CHAPITRE 48 Vasco

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Madame Boisier m'ouvre finalement la porte et je me dirige vers la cuisine où tout le monde est attablé sauf Lila. Tout le monde est un grand mot, il y a juste Luca et sa copine Marina, que je dois avoué est très charmante et Marta qui tient la chandelle à contre cœur.


— Je commençais à m'inquiéter ! me souffle cette dernière.


Je lui avais envoyé un message pour lui demander de me retrouver ici, ainsi qu'à Brandon et Evan mais ces deux derniers ne m'ont pas répondu et ils ne sont pas là. Ils doivent encore être dans les bras de Morphée.

Je ne me voyais pas répéter la mort de notre ami plusieurs fois. Une, me semblait déjà un terrible moment à passer, une torture !


— Salut ! Lila n'est pas là ? je demande à Luca qui déjeune.

— Elle dort ! Elle a passé la nuit à pleurer.


La pauvre ! Et je vais finir par l'achever avec ce que j'ai à leur dire. Je ne veux, je ne peux pas. Il est hors de question que je lui fasse encore plus de mal !

Heureusement pour moi, qu'elle ne soit pas là, je ne vais pas être celui qui brisera son cœur et son sourire... Quelqu'un d'autre le fera à ma place !


— Je suis là ! apparaît-elle comme par magie derrière moi encore vêtue de son pyjama informe.


Je suis maudit !


— Que faites vous ici de si bonne heure ? nous questionne Marta et moi, ma belle.

— Vasco m'a dit de venir donc je suis là ! répond mon amie à qui j'ai envoyé un message.

— Tu veux peut-être qu'on se rende tous à l'hôpital ensemble ? me regarde la femme que j'aime croyant avoir deviner pourquoi j'étais ici.


Mais elle a tout faux ! On ne peut plus aller le voir, il va être transporté dans les heures qui viennent au salon funéraire de sa commune.


— Non ! Assieds toi ! je lui recommande, j'ai peur qu'elle tombe à l'annonce de la terrible nouvelle.


Elle le fait sans broncher. Quant à moi je m'installe en face d'elle, moi aussi mes jambes risquent de flancher en voyant leur réaction. Je cherche mes mots un bout de temps que Marta se décide à prendre la parole.


— Ne me dis pas... non ! Vasco parles ! me supplie t-elle.


Je crois qu'elle vient de deviner. Et tous mes amis autour de cette table également mais je dois leur confirmer. Il n'attende que ça ! Tous les regards sont braqués sur moi.


— Martin... est... mo... rt... ce... matin ! je bégaye.

— Quoi ? Non ! Ce n'est pas possible ! crie Marta avant de fondre en larme.


Les autres restent silencieux. Comme si ils ne croyaient pas un mot. Ils ont l'air d'être complètement sonné.


— Que se passe t-il ? nous demande madame Boisier, surprise certainement par l'atmosphère qui règne dans la pièce.


Je n'arrive plus à dire un mot. Je suis paralysé. Lila quant à elle me fixe comme si j'étais une bête sans cœur. Elle est fâchée contre moi, pourtant je ne suis pas fautif de la mort de notre camarade. Je n'y suis pour rien ! Je savais qu'être le messager allait se retourner contre moi. Mais là, c'est trop !

C'est ce que j'ai eu à faire de plus compliqué depuis que je suis né, cela a été aussi dur de leur révéler que pour eux de l'entendre. Il faut absolument qu'ils comprennent que je suis leur ami et non un ennemi. Je reste le même Vasco, si je peux encore dire ça... Car mon cœur, mon corps est en miette.


— Martin nous a quitté ! prononce dans un murmure Marina.


La seule qui n'est pas abattue par le chagrin. Elle ne le connaissait pas, car si ils s'étaient rencontrés, elle n'aurait pas résisté à son charme et serait plus qu'attristée par sa mort. Martin avait ce don, celui d'être irremplaçable ! Il était un ami ! Un véritable ami ! Que toutes personnes rêveraient de connaître.

Lila se blottit dans les bras de sa mère tandis que Luca s'éloigne vers le salon pour cacher ses larmes. Il n'est pas du genre à pleurer malgré sa sensibilité ! Il est très vite submergé par l'émotion surtout quand il s'agit de personnes qu'il aime plus que tout.

Je me lève de ma chaise et me dirige vers la fenêtre. J'ai besoin d'air mais particulièrement besoin d'être loin du regard que me jette ma belle.

Comment je vais pouvoir à nouveau la regarder dans les yeux après ça ? J'ai l'impression qu'elle me déteste ! Plus jamais elle me verra comme avant, celui qui était toujours là pour elle en toutes circonstances. Non ! Pour elle, je serait à tout jamais l'homme qui lui a annoncé la mort de son meilleur ami. Je suis vraiment maudit !

Les larmes que j'avais retenu avec force pendant ses longues minutes insupportables, coulent désormais le long de mon visage. Je pense que rien ne pourra à présent les retenir. Une main se pose sur mon épaule, j'ai espéré que ça soit celle de Lila mais non, c'est seulement son frère.


— On va tous surmonter cette perte, ne t'en fais pas ! essaye t-il de me rassurer. Martin n'aurait pas voulu qu'on se lamente, il voudrait qu'on le fête.


Il a raison ! Il n'était pas du genre à se larmoyer sur son sort et encore moins à se plaindre. C'était quelqu'un de fort et d'attachant. Il avait toujours une main tendue vers les autres. C'était Martin quoi ! Une personne généreuse et pleine de vie.


— A quoi tu penses ?

— On pourrait se réunir et se rappeler des moments passés ensemble !

— Excellente idée ! Mais tu crois que ta sœur est en état ?

— On va lui laisser un peu de temps... mais je crois que ça va le faire.


J'appelle les amis qui manquent à l'appel et leur laisse un message très explicite :


— Vous avez trente minutes pour pointer vos fesses chez Luca avant qu'on débarque et qu'on vous jette à l'eau, non dans les ordures !




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Voilà ! J'espère que ces deux chapitres vous ont plu ? 

Et que les pensés de Vasco vous plaisent ?


A vendredi pour la suite ! Bon mercredi !

MON PERE NOEL SURPRISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant