Tribu : La Flamme [Tome 2]

Chapitre 14 : Le pique-nique (2/2)

— Comment ça, elle est ici ? demanda surprit le jeune homme en se tournant sur son ami.

— Elle parle à ta chère mère, souligna Regnald.

En entendant ses paroles, le brun esquissa un sourire forcé de connivence à ses amis avant de leur demander où ils les avaient vues. Regnald l'informa qu'elles étaient dans le grand salon et il se dirigea à grand pas en direction de la pièce avec un certain événement. Si il y a bien une chose que Dave était loin de supporter, c'est les rencontres entre une de ses conquêtes et un membre de sa famille. C'était pour lui, la limite à ne pas franchir et en vérité il ne savait pas vraiment pourquoi s'en était une.

Arrivé au salon, le jeune homme, rejoignit sa tutrice qui était comme l'avait prévenu son ami avec Agnès. La Bellevuenne parlait avec aisance à la comtesse, comme une future belle-fille avec sa future belle-mère et cela lui glaça le sang. Il s'approcha des deux femmes comme si de rien était et échangea quelques mots de politesse et des banalités pour la forme. Sur un sourire entendu, après avoir souhaité un « au revoir » à Dave et à sa mère, Agnès s'évapora de la pièce en quittant le salon dans sa belle robe d'après-midi rose et blanche en servant au passage au jeune comte un sourire enjôleur discret.

Le beau brun comprit que c'était le signal. Il fit mine de quitter le salon et de traverser le jardin jusqu'à une partie reculée des lieux qu'il connaissait pour être déjà venu plusieurs fois. Ce coin était connu pour être vide de monde et c'était encore le cas malgré ce jour de fête. Il tourna près d'un arbre et découvrit Agnès, appuyée contre l'écorce dans une position provocatrice le regard azur dans le vide comme si elle n'avait pas pris connaissance de la présence du jeune homme dans le parc.

— Au cas où cela vous aurait échappé, mademoiselle de Loriac, la fête est derrière vous.

— Je profitais du plaisir d'être seule, lui lança-t-elle en lui donnant un sourire aguicheur.

— Mais maintenant que je suis là, vous n'êtes plus seule, fit-il remarquer.

— Ce sera notre secret. Mes parents seraient mécontents d'apprendre que je suis avec vous, sans chaperon.

— Ils ont peur de ce que je pourrais faire.

— Le plus important, dit-elle en se rapprochant dangereusement du jeune homme qui à présent pouvait humer le parfum lavande de la jeune femme, c'est que moi, j'ai peur de ce que vous pouvez ne pas faire.

— Il n'y a pas lieux de s'inquiéter pour cela, mademoiselle.

Sans mise en garde, Dave plongea ses lèvres dans le cou de la jeune femme qui répondit par un gémissement de plaisir. Il quitta cette partie de son anatomie pour réitérer son action sur ses lèvres rosées. Après ça, il contempla la jeune femme d'un œil appréciateur.

Agnès était d'une beauté renversante. Les yeux clairs, une peau au teint de pêche, les lèvres rouges, des cheveux blond vénitien magnifiquement coiffés. Ses traits étaient doux et à la fois d'une beauté hautaine qui malgré tout faisait pâlir d'admiration ou de jalousie.

Dave savait pertinemment que derrière ce physique d'ange se cachait un véritable serpent. Agnès était fille d'un comte fortuné et elle avait été éduquée avec les honneurs de son rang. Elle savait qu'elle était belle, que sa dote attirait les vautours et qu'elle avait de nombreuses aptitudes intellectuelles. Elle savait qu'il y avait de grands risques que le mariage arrangé que lui préparaient ses parents avec un beau parti ne tarderait pas.

Mais avant de se terrer avec son époux non désiré dans une campagne lointaine bellevuenne, elle avait envie de profiter de la vie. Dave était l'homme tout indiqué pour le faire même si ce n'était pas le seul qu'elle fréquentait de façon si intime et ça il le savait bien.