Chapitre 17 : Embuscade (1/3)

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Île de Thibéi, sud-est du Territoire

Après une longue nuit agitée pendant laquelle aucun membre du petit groupe n'avaient lâché Raphaël du regard, il était hors de danger. Il avait fallu le mettre dans sa chambre et tout cela avait été accomplie avec la complicité de l'intendant Emre qui avait rusé pour faire partir les gardes un petit moment. Maintenant que Raphaël s'était remis des évènements d'il y a quelques jours, son teint reprenait des couleurs et son corps des forces.

Piteusement, il avait dû avouer à ses amis que l'entrevue avec la Comtesse n'avait rien donné de très concluant. Lui et sa sœur étaient donc de nouveau au point de départ. Malgré ce constat fataliste, l'espion ne voulait pas renoncer pour autant. Il se refusait à passer son séjour sur l'île à se morfondre.

Le petit groupe était réunie dans le jardin à l'ombre d'une tente de soie montée pour l'occasion. Ils jouaient à des jeux de sociétés tout en sirotant des jus de fruits exotiques, en profitant de la lumière flamboyante du jardin. Emre se présenta dans le paradis de verdure, toujours avec son sourire avenant accentué par sa face lunaire.

Il s'inclina respectueusement et d'un bref signe de tête les dignitaires royaux l'autorisèrent à commencer son discours en laissant leur jeu pour un moment.

— Pardonnez-moi de vous déranger,
Vos Altesses. Je viens avec une invitation. Vous êtes tous les quatre conviés à assister aux jeux qui se tiendront dans la Grande arène pour la saison.

— Des jeux ? demanda perplexe Nima.

Cette question fit écho à la pensée d'Alpha. Tous les jours il ne cessait de se renseigner sur la culture thibéenne avec les ouvrages qu'il avait apporté avec lui. Cette question lui rappella qu'à son plus grand regret, il s'était plus renseigné sur la politique que sur les coutumes et traditions.

— Oui, confirma Emre. Le peuple thibéen est friand des tournois dans les arènes comme les gladiateurs, les courses de char, les combats de force vitale.

— Tout comme le peuple anatolien, ne put s'empêcher de lancer Diana qui ne se sentait en aucun cas dépaysée par cette pratique.

Ce qui n'était pas le cas d'Alpha. En Bellevuannie il n'y avait pas pareil spectacle. On se contentait des opéras, des bals, de la chasse et autres. Mais surtout pas de rassemblements en plein air avec des effusions de sang. Au moins, ça il le savait de ses professeurs à l'école d'arme, la plupart de ces combats étaient des combats à mort. En voyant la mine ravie de ses compagnons de sortir du palais, assister à ce « spectacle » Alpha n'osa parler de sa gêne.

— Les jeux commenceront demain, par un combat de gladiateur. Bien entendu, vous serez dans les loges à proximité du Grand Juge et sa famille, prévient l'intendant.

— Remerciez le Grand Juge de notre part, avec tout notre respect et notre gratitude, répondit Diana.

À ces mots, ses amis se tournèrent dans sa direction. L'Anatolienne n'avait pas montré de signes de respect à Ren-Kholtar visibles depuis qu'ils étaient à Thibéi et que l'idée vienne d'elle de remercier le dictateur, les étonnait au plus haut point. Pourtant, elle, ne sembla pas se formaliser de se retournement de situation et Emre non plus, il partit ravie, sûrement pour aller faire le rapport à son supérieur.

Lorsqu'il partit, Alpha murmura à la princesse :

— À quoi sont dues ces paroles ?

— J'ai un bon professeur, répondit-elle simplement en regardant Alpha tout en sirotant son verre d'orangeade.

Il détourna vivement la tête de peur de rougir trop fort devant elle. La chaleur lui avait servi d'excuse jusque- là, mais dans ce cas présent, personne ne serait dupe. Elle le poussait à bout parfois. En même temps, à quoi il s'attendait en s'asseyant à ses côtés.

Tribu : La Flamme [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant