Chapitre 55 : Tribunal

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Je suis assise à côté de mon avocate Léonie, dans le tribunal. Harry est juste derrière moi avec Perrine et Louis. Les parents de Florence sont de l'autre côté avec leur avocat. Eh oui, les parents de Florence ont porter plainte contre moi pour kidnapping. Je suis donc jugée au tribunal lors d'un procès. Grâce à Léonie et ses relations, le procès a été rapide. Florence est à l'abri chez Anne, car je n'avais pas le droit de la garder près de moi. Ça fait deux semaines que je ne suis pas sortie de chez moi, à part pour voir le docteur Robbins. Le juge se lève, dévisage chaque personne présente avant de lancer la parole.

Juge : Alors, nous sommes ici, aujourd'hui, pour l'accusation de Coralie Regard du kidnapping de Florence Larson. La séance est ouverte. 

L'avocat des parents de Florence se lève afin de prendre la parole.

Avocat : Monsieur et Madame Larson ont porter plainte contre Mademoiselle Regard pour kidnapping. Ils assurent que Florence était à son concert et qu'elle n'est jamais revenue, comme cela était prévu.

Léonie, mon avocate, se lève et répond.

Léonie : Objection, votre honneur! Nous avons le témoignage de la jeune fille. Il fallait qu'elle rentre avec son instrument, qui est très lourd, plus de dix-huit kilomètres, à pied, dans le noir. C'est inadmissible.  

Avocat : Objection! Sentiments imposés! le juge l'accorde, il reprend donc la parole. Mes clients affirment que quand ils sont arrivés sur place pour récupérer leur fille, Mademoiselle Regard obligeait Florence à monter dans la voiture.

Moi : C'est faux!! hurlais-je en me levant.

Léonie me fait rasseoir, puis prend sérieusement la parole. Elle se lève de manière à arpenter la pièce. 

Léonie : Monsieur le juge, nous avons fait passer des examens médicaux à Mademoiselle Larson, avec son accord, bien évidemment. Des marques de coups étaient présentes sur son corps. Les médecins l'ont confirmé. Voici son dossier médical avec les avis des différents médecins qu'elle a vus. Elle donne au juge le dossier médical de Florence. Elle reprend. Elle était battue, ma cliente ici présente, à simplement voulu l'aider. Certes, elle aurait dû prévenir les services sociaux immédiatement. Mais Florence était apeurée, elle avait peur de ma cliente et de ce qu'il pourrait arriver. Elle se retourne afin de parler au public. Ma cliente, qui en passant est enceinte de presque cinq mois et qui est malade. Une future mère, ça ne lui viendrait même pas à l'esprit de faire du mal à une enfant, alors qu'elle en porte un. Le juge l'écoute attentivement. Ma cliente, qui a des chances de perdre la vie, à la naissance de son enfant. Je ne pense pas, je suis même sûre que son acte n'était pas mal placé. Son acte était sincère et sensible. J'aimerais ajouter, Monsieur et Madame Larson, nous avons des preuves, des vidéos des caméras de surveillance, ma cliente n'a pas forcé votre fille à monter dans la voiture. Elle avait confiance en elle et comme elle savait qu'en rentrant chez elle, elle allait être frappée, elle est partie. De plus, ce qui est étrange, c'est que vous n'apparaissez pas sur les vidéos des caméras de surveillance, avez-vous une explication?

Mme Larson : Nous nous sommes garés plus loin dans la rue. 

Avocat : Ce n'est pas parce que mes clients n'apparaissent pas sur une vidéo, que cela signifie qu'ils n'étaient pas présents.

Elle se rassied gentiment, me prend la main et la serre. Les larmes coulent sur mes joues, étant de plus en plus effrayée. Le juge à l'air de réfléchir. Il demande à Léonie de lui apporter les preuves des caméras de surveillance. Il les regarde attentivement. 

Juge : Qu'on m'apporte les vidéos de toutes les caméras de cette rue!

Nous voyons des policiers partirent en se pressant, presque en courant.

Juge : La séance reprendra à quatorze heures!

La cour d'assises se retrouve dans une pièce. Je me tourne vers Léonie de manière à m'adresser à elle, de façon discrète.

Moi : Est-ce que c'est vrai? Est-ce qu'ils étaient vraiment là? chuchotais-je, en ne me rappelant pas les avoir vus, mais j'étais très préoccupée, à ce moment-là.

Léonie : J'en ai bien peur, répond-elle, tristement, comme si nous avions déjà perdu ce procès.

Moi : Alors, c'est leur parole contre la mienne.

Elle hoche la tête pour approuver. Je me mords la lèvre, retenant un sanglot, puis me lève rapidement, voulant à tout prix rejoindre mon homme. Harry fait de même. Je cours dans ses bras, ayant besoin de le serrer fort contre moi. Ça va mieux entre nous, après avoir longuement discuté, les choses se sont arrangés. Les préparations du mariage avancent, mais ces derniers temps, c'est dur, vu que je ne peux pas sortir de chez moi. Je suis presque à cinq mois de grossesse, pourtant, nous n'avons toujours rien n'acheter pour notre fille, à part quelques vêtements. Nous décidons d'aller déjeuner dans le restaurant d'en face.

À table, il m'est impossible d'avaler quoi que ce soit. Harry me dit de penser au bébé et de manger, sauf que si je mange, je vomis. Je n'écoute pas leur conversation, trop pensive. Je vais être jugé coupable. D'un côté, ils ont raison. J'ai emmené cet enfant, sans prévenir personne. J'ai pris cette jeune fille avec moi, alors que je n'en avais pas le droit. Je pense à Florence. Elle va peut-être devoir retourner avec ses parents. Ses parents qui la maltraitent et qui la frappent. Je ne pouvais pas la laisser comme ça, ce n'est pas mon genre. Je pose mes mains sur mon ventre. Ma fille.. Je ne supporterais pas que quelqu'un lui fasse du mal. Comment des parents peuvent frapper leur propre enfant!? Elle est innocente, elle n'a fait aucun mal. Elle ne mérite pas ce qu'elle vit. Le temps passe et nous devons retourner au tribunal. Nous nous rasseyons dans la salle, quand, soudain, l'avocat général, qui est là pour nous faire condamner, prend la parole.

Avocat général : Monsieur le Juge, mesdames, messieurs, les jurées. Mademoiselle Regard, ici présente, a emmené une enfant. Une enfant, d'âgée à peine quinze ans, sans défense. Une cible facile et influençable. Elle a vu, que des marques de coups étaient présentes sur son corps. Elle a donc supposé que ses parents la battaient. Pourquoi ses parents la frapperait-elle? Ces personnes, qui l'ont mises au monde, qui l'élèvent, qui la protège. Elle aurait très bien pu se blesser à l'école ou autres choses. Alors pourquoi!? Pourquoi a-t-elle pensé ça!!? Mes larmes coulent sans pouvoir les retenir. Moi, je sais. Elle a réagi comme une mère. Mademoiselle Regard, enceinte de presque cinq mois, a réagi comme une mère. Un sentiment d'urgence l'a envahie, elle savait que quelque chose n'allait pas, alors elle a voulu aider, je lève mes yeux embrumés de larmes vers lui. Il décrit parfaitement ce que j'ai ressenti. Combien de temps restait-il à cette jeune fille? Combien de temps, avant qu'elle ne subisse le coup fatal, le coup de trop? Mademoiselle Regard, ici présente, a simplement réagi. Elle l'a probablement sauvé, sauvée d'une mort certaine. Combien de personnes réagiraient ainsi, en risquant, comme maintenant, un procès. Un risque d'être rendu coupable d'un kidnapping. Elle a simplement réagi, et moi, je la remercie d'avoir réagi, parce que, sans cet acte, la petite Florence serait probablement morte à l'heure qui est, sous les coups de ses parents. Elle n'est pas coupable. Elle l'a sauvé. Acquitté-là, Monsieur le Juge. Acquitté-là! 

Je pleure toutes les larmes de mon corps, mes mains sur le visage pour faire le moins de bruit possible. Harry, qui s'est rapproché de moi, est maintenant assis juste à côté. Le juge prend sa décision, pendant ce qu'il me semble une éternité. Il revient après s'être concerté avec la cour d'assises pendant de longues minutes. Il me regarde, puis regarde les parents de Florence. Mon cœur s'arrête de battre, je me prépare à entendre la décision du juge. Le silence règne dans la grande salle. Il me dévisage.  

Juge : NON-COUPABLE!!

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Forever Love [h.s]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant