Oiseau Noir

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Noir l'oiseau,
Renié de tout espoir,
S'envole démuni de mots,
Pour raconter cette histoire.

Je vais vous la conter,
L'histoire de l'oiseau noir,
Et la douce colombe déguisée,
Au sourire à la lame de rasoir.

À fleur de peau,
L'émotion en drapeau,
J'ai salué une dernière fois mon grand-père;
Ma vie est devenu subitement austère.

Derrière la belle colombe l'on m'a apprit l'ombre de la mort.
Goût de l'effort,
Je t'ai vu dégoûté de n'avoir vu,
Qu'une part de ce monde si inconnu.

L'oiseau noir,
Je t'en supplie:
Quatre mois qu'il est parti,
Jamais je n'ai su lui dire "aurevoir".
Donne-lui ce message,
Au soleil ou face à l'orage,
Dis-lui mes maux,
De n'avoir pas sû lui dire plus tôt,
L'admiration que je lui portais.
L'amour que je lui vouais.

Sous sa cape et son masque,
Son sourire fourbe et sarcastique,
De sa fauche elle coupe un fil,
Si frêle, si fragile!
Cette faucheuse t'emmènes si loin,
Et je crois encore naïvement que tu seras là demain...

L'oiseau noir déploie ses aîles,
Il rejoint un ciel,
Où l'Homme est interdit,
Porte du Paradis.
Brume, nuages...
On se croirait un plein mirage.

Je t'en pris, grand-papa,
Excuse-moi,
De n'avoir pas sû t'écrire,
Le jour où l'on a dû te laisser partir.
J'avais trop mal,
Une réalité sans anésthésie,
Une vie animal,
Jonchée de fine pluie.

Une lettre que jamais tu ne liras puisqu'il est trop tard,
Tu t'es envolé un soir,
Laissant un mot à mon égard...

Je t'Aime.
Repose en paix,
C'est que tu l'aimais c'te putain de Vie!
Je te le dis une dernière fois;
Aurevoir grand-papa.
Jamais je ne serai prête à te laisser partir,
Mais la Vie attend rarement que l'on soir prêt.
Je t'Aime.

             À mon grand-père; Jean-Mi

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