HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II

S04 - EP 18 ✦ part II

ÉPISODE 108 - (partie 2/7)

— C'est maintenant que tu te ramènes, Junior ? l'enguirlanda Mir.

Junior leva les mains en signe de paix.

— Peace and love, Mirabelle. Quoique, « amour » est déjà pris.

Saïd dévisagea Mir, suspicieux. Mir torpilla Junior du regard. Timothy retint un soupir quand Junior fit danser ses sourcils à son encontre. Évidemment, il le savait déjà !

— T'aurais pas oublié qu'il fut un temps où je croyais que mon père s'appelait « I'm busy » ? demanda Junior à Mir, ironique.

— Désolé... Mais tu aurais pu appeler, au lieu de débarquer passé midi !

— Toi, tu veux juste me coller un procès d'intention parce que je t'ai manqué ce matin.

— Alors ? le pressa Blake.

— Mollo, poulette ! Ne me bouscule pas, je rentre à peine de Saunes. Laisse ton homme se poser, apporte-lui une bière et seulement après, tu peux être sûre qu'il te satisfera.

Junior s'affala dans un fauteuil et posa ses boots luxueuses sur la table basse, personnification même du pacha. Rudy, Mir et Timothy le toisèrent avec déception. Regan ne fut que mépris. Blake ricana ; ce garçon était ridicule. Lou-Ahn la rabroua :

— Commence par rire à ses conneries sexistes, et il te cantonnera à la maison à élever ses bâtards, tandis qu'il courra le jupon et serrera la donzelle dans des coins de rues et sur des ports mal famés !

Regan arqua un sourcil, sidéré. Teddy s'esclaffa.

— Lou-Ahn Lloyd, poétesse à ses heures perdues.

— Mon rire était ironique, se défendit Blake. Faut mettre à jour ton logiciel, s'il ne sait plus déceler l'ironie, Lou.

— Le plus affligeant, c'est que ce benêt pense vraiment ce qu'il dit, s'indigna Inna.

Junior pointa Lou-Ahn du doigt.

— Elle pense tout le temps ce qu'elle dit, et on ne lui colle pas un procès. Dieu sait qu'on devrait.

Il esquiva la babiole non identifiée que lui lança Lou-Ahn mais ne put échapper à la taloche d'Inna. Mir le prit en pitié.

— Allons mesdames, il est féministe. Il ne serait pas dans ce comité, sinon.

Connaissant le vécu de Farah Moore, sa mère, Junior ne pouvait pas ne pas prendre cause pour les femmes. Mais c'était une histoire qu'il lui appartenait de relater. Pas à Mir.

— Merci, ma Mirabelle sucrée à la crème, souffla Junior en se protégeant le crâne.

— Utilise ma chaussure, fit Mir en la tendant à Lou-Ahn, ce sera plus efficace. Je t'en foutrai de la Mirabelle sucrée à la crème !

Regan ne sut que penser du spectacle. Rudy fut le seul que cela n'amusa pas.

— On n'a pas que ça à faire, les gars !

— Qu'est-ce que t'as ? s'enquit Timothy.

Sa question soulagea l'assemblée. Ils avaient tous remarqué sa mauvaise humeur.

— On perd du temps à se conduire comme des gamins. Déjà, il y a ça à régler, dit Rudy en désignant Regan.

Il avait conscience de passer ses nerfs sur les mauvaises personnes, mais il peinait à juguler son irritation. Il en était au stade où tout Leblanc, son père excepté, lui inspirait dégoût et irrespect. S'il pouvait écorcher vif son patronyme, il y prendrait plaisir ! Ce foutu nom était une malédiction. Apparemment, la briser demandait que l'on devienne maléfique. Rudy ne s'embarrasserait plus de scrupule, quand sa famille lui prenait ce qu'il avait de cher.