S04 - EP 18 ✦ part IV

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ÉPISODE 108 - (partie 4/7)


— Adrien... Qu'est-ce que tu sais, qu'on ignore ? demanda Mir d'une voix calme mais préoccupée. Qu'est-ce que tu nous caches ?

— De quoi tu causes ? répondit Adrien sur la défensive.

Le regard oblique de Teddy et Saïd l'obligea à ériger plus haut ses barrières.

— On n'est pas au pays du rêve bleu, les gens. La GFM nous bouffe un temps précieux ou nous surmène. Vous n'êtes qu'en première année, vous avez un emploi du temps light. Moi, je dois taffer après les cours. Je n'ai pas les mêmes préoccupations que vous.

— Oh, on doit te plaindre ? chantonna Lou-Ahn, acide. Ton cas n'a rien d'un scoop.

Adrien la fusilla de ses iris sombres.

— Toi, plus que quiconque, devrais me comprendre. Ils ne se contenteront pas de nous bâillonner. Tes notes, tes prochaines inscriptions, ton objectif de MBA ! Tu sais que s'ils ne trouvent pas le moyen de te briser de front, ils y arrivent par des moyens détournés. Et contrairement à eux, cracha-t-il en direction des premières années, on n'est pas de taille.

— Si je te suis, c'est les nantis versus les plus modestes ? intervint Timothy. T'es en train de nous dire qu'on se trompe de combat ? Je n'étais pas au courant qu'on menait une guerre de castes sociales.

Junior pouffa.

— La guerre des castes sociales est une allégorie. Une guerre suppose un début et une fin. Il n'y aura jamais de fin à cette guerre. On ne devrait même pas employer le lexique de la guerre pour ça, c'est une laideur de la civilisation humaine. Se lancer là-dedans reviens à combattre des moulins à vents. En revanche, haussa-t-il le ton pour couper toute surenchère, freiner des quatre fers dans un combat où l'on peut faire la différence, c'est céder la victoire à l'adversaire.

— C'est clair qu'avec sa façon de courber l'échine, ce n'est pas de lui qu'on pourrait espérer du soutien, enchérit Lou-Ahn, impitoyable.

Adrien encaissa mais ne put dissimuler sa douleur. On le vit lutter pour se contenir et prendre une forte inspiration. Il ne flancherait pas. Inna s'alarma de plus belle.

— Il se passe quoi, Adrien ? insista-t-elle d'une voix douce.

— Juste qu'il faut qu'on laisse tomber, rétorqua Adrien, la gorge nouée. Maintenant. On y reviendra plus tard.

— Quand ? L'année prochaine ? persifla Saïd. Quand tu auras eu ton diplôme et te seras barré d'ici ? Dis, tu n'aurais pas reçu des menaces détournées concernant ta thèse ? demanda-t-il, suspicieux.

— De quoi tu parles ? grogna Adrien.

— Tu es en boucle, Adrien, asséna Saïd, soudain acerbe. Ne me la fais pas. Ils te refuseront ton diplôme si tu persistes, pas vrai ?

De ses yeux cernés de noir, il sonda ceux fuyant d'Adrien. Ce dernier, tendu, protesta :

— Pas du tout !

— Pourquoi tu mens ? On peut t'aider, si c'est le cas.

— Ne me traite pas de menteur, Saïd ! siffla Adrien. Je ne suis pas un idéaliste, je reste réaliste. Je refuse qu'on ferme l'Amicale parce qu'on a fait la sourde oreille aux mises en gardes. Le Comité Humanitaire ne gère pas que la GFM. Il y a d'autres causes à qui nuira notre dissolution !

— Cette histoire prend une ampleur inattendue, souffla Rudy.

Euphémisme du siècle. Mais la campagne GFM poursuivrait son cours. Non parce qu'il se sentait concerné, mais parce que cette fac se changeait en muselière par homophobie.

HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant