveiller. 

"Nae eolin-ae....Mon enfant... Tout ira bien, nous nous reverrons plus vite que tu ne le penses." 

  Ces quelques mots m'apaisent suffisamment et mon cœur se dénoue un peu, je respire mieux quand elle est là bordel... 

                                                                                     ******

   Nous avons fini de prendre le petit déjeuner en compagnie de Joong et j'ai longuement parlé avec ce dernier qui a fait de son mieux pour me rassurer, Eunji ne risquera rien il me promet avec tout ce qu'il a de plus cher. Il m'a aussi assuré qu'il réglerait tout avec mes contacts et s'assurerait de tout bien gérer. Vers neuf heures trente, on sonne à la porte et c'est Eunji qui va ouvrir, un homme en costume avec un serviette sous le bras se tient sur le pas de la porte et explique qu'il est responsable de s'assurer de mon départ en bonne et due forme. Je vois rarement Eunji en colère mais cette fois ci ce n'est plus simplement de la colère que je vois dans son regard: c'est de la rage pure et dure, elle hait cet homme et si la juge était devant elle, elle l'aurait démonté. 

    Je serre encore Eunji dans mes bras et l'embrasse sur le front avec amour, j'étreins aussi Joong dans mes bras et après un check, il m'aide à charger mes valises dans le van noir du mec de la juge. En trop peu de temps qu'il n'en faut pour le dire me voilà parti. Le mec assis à l'avant à coté du chauffeur essaye de me taper la discute en me disant des trucs du genre "Je sais que ça doit être difficile...etc" mais je l'envoie chier. Mon cul! Tu sais que c'est difficile ? Et puis quoi encore? Je rabats ma capuche et ferme les yeux en tentant de faire abstraction des bruits autour de moi, y compris du monologue de ce con de bâtard. C'est parti pour quatre heures de route insupportable.    

War Of Hormones Agust D ERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant