HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE II

S04 - EP 28 ✦ part III

ÉPISODE 118 - (partie 3/7)

Le réveil de Rudy le doucha. Il n'y avait personne dans son lit, personne dans la chambre, personne dans la salle de bain. Rey était parti. Avant de céder au désespoir, il l'appela à voix haute. Mais l'absence de vêtements au sol et de portable sur la table de chevet l'avaient déjà convaincu. Il était le seul occupant des lieux. Recroquevillé dans les draps, il maudit la douleur pulsatile à ses reins et ne fit aucun effort pour ravaler ses larmes.

Sa conscience fut la première à émerger du brouillard de douleur. Déprimer faisait vachement avancer les choses ! Il toisa le fixe. Il devait appeler son père, avant de l'inquiéter. La tentation fut grande, mais... Non. Le réveil, affichant plus de onze heures, lui dit qu'il avait assez paressé. Rey était parti sans explication, mais inutile de descendre au trente-sixième dessous. Il avait pris des résolutions pour s'y tenir.

— De toute façon, qu'il le veuille ou non, Rey s'est condamné avec moi. Mais ça coûtait quoi à ce con de me laisser un petit mot ?

Quoi qu'il en soit, Rey n'aimerait que lui. Il détruirait tous les autres sans distinction de sexe. Peut-être qu'il a fui en réalisant que je m'impliquais trop... Comment l'avait-il nommé déjà ? « Le rayon des grosses déclarations lourdes de conséquences. » Mais il avait cru Rey capable d'assumer ces conséquences.

« C'était avant qu'il acquiert ses nouvelles responsabilités de C.E.O. Tu l'as effrayé en rajoutant une couche. « Je ne peux plus vivre sans toi ! » Qui dit encore ce genre de chose au vingt-et-unième siècle ? »

Rudy aurait aimé taire cette petite voix démoniaque, mais bon sang qu'elle disait vrai ! Il se prit la tête entre les mains et roula dans le lit. ARGH ! Qu'est-ce qu'il lui avait pris de dire ça ?

— C'est comme si je voulais qu'il m'épouse !

Atteint d'une subite crise de flemme, il n'eut pas la force d'aller se débarbouiller. Se morfondre dans le lit king-size était plus plaisant. Une vague pensée le titilla. Il se toucha la peau du ventre, celle des fesses, puis son sexe. Plutôt propre... En tout cas, il ne collait pas.

— Rey m'aurait nettoyé dans mon sommeil ?

Mais quelque chose continua de le tarauder. Échouant à mettre le doigt dessus, il abandonna. Donc Rey avait pris sa déclaration comme le fardeau d'une énième personne, dont le bonheur dépendait de lui. Le pauvre gérait plus que son lot avec un père dans le coma, sa mère sans doute endeuillée, et son entreprise en détresse.

— Faut vraiment que je fasse quelque chose pour Coop-Company©, dans l'immédiat, marmonna Rudy, préoccupé.

Ne serait-ce que pour alléger la charge de Rey d'un chouïa. Que ce dernier ne soit pas prêt à s'engager dans une relation « lourde de conséquences » avec lui ne l'empêchait pas de l'épauler. Mais la seule personne capable de l'aider dans cette mission restait son père. Retour à la case « appeler papa ». Parfois Rudy détestait sa vie de tergiversations. Dean l'accueillit avec sarcasme :

— Dis-moi que je ne te rappelle pas qu'on déjeune avec Miranda et Bianca. Tu as raté le match de polo, fiston, c'était intéressant.

— Urgh !

Il venait d'identifier la bébête qui titillait sa mémoire.

— Traduction, tu as oublié. C'est bon, je t'ai couvert. Bien que j'aurais aimé voir leur tête, si j'avais dit la vérité.

— Quelle vérité ?

— Celle où tu es trop fatigué d'avoir sali les draps avec ton petit-ami.