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   Toujours pareil ce coin, toujours aussi humide et qui empeste le port sale. Pourtant je m'y sens bien, c'est là que notre adrénaline monte en flèches à Joong et moi, ma première course a été mémorable. Je me suis éclaté comme le gros bleu que j'étais et j'ai atterri aux urgences avec une jambe cassée et deux cotes fêlées. Depuis ce jour Eunji me maudit toujours d'aimer ça. Le principe est simple: tu embarque, tu te démerde pour arriver premier quoiqu'il arrive sans faire tomber ton partenaire, parce que oui quelqu'un doit monter. En temps normal une femme est censée se mettre derrière toi dos à toi les bras autour de ta taille: elle ne doit être attachée que par une ceinture à toi. Si elle tombe tu perds. A l'origine celui qui a inventé cette règle n'en avait rien à branler de la vie de sa partenaire et se foutait pas mal de son cas. Aujourd'hui ces femmes droguées et alcooliques pour la plupart et qui trainent avec les bandes de mecs, trouvent que c'est un honneur, je les comprends pas. Personnellement je n'ai jamais voulu d'une femme derrière moi mais comme ça serait pire si un mec s'attachait derrière moi, j'ai fini par accepter Freya une fille plus garçon manqué que féminine: c'est une maigre compensation, elle me respecte et cherche pas à attirer l'attention en permanence. C'est juste une fille qui traine et fais des petits deals de temps à autre à Joong pour payer les médocs de son père, je pourrais presque dire que je la respecte. 

  " D.Min, tu course aujourd'hui?"

  Tiens la voilà qui sort de nulle part...

" Ouais, amène toi."

" Ça marche, Joong ça va ou quoi?

- Ouais ça va petite et toi? 

- Bien ouais, bon allez on se voit à la fin des courses la prochaine est dans cinq minutes.

- D'accord allez va le fais pas attendre."

   Elle me rejoint et je souris intérieurement de sa désinvolture quand elle parle à Joong, elle s'adresse naturellement à lui comme si il n'était pas plus âgé qu'elle et qu'il ne s'agissait pas d'un gros dealer. Elle a l'air totalement téméraire, c'est une petite métissée dont le père s'est installé ici quelques années auparavant, garçon manqué elle ne rate pas une occasion de montrer les poings et a fini par se faire accepter des racailles des bas fonds de Séoul comme une petite à ne pas emmerder. Elle se fiche pas mal des richards de cette ville qu'elle appelle les racistes dorés parce qu'il n'ya pas plus racistes et riches que ces cons. Du haut de ses seize ans elle se démerde pour assurer l'achat des médocs de son père qui a une maladie qui l'handicap plus qu'autre chose pendant que sa mère les a abandonnés. 

   Elle me suit de près pendant que nous nous dirigeons vers les motos un peu plus loin, elle n'est pas aussi désinvolte avec moi qu'elle ne l'est avec Joong, c'est peut être lié au fait que je suis taciturne en comparaison avec lui, de toute manière elle connait ses limites et ne les a jamais dépassé, c'est suffisant pour moi pour l'apprécier un minimum. Je salue le proprio des motos de  courses, Jae Uk, d'un signe de tete et il me lance des clés. Je sors ma moto habituelle et vais la placer près de la ligne de départ en attendant que les autres arrivent. 

  Joong ne tarde pas à se ranger à coté de moi avec une brune trop fardée juste derrière lui mais avec une poitrine qui a je suis sûr eu le mérite d'attirer le regard de Joong cinq minutes, il me lance le fameux regard "qu'est ce que tu veux ?" en haussant les épaules. Je soupire las en hochant la tete, j'espère qu'il se protège bien au moins parce qu'avec ces filles il finira mal. Quelques minutes plus tard, plus de six motos se rangent à nos cotés et sont pour la plupart également des habitués, nous nous saluons tous d'un signe de tete et un coup de sifflet marque la préparation: nous devons nous attacher à nos partenaires. Freya évite au maximum les contacts inutiles comme à son habitude, elle sait combien je déteste ça. Une fois bien attachés, nous nous tenons tous prêts à démarrer. Un coup de sifflet strident témoigne d'un démarrage des plus violents, chaque moto rugit et l'adrénaline répond instantanément. Joong qui adore ça au meme titre que moi pousse un rugissement similaire à celui d'un animal, signe qu'il s'amuse déjà comme un fou, et je me sens également sourire de toutes mes dents: j'adore ça aussi. 

War Of Hormones Agust D ERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant