Relation improbable

2/ Le rendez-vous (Partie 2)

A la fin de la journée, Ochaco s'éclipsa de la salle de classe en lançant un regard lourd de sous-entendus à Izuku, faisant tressaillir ce dernier. Il soupira en tournant la tête pour chercher Katsuki. Bien entendu il était déjà parti, et Izuku dut presser le pas pour essayer de le rattraper.

Il le vit dans la cour, accompagné de Eijiro, Denki, Hanta et Mina. Ça faisait vraiment trop de monde pour qu'il ose lui demander de parler avec lui. Même si Eijiro pouvait l'aider, il y vit là une bonne excuse pour abandonner. Ochaco serait en colère, mais décidément c'était trop inquiétant.

Comme pour se moquer de lui, ses quatre compagnons prirent un autre chemin, laissant le blond se diriger seul vers la gare. De toute manière ils allaient dans la même direction, alors autant en profiter.

— K-Katchan attend moi ! s'écria-t-il en s'élançant à sa suite.

Katsuki s'immobilisa pour le dévisager. Il attendit qu'il arrive à ses côtés pour demander :

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Tu... Tu ne rentres pas avec Eijiro et les autres ?

— Non, répondit-il en jetant un coup d'œil aux quatre élèves qui s'éloignaient de l'autre côté de la rue. Ils voulaient aller faire un truc de merde je crois.

— On pourrait... rentrer ensemble ? proposa-t-il timidement.

— Euh... Si tu veux.

Ils se remirent en marche, d'un pas hésitant. Izuku n'osait se tenir trop proche de lui de peur de l'énerver, et il ne lui venait à l'esprit aucun sujet de conversation. Katsuki avait toujours détesté ses bavardages inutiles alors peut-être valait-il mieux ne rien dire ? Mais le silence était tellement malsain, oppressant, il fallait absolument faire quelque chose. Izuku se creusait les méninges pour trouver une idée qui n'agacerait pas Katsuki tout en détendant l'atmosphère.

Il jeta un coup d'œil à son voisin, et croisa son regard blasé dirigé sur lui. Il baissa immédiatement la tête en rougissant. Il l'entendit distinctement lâcher un grognement mécontent. Voilà il avait réussi à le mettre de mauvaise humeur sans rien faire, c'était parfait. Les choses auraient difficilement pu être pire.

— Deku.

Le plus jeune releva la tête brusquement vers lui.

— Tu... Ça a été ta journée ? demanda-t-il maladroitement.

Izuku écarquilla les yeux. Est-ce que Katsuki essayait de faire la conversation ? C'était presque un miracle. Heureux de pouvoir quitter son mutisme, il répondit :

— Euh oui ! Les cours de Yuei sont beaucoup plus intéressants que ceux du collège, tu ne trouves pas ?

Il hocha vaguement la tête. Deku réussit à déblatérer des banalités sur les cours pendant cinq bonnes minutes sans trop de difficultés. Il était évident que Katsuki n'était pas passionné par la discussion, mais il ne fit aucune réflexion, se contentant de hocher la tête de temps en temps.

— On a de la chance d'être dans cette classe je pense, même si la 1-B à l'air sympa aussi. Tous les gens de notre classe sont plutôt gentils et tout le monde s'entend bien. Même toi tu t'es fait un groupe d'ami !

— Comment ça même moi ?! s'énerva-t-il soudainement, faisant sursauter Izuku.

Il avait un peu oublié à qu'il s'adressait, tellement il était passif. Il sentit une boule d'angoisse apparaitre en voyant le regard de colère que lui adressait Katsuki.

— N-N-Non c'est p-pas ce que je voulais dire ! assura-t-il en bégayant. C'est juste q-que... tu ne t'attaches pas beaucoup aux gens, tu n'as pas vraiment besoin d'être entouré tu vois ? Ce n'est pas du tout méchant contre toi ! Tu accordes juste difficilement ta confiance aux autres... Enfin tout ça pour dire que je t'ai rarement vu aussi proche et à l'aise qu'avec tes amis actuels.... Donc... C'est bien ?

Le garçon à l'alter explosif continua de le dévisager en fronçant les sourcils. Izuku baissa machinalement les yeux face à lui. Ils s'arrêtèrent sur le quai de leur métro toujours dans le silence. Il n'osait même pas vérifier l'état dans lequel était le blond tellement il se sentait mal à l'aise. C'était vraiment pire que tout.

Il eut à peine le temps de s'apitoyer sur son sort qu'ils montèrent dans le train. Il était habitué à la foule du soir, mais c'était bien plus oppressant de savoir Katsuki juste à côté de lui. Il essayait de se faire tout petit pour éviter de le toucher par inadvertance, ignorant quelle réaction il aurait dans ce cas-là.

Avant, il faisait tout pour éviter de se retrouver dans le même métro que lui. Il n'y avait rien de plus angoissant que de faire le trajet à dix mètres derrière Katchan. Enfin c'est ce qu'il croyait. Maintenant il savait que le pire était de faire le trajet dans un silence oppressant avec un Katsuki en colère après avoir dit encore une idiotie.

En plus il n'avait même pas abordé le sujet essentiel à savoir leur soi-disant relation. Ça n'avait vraiment servi à rien.

Soudain une main s'abattit sur son bras et le tira vers l'avant. Il se rattrapa aux épaules du blond avant de jeter un regard paniqué vers lui pour s'excuser. Mais c'était Katsuki qui l'avait bougé, jetant un regard aux personnes qui cherchaient à descendre que Izuku n'avait pas entendu.

— P-Pardon, bégaya-t-il.

— Deku.

Izuku soutint son regard malgré sa gêne d'être si près de lui au souvenir de leur unique baiser.

— Tu parles encore tout seul.

— Oh... Euh désolé, j'avais pas remarqué...

— Qu'est-ce que t'as ?

Est-ce qu'il devait en profiter pour partager ses doutes ? Lui faire part de son incompréhension, du fait qu'il l'ignorait complètement, qu'il était encore plus froid et distant qu'avant. Savoir s'ils étaient vraiment en couple, si c'était vraiment ce que Katchan voulait ou s'il était revenu à la raison entre temps.

— Rien, murmura-t-il malgré la voix réprimande de Ochaco dans sa tête.

Ce n'était de tout façon pas le bon moment, ni le bon endroit pour avoir ce genre de conversation. Mais cela sembla achever l'humeur de Katsuki, qui se crispa et lâcha un autre grognement. Ils ne s'échangèrent pas un autre mot tout le long du retour, jusqu'à ce qu'ils se séparent et que Katsuki s'autorisent un petit "Salut". Il s'éloigna, laissant Izuku encore plus triste et perdu qu'avant.

***

Merci d'avoir lu !