CHAPITRE 39 Martin

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Le 20 décembre



Je suis maudit ! J'ai tant prié mais cela n'a servi à rien ! Pourtant je m'acharne et prie encore et encore pour que Dieu me laisse encore quelques jours...

Ma maladie prend le dessus sur moi, je ne contrôle plus rien, les médicaments ne font plus effet et je me retrouve malgré moi enfermé en moins de temps qu'il n'en fallu dans cette horrible chambre d'hôpital. Moi qui croyais encore avoir au moins quinze jours devant moi, je n'ai plus que quelques heures pour dire au revoir aux gens que j'aime.

Finit de rêver, je vais mourir ! Il n'y a plus aucun doute ! Les larmes coulent le long de mon visage, pas de peur, je vous rassure. J'aurais seulement aimé savoir avant de partir si mon plan avait fonctionné : si Lila voyait sa vie différemment, si elle était prête à se lancer dans le grand bain de l'amour... Je ne le saurais jamais ! Je ne serai plus de ce monde pour voir ce que mes cadeaux ont engendré... Mais je souhaite de tout mon cœur qu'elle est enfin ouvert les yeux et qu'elle vivra sa vie toute en couleur avec plein d'amour.


— Mon chéri, tout va bien ? me demande inquiète ma mère me voyant en larme avant de se reprendre. Comment pourrais tu aller bien ? Je suis désolée !

— Maman ! Tu n'y es pour rien ! Tu as tout fait pour m'aider... Ne te reproches rien, c'est la vie !


Et elle se met à pleurer tous les larmes de son corps me prenant délicatement dans ses bras. J'aimerais tellement la rassurer et la réconforter mais je pense qu'aucun mot ou geste ne suffira à éteindre la tristesse qui règne au plus profond d'elle. Jusqu'au bout, elle y a cru ! Elle pensait vraiment que j'allais guérir, que ma vie n'allait pas s'arrêter si brusquement à l'âge de vingt ans... J'aurais tellement voulu y croire moi aussi mais je le savais, quelque chose me disait que la fin était proche, trop rapide à mon goût malheureusement.


— Maman merci ! je la remercie pour tout ce qu'elle a fait pour moi.


Elle a toujours été là dans les bons moments comme dans les pires. J'ai toujours pu compter sur elle. C'est la maman que beaucoup de personnes aimeraient avoir. Je pense particulièrement à Marta qui est toujours en conflit avec la sienne. J'espère qu'à l'avenir elle sera faire la part des choses et parler avec sa mère, car pour moi c'est surtout un manque de communication entre elles qui fait qu'elles ne s'entendent pas.


— Tu n'as pas à me remercier !

— Si ! Tu es la meilleure mère du monde !

— Non ! Je n'ai rien fait qu'une maman puisse faire ! Mon rôle était de veillez sur toi et j'ai échoué ! Je suis vraiment désolée !

— Tu n'as pas échoué ! Tu m'as donné une maison, une famille, beaucoup d'amour et surtout tu as fait pour moi ce que beaucoup de mères n'auraient pas fait, (elle sait que je pense à ma mère biologique qui m'a quitté sans se retourner) tu t'es battue jusqu'au bout pour moi !


Et elle pleure de plus belle. Je ne sais plus quoi dire pour ne pas qu'elle se sente responsable. Car il n'y est pour rien dans mon malheur, non ! Si j'ai eu la chance d'être heureux, je lui dois entièrement. Sans elle, je me serais retrouvé dans un hospice ou un orphelinat sans attache et sans amour...


— Papa ? Je m'adresse à mon père en dernier recours. C'est le seul qui pourra apaiser ma mère à l'avenir. Ne la laisse pas se sentir coupable, s'il te plaît ! Vous avez été les meilleurs parents du monde. Merci !


Même si mon père est moi, on a été très souvent en conflit. On avait pas la même façon de voir la vie. Je sais qu'il m'a toujours aimé. Et ce matin il me l'a reconfirmé en me disant qu'il me comprenait. Que si lui aussi avait eu mon vécu, il aurait certainement vu les choses différemment. Il sera j'en suis sûr, trouver les mots pour que le chagrins de ma mère soit supportable.

Je les aime tellement et leur doit tant !


— Et toi un bon fils ! me sert-il à son tour dans ses bras.


Je ne peux retenir une petite larme. Nous voilà bien tous en train de pleurer. Je ne voyais pas comme ça la fin de mon existence.


Toc, toc, toc... on frappe à la porte.

J'essaye tant bien que mal de sécher mes yeux tandis que mes parents tentent désespérément de cacher leur fragilité, leur tristesse en tournant leur dos à la porte d'entrée de ma chambre.

J'espère que se sont mes amis et qu'ils vont apporter un peu plus de joie dans cette pièce... Je ne veux pas qu'ils pleurent sur mon sort ! Je veux de la gaieté et de la bonne humeur ! Je veux mourir avec le sourire aux lèvres.




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J'espère que ce chapitre ne vous a pas fait pleurer ! Attention Martin ne veut pas de pleurs ! LOL


A vendredi pour la suite ... Merci pour tous vos votes et commentaires !


A très vite...

MON PERE NOEL SURPRISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant