Cette histoire ne resta pas en tête d'Izuku longtemps, ne prêtant définitivement aucune attention à ce garçon, simple souvenir du passé. Ainsi il sentit un frisson le parcourir en l'apercevant de nouveau le lendemain à peine. De plus, ce jour-là il rentrait seul, Katsuki s'étant fait attraper par son groupe d'ami à la sortie. Ce n'était pas si rare que ça étonnamment et il n'y portait pas une attention particulière. Seulement en voyant ce garçon trainer vers l'endroit où il l'avait croisé la veille, et accompagné d'autres visages légèrement familiers du collège, il pressa instinctivement le pas.
Il tenta de les ignorer. Après tout, ils vivaient pour la plupart dans les mêmes quartiers et il avait déjà aperçu ainsi d'anciens élèves sans aucun problème. Mais ils se mirent en mouvement dès qu'il passa près d'eux. Se sentant instinctivement suivi, Izuku tenta d'agir comme si de rien était tout en réfléchissant rapidement. Il n'avait aucun doute sur le fait que le groupe d'adolescents était venu pour lui, et plutôt dans un but malveillant.
S'il voulait calmer la situation, il fallait qu'il agisse. Mais comment ? S'il se dépêchait de rentrer chez lui, peut-être qu'ils ne tenteraient rien. Il y avait malgré tout le risque qu'ils le rattrapent, et se mettre brusquement à courir au milieu de la rue attirerait forcément l'attention sur lui, ce qu'il préférait éviter. Sinon il pourrait essayer de les confronter, d'aller leur parler directement pour les prendre au dépourvu. S'il avait l'initiative, il pourrait sûrement avoir le temps de réagir, voire même de les dissuader d'agir. Ou peut-être qu'il pourrait d'abord se diriger vers une rue animée, après tout il y avait peu de chance qu'ils agissent au milieu de la foule. Ce n'était pas des super-vilains, juste des lycéens qui passaient le temps d'une mauvaise façon.
— Hey Izuku, coupa-t-il en balançant un bras par-dessus ses épaules.
Tant pis pour prendre l'initiative. Il fallait impérativement qu'il corrige sa manie de se perdre dans ses pensées, ou ça finirait par lui causer de sérieux problèmes un jour. En attendant il était encerclé par le groupe d'adolescents qui marchait de part et d'autre d'eux. Il tenta de se dégager de l'emprise de celui qui le tenait, mais ce dernier le projeta brutalement contre un mur.
— Q-Qu'est-ce que tu veux ? bredouilla Izuku en faisant attention à tous les avoir dans son champ de vision.
— A ton avis crétin ? interrogea-t-il en roulant des yeux. J'ai pas vraiment aimé comment tu m'as parlé la dernière fois...
— Ar-rrête ça, ça ne servira à rien. On est même p-plus dans la même école, pourquoi est-ce que tu voudrais t'en prendre à m-moi ?
— Tu parles vraiment trop... T'as le don de taper sur le système de tout le monde hein ?
Le groupe ricana à ses propos, faisant se recroqueviller Izuku contre la pierre froide derrière lui. Il avait l'impression d'être de retour au collège. Seul face à une foule sans visage qui riait. Juste tous ses regards braqués sur lui qui faisaient trembler ses jambes. Rien ne le rendait plus faible que le mépris qu'il y lisait. Ses poumons commencèrent à le brûler, sentant comme des aiguilles qui les entouraient, ce qui l'empêchait de prendre de profonde inspiration sans ressentir une vive douleur.
— Laissez-moi partir... bredouilla-t-il en sentant son esprit déjà vaciller.
— Déconne pas Deku j'en ai pas fini avec toi !
Quand il essaya de bouger, Izuku se prit un coup à la mâchoire qui le repoussa contre les murs. Il ne put que sentir sa joue qui le brûlait doucement, et une seule pensée traversa son esprit : ce n'était vraiment rien du tout. Il avait connu bien pire ces derniers temps. Il sentait à peine les picotements causés par le poing de son adversaire.
Ils étaient quatre adolescents face à lui. Certes ils avaient l'avantage du nombre, mais Izuku avait connu des situations bien plus désespérées depuis la fin du collège. D'ailleurs il n'était plus le même qu'à cette époque. Désormais il avait un alter, et il était globalement plus fort, que ce soit physiquement ou mentalement. Il n'avait aucune raison d'avoir peur.
En expirant, il se redressa en serrant les poings. Il était décidé à ne pas se laisser faire, bien qu'il sentît toujours un certain malaise au fond de lui. Décidemment il avait plus peur d'affronter un groupe de jeunes banal que des super-vilains adultes, quelque chose ne tournait pas rond chez lui.
— Toujours le même hein, à vouloir faire le courageux. Ça fait tellement pitié de voir que tu colles toujours Katsuki comme une sangsue. Je sais pas ce que tu lui as dit pour qu'il te laisses rester avec lui.
En ignorant ces paroles acerbes, Izuku se concentra sur ses opposants. Ce n'était que des ados, et à part Katsuki, personne n'avait vraiment d'alter offensif dans son ancienne classe. Il n'était donc pas question qu'il se serve du One for All contre eux. De toute façon, ça éviterait des questions gênantes s'il restait un sans-alter pour eux. Cela allait cependant compliquer un peu l'affrontement. Est-ce qu'il arriverait à maintenir les quatre à distance simplement à mains nues ?
— Hé je te parle crétin ! rajouta l'autre en approchant son bras de lui.
Il lui empoigna les cheveux fermement. Izuku attrapa son bras pour le repousser, mais un coup de genoux dans l'estomac le fit tomber à terre. Il leva les yeux pour voir les quatre garçons qui le dévisageaient de haut. Avant de pouvoir se reprendre, il sentit son souffle se figer, l'empêchant de contre-attaquer. Des coups de pieds vinrent de tous les côtés, l'obligeant à se recroqueviller en serrant les dents. Non, il avait dit qu'il ne se laisserait pas faire, les choses ne se passeraient pas comme ça.
Il attrapa le garçon le plus proche de lui et le renversa à terre. Ce dernier lâcha un grondement quand sa tête heurta le seul. Les trois autres s'immobilisèrent un instant en le voyant tomber. Deku en profita pour se relever et envoyer son poing aussi fort qu'il pouvait, sans utiliser son alter, dans le visage du chef du groupe. Le lycéen tomba à terre sur les fesses sous le choc.
— Putain ? s'étonna-t-il furieux.
L'un des garçons restants réussit à attraper Izuku par derrière, maintenant ses bras pour l'empêcher de bouger. Il ne put éviter un autre coup en plein dans la tempe venant du dernier. Avant que ceux à terre n'aient eu le temps de se relever, l'apprenti héros laissa son alter s'étendre dans son corps. Il réussit à se dégager de l'emprise sur ses bras, et se retourna vivement pour l'attraper et le jeter sur le quatrième.
Il se sentit coupable d'avoir fait appel à son alter, après tous les discours sur l'utilisation illégale d'alter qu'il avait eu, surtout que ce n'était pas vraiment une situation de vie ou de mort. Les quatre garçons le dévisageaient, étonné par la tournure des événements. Il croisa le regard de celui qu'il avait déjà vu la veille et ne put que lire de la fureur dans ses yeux. Sans réfléchir, il serra les bretelles de son sac à dos, et fit demi-tour pour partir en courant vers chez lui.
***
Premier combat (si on peut appeler ça un combat) que j'écris !
Ça faisait longtemps que j'avais cette idée en tête, où Izuku serait paralysé par l'habitude d'année de harcèlement. Mais en l'écrivant je me suis vraiment dit que je voulais pas qu'il soit faible (c'est quand même le héros du manga un peu de respect !) et pouvoir à la fois le montrer comme un héros et comme un adolescent victime de harcèlement
Je ne sais pas si c'est dû à la dynamique entre Katsuki hyper badass et Izuku très nerveux, mais beaucoup de fanfiction KatsuDeku décrivent Izuku comme un pauvre petit lapin, et la plus part des idées d'histoire que j'ai vont aussi dans ce sens, surtout les ua (par exemple dans mon histoire Comment sortir avec son nouveau voisin, Izuku est présenté comme victime d'anxiété social et harcelé au lycée, et c'est Katsuki qui vient le sauver et l'aider à s'ouvrir aux autres). J'aimerai essayer de nuancer un peu plus les choses dans me prochaines histoires, et j'espère que ça a été ici aussi !
Merci d'avoir lu !
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Relation improbable
FanfictionKatsuki est amoureux de Deku. Voilà l'implacable vérité dont il prend conscience suite à une discussion avec Eijrio. Si déjà la nouvelle semble impossible à accepter, créer une relation avec lui semble encore plus improbable. Après tant d'années de...