S04 - EP 24 ✦ part III

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ÉPISODE 114 - (partie 3/7)

Dean toisa Torcy, se demandant comment se faisaient les connexions dans l'esprit de cet homme. « Tu ne serais pas une potentielle cash-machine pour mes médias... » Ces mots prenaient un nouveau sens face à la brochure en papier glacé, dont le contenu brûlait les doigts de Dean.

Il s'agissait d'une espèce de mini-magazine, destiné à compléter le tabloïd Wassup'Mag® de décembre. Du moins, si Dean laissait faire. Torcy l'avait-il invité dans son bureau pour lui « accorder » un droit de regard, et peut-être de veto, sur la diffusion d'une telle bombe ? Le genre dont l'explosion provoquerait un cataclysme dans sa vie. Il compterait son amant et son fils dans les dommages collatéraux. Red, et ses rêves de « une de couverture », en aurait pour ses efforts, songea-t-il avec amertume.

— Dois-je t'en être reconnaissant de m'avoir informé, ou est-ce le moment où je dois commencer à regretter que nous ayons jadis fait commerce ensemble ?

— Voyons, nous pouvons trouver un arrangement, dit Torcy, affable. Je te l'ai dit, je ne contrôle pas toujours les infos que vendent mes médias. Ils ont leurs propres directeurs d'édition, et lorsque leur source est sûre, il arrive qu'ils fassent fi de mon avis. Ils disposent de la liberté d'expression de la presse.

— Pas quand elle empiète sur la liberté des autres. Publier ceci sera l'acte le plus irréfléchi de leur carrière ! menaça Dean.

Avec humeur, il jeta la brochure sur le grand bureau. Torcy la suivit du regard. Dean vit un prédateur s'exhortant à la patience. Il n'aima pas être en position de proie. Parce qu'il ne se leurrait pas, les rapports de force étaient déjà définis, et il n'avait pas la main. Il révisa son jugement. La liberté d'expression de la presse people n'avait rien à voir avec ce merdier. Ceci était l'œuvre d'un homme ayant fait de la vente d'information – du ragot à l'évènementiel –, une passion financière.

Le « business » en cours, ici, ne concernait pas tant le contenu compromettant du celebrity-magazine, mais ce qu'il était prêt à échanger pour empêcher sa diffusion telle quelle. La plus grande prudence s'imposait. Parce que Torcy pouvait vous acheter votre âme, si vous lui en laissiez l'occasion.

Seulement, la colère de Dean devenait difficile à contenir, ses pensées obnubilées par le traitement qu'il infligerait à l'informateur du média. Pour sa survie, cette personne avait tout intérêt à ne jamais croiser sa route. Dean estimait n'avoir commis aucun écart susceptible de mettre Torcy sur la piste de ce pan-là de sa vie privée. Le paparazzi et le journaleux n'avaient que des spéculations. Or le magazine parlait avec certitude.

Quelqu'un avait forcément vendu la mèche ; une personne de son entourage. Mais il avait beau repasser en revue les potentiels suspects, aucun n'avait le visage du « traitre ». Il ne voyait que ses amis, des gens en qui il plaçait toute sa confiance. À moins que...

Un contremaitre du chantier de Tekhnopolis© l'avait déjà surpris en position embarrassante, dans le local des architectes. Cf. S03-EP90. Non, il n'aurait jamais le cran de vendre une info sur la vie privée d'un W. Ent, connaissant qui je suis.

— Qui était-ce ?

— Pardon ?

— Ton torchon médiatique n'aurait pas eu vent de cette info sans l'aide d'une fouine. Qui la lui a vendue ?

— Tu sais que j'ai pour principe de ne pas vendre mes informateurs. Je peux toutefois te révéler que la « fouine » m'a vendu l'info pour la modique somme symbolique d'un dollar.

Dean grinça des dents. Torcy lui sourit, un tantinet perfide. Le salaud en tirait une forme de plaisir.

— On dirait que quelqu'un t'en veut, Dean Leblanc. Mais est-ce surprenant ? Avec ton caractère aussi doux que du papier de verre, tu dois avoir perdu le décompte des gens que tu as contrarié. J'ai eu le privilège d'en faire partie.

HOT CHILI - saison 4 ▄ PARTIE IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant