CHAPITRE 62 Vasco

624 80 7
                                    


J'attends dans ce froid de canard qu'on vienne m'ouvrir. Jamais je n'ai eu aussi froid. Si je n'habitais pas Lisbonne, je dirais que ce temps serait annonciateur de neige. Mais bon, pas de soucis à avoir, il ne neige jamais dans cette région du Portugal. Depuis que je vis ici, je n'ai vu qu'une seule fois les flocons tombés du ciel et ça remonte à une dizaine d'année. Cela n'avait même pas recouvert les toits d'un manteau blanc, mais tout est possible à Noël ! J'en connais une qui serait ravie !

Je mets le présent de Lila sous mon bras droit afin de me frotter les mains qui sont gelées. J'espère qu'ils sont bien là ?


— Ne me dis pas que je te manque déjà ? me sort la petite sœur de Lila en m'ouvrant enfin la porte.

— Comment pourrais tu ne pas me manquer ? je la taquine à mon tour. Joyeux Noël !

— Joyeux Noël à toi aussi ! me fait-elle la bise. Elle est dans sa chambre ! m'annonce t-elle avant même que je lui demande.


J'enlève ma veste et la dépose sur le porte-manteaux qui est déjà plein à craquer, puis je rejoins ma princesse dans sa cachette.


— Coucou, je peux entrer ? je lui murmure ne voulant pas lui faire peur.


Elle était tellement concentrée sur son dessin que j'ai préféré entrer en silence.


— Que fais tu là ?

— Quelle question ? Je suis venu te voir et te déposer ça !

— Alors c'est toi le facteur !

— J'aurais bien aimé mais non ! C'était mon frère !

— Pédro ?

— Oui ! A ma connaissance c'est le seul frère que j'ai ! je souris.

— C'est étonnant ?


On a la même réaction face au nom du livreur de cadeaux mais bon, on ne s'attarde pas sur ce fait et Lila abandonne son bureau pour s'asseoir au pied de son lit où elle enlève avec rapidité tous les rubans. Oui, ce paquet ressemble plus à un bouquet de ficelles multicolore qu'un cadeau. Elle déchire le carton et y découvre une boite sur laquelle est gravée :


Écris ton histoire ?

L'amour est près de toi depuis des lustres

Ouvres enfin tes yeux !


Lila me regarde et ne peut s'empêcher de sourire. Elle est tellement belle ! Ensuite son instinct de curiosité l'emporte et elle ouvre la boite en question pour voir ce qu'il y a à l'intérieur. Surprise, il n'y a rien ! A part une carte avec un ciel étoilé où est inscrit les dernières phrases et volontés de Martin pour Lila :


Ma vie se termine en une étoile, un astre qui veillera à temps plein sur toi, mais la tienne commence à peine, je veux que tu me promettes de ne pas pleurer, je sais que mes derniers jours sont proches et je doute sincèrement d'arriver à voir l'année qui vient mais j'aurais passé de merveilleuses fêtes de noël sachant que toi tu es heureuse et enfin réconciliée avec la vie. L'amour c'est ça ! Voir, savoir que les gens qu'on apprécie sont biens et vivent pleinement leur existence !

Adieu ma jolie !

Je t'aime et je te souhaite d'aimer autant quelqu'un un jour comme moi je t'ai aimé... Il t'aime autant que moi, voire plus, donnes lui ton cœur !

Martin


Et là, un miracle se produit, il neige ! Lila est sous le charme de cette pluie de flocon, son visage est illuminé. Elle est rayonnante, resplendissante !


— Il l'a fait ! s'exalte ma princesse.

— De quoi tu parles ?

— Martin a réalisé mon rêve ! Il neige le jour de Noël à Lisbonne ! Tu y crois ?

— Oui, vu que je suis spectateur de ce phénomène !


Malgré ce magnifique spectacle, la neige n'est pas mon alliée aujourd'hui, je suis contraint de laisser ma belle plus vite que prévu. Je suis dans l'obligation de quitter ce lieu avant que les routes ne soient plus praticables, car vu la grosseur des cristaux de glace, les voies routières vont être recouvertes d'un manteau blanc en moins d'une heure de temps.


— Je vais devoir te laisser !

— Déjà ?

— Je n'ai pas le choix ma belle ! Si je veux être à l'heure pour le dîner en famille que ma mère a préparé avec amour, je dois y aller...

— Je comprends ! Je ne veux pas attiser les foudres de ta mère sur moi, déjà qu'elle pense que je te détourne parfois du droit chemin... 


Je ne peux m'empêcher de rire. Lila croit que ma mère la déteste alors que c'est tout le contraire. Elle l'adore ! Mais elle préférait que je me concentre davantage sur mes études que sur mes amours, c'est une maman quoi !


— Et ce n'est pas le cas ?

— Rien que tu ne cautionnes ! se défend t-elle avec panache.

— Oui, en effet ! Tu sais que je ne peux rien te refuser ?


Elle s'approche de sa fenêtre pour assister au spectacle de plus près. Je m'avance auprès d'elle et lui souffle :


— Je t'aime !


Elle se retourne vers moi et m'avoue son amour.


— Je t'aime !


Et nous nous embrassons langoureusement avant d'être dérangés par Emma, la petite sœur de Lila.


— Viens voir dehors ? Ah ! Excusez moi !


On la regarde interloqué par la gêne qu'elle semble éprouvée de nous avoir surprit dans des circonstances plus qu'embarrassantes.


— Je dois vous laisser belles demoiselles ! A demain !

— Oui, à demain ! Envois moi un message dès que tu es chez toi ?

— Promis ! Bye Emma !

— Bonne soirée ! me salue l'adolescente toujours les yeux baissés.







***************************************************************


Et voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu ? 

A mercredi pour la suite ! 

Bonne semaine à tous !


PS : la fin est proche... 

MON PERE NOEL SURPRISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant