ÉPISODE 115 - (partie 4/10)
Le succès de Wassup'Mag©, en particulier celui de décembre, tenait à la diversité de ses rubriques, quelques fois saugrenues, bien agencées sur un peu moins de 180 pages.
« On a aussi vu... » était la rubrique préférée du lectorat. Wassup'Mag® collectait les clichés rares ou volés, les arrêts sur images indiscrets. Le tabloïd donnait la part belle aux paparazzis. Les photos vendaient du rêve, du scoop, créaient potentiellement un buzz, bon ou mauvais, et assouvissaient l'avidité des fans.
D'aucuns ne vivaient que pour connaitre la vie de leur idole sur le bout des doigts. Leur look, leur tête au réveil, leur allure sur la plage, leur situation maritale, financière, amoureuse... La rubrique alimentait les conversations des ménagères, des ados, des secrétaires de bureau, des pauses café. Pour la modique somme de 4,65 $, il était aisé de devenir voyeur sans conflit avec sa conscience.
La rubrique « Wassup' on ownet© ? » traquait les messages de peoples sur le réseau social et en ressortait l'absurdité, la bêtise, la mesquinerie, la pertinence ou l'humour. Le magazine dénichait des perles rares dans l'univers de la punchline. Les stars ne crachaient pas sur cette petite fenêtre ouverte sur les indiscrétions de leurs homologues. Parfois au prix de prétendues « belles » amitiés.
Dans cette rubrique, Wassup'Mag© broyait des égos, produisait des étiquettes et taguait des personnalités publiques. X était jugé homophobe à la suite de son poste « limite ». Y devenait raciste à cause d'une vanne foireuse, sans doute une conséquence d'un verre de trop. Z portait la lourde bannière de l'antisémitisme. La palme d'or du narcissisme revenait à O, à cause du commentaire accompagnant sa photo. P passait pour gourde, et se voyait invitée à une vente aux enchères de cerveaux. Q devait être républicain, pour soutenir l'avis de S, pauvre politicard s'étant trompé de destinée. T était pingre, V, coquin, M, macho, L, secrètement gay ! Les fans en redemandaient.
« I'm so scandalous » recensait le Top 10 des gestes crachant sur la vergogne et la vertu. « Hottest or coldest » produisait un baromètre, allant du positif au négatif, des gestes et dires des icones et gros influenceurs du moment. Jugés « in » ou « hors du coup », « tendance » ou « à côté de la plaque », « fresh » ou « has-been », les célébrités ne partaient pas tous sur le même pied d'égalité.
« Peopolitics », jeune rubrique née de l''affaire Sloan, restait un attrayant medley de people et politique. L'indécrottable rubrique « fashion lifestyle » remportait toujours autant de succès. Les actus-people et portraits-people se partageaient quelques pages avec les rubriques art de vivre, spiritualité, immobilier bling bling, sport chic, voitures de luxe, et fiscalité au pays de la célébrité. Un beau programme, à coup de « qui a la plus grosse ? ».
La plus grosse fortune, la plus grosse prétention salariale, le plus gros budget cinéma, les plus grosses entrées, la plus grosse caisse, la plus grosse villa, le plus gros ranch, la plus grosse piscine, la plus grosse limo, le plus gros manoir, la plus grosse facture de chirurgie plastique, la plus grosse dette, la plus grosse paire de seins ou de fesses, et sans doute le plus gros pénis...
F s'adonnait au yoga, et Wassup'Mag® édictait dix bonnes raisons de le pratiquer. E s'essayait à la scientologie, et Wassup'Mag® se demandait quelle était la prochaine secte dans son agenda. Franc-maçonnerie ? Ne venait-il pas du brahmanisme ? D adoptait une petite fille d'origine mozambiquienne, et Wassup'Mag® de rappeler que son grand-frère, adopté il y a deux ans, était Kenyan de pure souche. Cet amour pour le safari...
C et B attendaient un heureux évènement. Mais ne parlaient-ils pas de divorce dans le précédent Wassup'Mag® ? A-senior se droguait, quand A-Junior publiait ses photos en cure de désintox et A-Junior II se voyait conseiller une séance au club des alcooliques anonymes. Chez les A, l'addiction semblait génétique. Déjà trois accidents à cause d'une conduite en état d'ébriété, pour le petit dernier. Lui retirer son permis lui apprendrait sûrement que n'était pas « Monsieur Trompe la Mort » qui voulait.
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HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II
Romantik. Quand le rock se marie au classique, les Beat'ONE font des rencontres bénéfiques à l'évolution de leur carrière. Mais l'une d'elles semble vue d'un mauvais œil par Dean, qui pressent des complications pour son couple. ...