Je t'aime ... je t'aime

Des années à me supporter

C'était une odeur de tartine grillée qui a d'abord réveillé mon estomac. Je réalisai que mes bras étaient gelés et me précipitai à nouveau sous la couette. Je souriais en réalisant que j'étais observée.

-Enfin réveillée ma marmotte.

Elle se rapprocha et m'embrassa la joue.

J'ouvris un œil et l'aperçus toute souriante et les yeux rayonnant.

-Joyeux anniversaire mon amour, me chuchota t-elle en me caressant la joue.

Je lui souris à nouveau et me tournai pour qu'elle se glisse entre mes bras.

-Merci mon coeur, lui murmurai-je encore à moitié endormie.

Elle fondu contre moi et m'embrassa plusieurs fois le cou.

On resta l'une contre l'autre un peu de temps, à s'embrasser quelques fois, à se regarder le sourire aux lèvres et à se caresser.

Quand on fus complément réveillées, ou plutôt quand elle décida de me chatouiller pour m'embêter, elle me lança:

-Bon, alors aujourd'hui on fait ce que tu veux jusqu'en fin d'après-midi, parce qu'on doit retourner sur la capitale pour ta fête et parce que Gaëlle t'as préparé une séance beauté pour te chouchouter. Alors on fait ce-que-tu-veux!

Je lui souris et levai les yeux au ciel pour réfléchir.

Mais mon estomac cria famine avant que je ne puisse penser à quoi que ce soit.

Alison pouffa et se leva.

-On va d'abord prendre le p'tit dej, hum y'en a une qui a faim.

-Oh la grosse dalle oui, repris-je en tentant de la suivre.

-Non! Reste, j'apporte tout!

Elle me poussa sur le lit.

-Oh mais que demande le peuple!

Alison rit en allant vers la cuisine et je m'assis contre le sommier du lit.

Nous avions loué une petite maison de campagne pas loin de Paris pour le week-end, on entendait un coq de temps en temps hurler et les oiseaux gazouiller. Ça me faisais du bien, cette atmosphère me rappelait le hara et l'anniversaire que nous avions aussi partagé.

-Voila pour madame!

Alison débarqua avec un plateau remplis de belles choses, tartines, petits pains, céréales, fruits coupés, j'étais au paradis!

-Oh mon dieu, je lui attrapai la mâchoire des qu'elle s'assit, je t'aime tellement!

-Hum, la bouffe aussi tiens..

Elle roula des yeux et j'entrepris de choisir avec quel délice commencer.

*

Alison lisait tranquillement quelques articles sur les nouvelles, les horreurs auxquelles nous étions tristement habitués, les festivités de Coachella critiquées, le nouveau détenteur de record pour le saut en hauteur, et les mesures écologiques qui prenaient de l'ampleur partout en Europe.

J'étais concentrée sur les nombreux visuels pour la pochette de l'album qui commençait à d'officialiser. Il devenait réel.

Mais rien ne m'allait. Ils n'allaient pas. Je ne les trouvais pas en accord avec ce que cet album représentait.

Il n'était que moi. C'était juste moi. Ellie Manille dans les détails. J'étais complètement nue.

-Mais oui, m'écriai-je.