HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II

S04 - EP 29 ✦ part I

ÉPISODE 119 - (partie 1/12)

Clint Herford, la quarantaine bien assise, éditeur musical à Coop-Com Record©, croyait travailler avec les Beat'ONE pour la qualité nouvelle de leur musique. Mais leur inconscience et leur audace étaient surtout son fuel. Parce que le talent requérait une bonne dose de ces deux ingrédients. Cependant, point trop n'en fallait.

— Est-ce vraiment le moment ? Vous êtes overbookés, les gars !

— Raison de plus pour « overbooker » le public, rétorqua Red.

— En langage rationnel, ça donne quoi ?

Jeff ricana.

— Tu ne t'es pas encore fait aux absurdités à la logique kellinienne, hein ?

— Il a décidé de saturer les médias avec du son Beat'ONE, traduisit Korgan.

— C'est histoire de rappeler aux gens qu'on est un groupe de rock. Pas une base de données pour la presse à scandales.

— Et on valide, approuva Jay.

Leurs proches avaient besoin qu'on leur fiche la paix, pour leur équilibre social. Or, un moyen efficace d'y parvenir, selon Red, était de donner aux vautours un os à rogner.

— Tu es donc chargé d'exploiter notre futur Extended Play, Clint, exigea-t-il. Rebecca partait sur l'idée d'un sondage auprès du public, pour connaître sa réceptivité à un format disque vinyle.

L'idée du vinyle avait surgi des méninges de Red à la suite de sa discussion téléphonique avec Dean, depuis Milan. Son amant se demandait comment créer d'autres entrées financières pour Coop-Com Record©. Intrigué qu'il s'intéressât à sa maison de production, Red avait gratté sous la surface. Le but ultime de Dean était d'aider Rey.

— Il a besoin du moindre profit pour compenser le trou monétaire que le rachat des parts de son entreprise va creuser.

Une histoire farfelue liée à Torcy, nom pour lequel Red développait une allergie. Les actions en bourses de Coop-Company©, de plus en plus hasardeuses, empêchaient la société de se reposer sur ses activités de trading. La stratégie consistait à développer la branche bancaire, l'import-export et la production musicale.

Red avait failli démissionner, quand les explications de Dean étaient devenues trop « économistes » pour ses oreilles. Dans ces moments-là, il se souvenait que l'homme possédait un MIB de Darney University et avait grandi dans une famille de businessmans chevronnés. Le chanteur comptait tout de même apporter sa contribution.

Maintenant que Marshall était dans le coma, les Beat'ONE devaient voler de leurs propres ailes. Ils feraient de leur jeune label une maison de disque respectable, enviable, convoitable et redoutable, en hommage à l'homme qui les avait sortis des marécages de Bosco Record©.

— Avant ça, commença Clint, j'ai besoin de faire le point. Qui sont mes interlocuteurs ? Qu'en est-il de votre producteur ?

— Officiellement, Marshall reste notre producteur, répondit Jeff. On a discuté avec un de ses responsables financiers, et il semble qu'il n'a pas inclus les parts de Coop-Com Record© dans son testament, pour son fils. Mais c'était sans doute par manque de temps. En tant que nouveau C.E.O de Coop Com©, Rey en a tout de même la charge. Il nous faudra sa signature pour certaines opérations.

— Ce qui ne nous arrange plus, rebondit Jay. L'idéal serait qu'il signe un document qui nous exempte de cette signature. Mais il a d'autres priorités.