ÉPISODE 120 - (partie 8/13)
Noël, c'était magique ! ainsi pensait Rudy, alors que sa journée connaissait un virage à 180 degrés. Le delirium commença dès la rencontre de ses amis Darneyens, en plus de Claire et Anjali, avec Dean. Choc fut le mot d'ordre. Il apparut que les médias, tout support confondu, ne faisaient pas honneur à la singularité du modèle.
— Il est vachement plus étoffé en vrai, murmura Inna. Mate-moi ces épaules viriles.
Teddy ne disputa pas à sa petite-amie le droit de mater. À condition qu'elle ne lui prenne pas la tête lorsque ses yeux s'égareraient sur une paire de seins ou de fesses autres que les siennes. Vœu pieu.
— Rudy passe pour un « petit modèle » à côté, continua-t-elle.
— Un modèle chibi super choupi, tu veux dire, rectifia Blake.
— Le modèle « porte-clé », ajouta Teddy.
— Mieux, surenchérit Lou-Ahn, le modèle rikiki qui sert de bijou de téléphone.
— Je vous entends, marmonna Rudy, tandis que Mir, Junior et Timothy étouffaient leur ricanement.
Saïd et Sandy, énamourés, avaient perdu leur voix. Adrien, au même titre que l'ancienne équipe de basket du lycée de Rudy, était plus intéressé par la suractivité alentour. Verraient-ils les Beat'ONE ? Anjali se délectait de la déconvenue de Claire.
— Je lui avais dit que c'était son père et non son frère ! Qui passe pour une conne, maintenant ?
— Tu ne l'aimes pas beaucoup, chuchota Hayden.
Marine s'en mêla :
— Parle-nous d'un scoop. Va savoir où est-ce que Ben l'a dénichée. À moins que les nanas frigides d'esprit le fassent bander, fit-elle en haussant les épaules.
— Arrête de bitcher sur elle, la gourmanda Bill. Ça t'enlaidit.
— Tu veux ma main où, Billy ?
— À un endroit que la décence m'interdit de divulguer, rétorqua-t-il, le sourire lubrique.
Pendant ce temps, Dean les conduisait à travers le labyrinthe d'échafaudage, de cordages, d'instruments, d'amplificateurs, de charriots, de diables, de portants, de bâches, et de mini espaces dédiés au debriefing, au repos, au repas, dissimulés derrière la scène gigantesque. Plus loin, un petit village de containers et préfabriqués constituait le quartier général de la troupe venue de Saunes. Leur drôle de procession attirait les regards. Un homme les aborda en trottinant, sa chevelure écarlate dans son sillage.
— Alors, Rudy est enfin là ? On m'a dit qu'il arrivait.
— Salut, Andy.
— Mon Caramel-vanille !
Dean leva les yeux au ciel, tandis que son fils disparaissait sous un torrent de papouilles. Un peu de tenue, enfin !
— Je crois que je vais m'évanouir, souffla Saïd.
S'agissant de ses premières paroles depuis plusieurs minutes, ses amis s'inquiétèrent de son état, lorsqu'ils le virent écarlate. Son « gaydar » sur ON, Red l'étudia de la tête au pied. Mais même sans radar à gay, le look emo de Saïd parlait pour lui avec un mégaphone. Le slogan de son T-shirt fit sourire Red. « I'm FAG, yes ! Fabulous And Gorgeous ». Il n'avait encore jamais vu un fan littéralement tomber en pâmoison à ses pieds. Sa curiosité l'emporta.
— Hey Gorgeous, respire, dit-il en prenant le jeune homme par les épaules, pour lui coller un smack sonore sur le bout des lèvres.
À la surprise générale, les pieds de Saïd se dérobèrent. L'étudiant était vraiment en train de s'évanouir. Il fallut lui trouver une chaise de toute urgence et l'aider à se ventiler. Une fois qu'il eut repris ses esprits, on lui força une bouteille d'eau dans le gosier, sous les gloussements de fangirls peinant à se contenir : Anjali, Blake et Sandy.
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HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II
Romance. Quand le rock se marie au classique, les Beat'ONE font des rencontres bénéfiques à l'évolution de leur carrière. Mais l'une d'elles semble vue d'un mauvais œil par Dean, qui pressent des complications pour son couple. ...