HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II

S04 - EP 30 ✦ part V

ÉPISODE 120 - (partie 5/13)

— Mon oncle, que me vaut l'honneur de ton appel ?

— Je voulais m'assurer que tu ne te tues pas à la tâche, avec l'évènement qui approche.

Jonathan en fut presque amusé.

— Un peu, et on te croirait sincère, Oncle Vince.

— C'est la première fois qu'un évènement du grand « Empire Leblanc » sera retransmis en direct. Tu marqueras l'histoire de notre famille, quoi que tu penses. C'est un honneur.

Merci pour la pression, pensa Jonathan. Comme s'il ne la ressentait pas assez !

— Donc tu t'assures que je ne foire rien.

— Je m'assure que tu ne te laisses pas dépasser par l'enjeu, Jonathan. Tous les regards seront tournés vers Nior, mais ne perds pas de vue que tu as les capacités d'en faire quelque chose d'inoubliable. Je vérifiais simplement que le doute n'a pas encore frappé à ta porte.

Jonathan dévisagea une seconde son téléphone, surpris d'être touché.

— Eh bien, cela me touche, confessa-t-il. Mais cessons ce sentimentalisme avant de tomber dans l'hypocrisie. Quelle est la véritable raison, ou plutôt la raison officieuse de ton appel.

Avec Vince, il y en avait toujours une. Jonathan s'en doutait jadis, jusqu'à ce qu'une conversation avec Dean, au sujet de Rudy à la fac, finisse d'asseoir ses certitudes. Le comble dans l'histoire, c'est que la raison officielle ne servait jamais de prétexte à l'officieuse. Les deux se valaient.

— Voilà que je deviens prévisible, marmonna l'oncle.

Le neveu pouffa.

— Au contraire, j'aurais été déçu que tu m'appelles juste pour ta raison « officielle ». J'aime savoir prédire tes mouvements. Cela amoindrit le doute.

Amusé, Vince révéla ses cartes.

— Quatre Suites Gemmes MIP ont été réservées, le même jour, au Belladona de Nior, deux au nom de Torcy Junior Reich-Andriana et les deux autres par Rudy Daniel Leblanc. Il semble que ton filleul passe ses vacances de Noël dans la Cité des Jeux.

Jonathan cilla.

— Ce n'est pas pour que je lui demande de faire un coucou à son parrain, que tu m'en tiens informé.

— Non, en effet. Néanmoins, rien ne t'en empêche. Mets-le à l'ouvrage. Il est temps qu'il apprenne les ficelles du métier. Mais sois subtil. Il n'acceptera que s'il a l'illusion de s'amuser.

Jonathan se pinça l'arête du nez. Vince allait cesser de le prendre pour une de ses nombreuses marionnettes.

— Mon oncle... si tu veux te montrer laxiste envers ton petit-fils, libre à toi. Mais ne m'utilise pas...

— C'est un ordre, Jonathan, coupa Vince.

Le neveu se raidit. Voilà qui changeait la donne.

— Soit. Et comment veux-tu que je lui donne l'illusion de s'éclater ? demanda-t-il de mauvaise grâce.

— Tu pouvais le trouver sans mon aide, tu as à ta disposition tout le nécessaire pour. J'en déduis que tu es contrarié. Et je ne t'en tiens pas rigueur, fiston, je l'aurais aussi été, à ta place. Ton filleul adore les Beat'ONE. J'ai cru comprendre qu'ils étaient tes invités d'honneur, pour la Grande Parade de Noël.

À Jonathan d'exploiter cela. Celui-ci toisa son téléphone, dont l'écran se mettait en veille. Le poing serré, il regagna de l'emprise sur son ire. Ne t'attends pas à ce que j'agisse selon ta convenance, Vince. Contrairement à Rudy, Jonathan avait passé l'âge de se laisser édicter sa conduite et manipuler. Alors comme ça, son filleul crapahutait à Nior ? Qu'en était-il de son cher cousin... ?