Tribu : La Flamme [Tome 2]

Chapitre 29 : Un matin comme les autres (2/4)

Megan, tel était le prénom de sa sauveuse. Dave avait réussi à l'apprendre pendant leur conversation du déjeuner. Il avait essayé de lui soutirer quelques informations en plus sur sa vie privée, mais celle-ci lui répondait par des phrases courtes et concises. Elle était sur ses gardes, ça il le sentait et lorsqu'elle avait commencé elle aussi à lui poser des questions, il avait stoppé là leur dialogue. C'était à double tranchant, il avait bien peur de dire quelque chose qui trahisse sa véritable identité.

Après avoir avalé sa bouillie, Dave mit ses habits sur le dos. Il ressentit un léger frisson à leur contact en raison de leur fraîcheur. Cette sensation disparaîtrait bien vite au cours de la journée. Certes, la Montaudréanie n'était pas connue pour ses vallées chaudes, mais en été, les montaudréens disposaient d'une légère vague de chaleur qui contrastait avec leurs hivers rudes.

Au moment où il ferma son pourpoint, le beau brun remarqua que depuis qu'il avait commencé à s'habiller, Megan n'avait pas perdu une miette du spectacle et c'est taquin qu'il lui demanda :

— La vue te plaît ?

— Oui, mais je vais devoir y renoncer. Que vas-tu faire maintenant ? dit-elle en se rendant derrière le paravent, une pile de vêtements sous le bras.

— Je vais me rendre chez un ami.

— Qui est-il ? demanda la jeune femme tout en se changeant derrière le battant protecteur.

Dave avait baissé son regard pour laissé plus d'intimité à sa sauveuse, mais il avait l'impression que ce n'était pas le genre de femme à s'offusquer de la présence d'un représentant de la gent masculine dans sa chambre. Et puis, le paravent était beaucoup trop sombre, il jouait son rôle, un peu trop pour le jeune homme.

Il se consola avec la vue qui s'offrait à lui. La rue en face était bien animée. Il lui semblait entendre les sollicitations des marchands criant à qui mieux mieux que son étalage en valait la peine. Il lui sembla même sentir d'ici, l'odeur du pain chaud, à moins que cela ne vienne du bâtiment où il était. Un voisin préparait un déjeuner appétissant. Il aurait bien aimé savoir qui c'était et y goûter pour palier à la bouillie qu'il avait avalé de mauvaise grâce dont le goût amer se rappelait à son bon souvenirs.

— Il s'appelle Dornan... Dornan de Rostevar, laissa-t-il tomber.

Il lui sembla que la jeune femme derrière son refuge avait arrêté toute action. Curieux... il se tourna dans sa direction et la vit en train de s'attacher les cheveux, pensive.

— Dornan de Rostevar ?

— C'est ça, lui confirma-t-il.

Il craignait d'avoir écorché le nom ou le prénom de cet illustre inconnu, qui était censé offrir gîte et couvert à ses compagnons de route. Avaient-ils réussis à atteindre la demeure du Montaudréen ? Il l'espérait, car dans le cas contraire, il se voyait mal partir à leur recherche dans toute la ville. Chaque minute comptait.

Megan avait délaissé sa tenue masculine pour une tenue plus féminine. Une robe jaune par dessus une chemise blanche en futaine à manche longue, le tout retenue par une ceinture qui accentuait davantage ses formes volumineuses. Ses long cheveux noirs de jais ondulés naturellement, tenaient dans un modeste chignon derrière le crâne, dont s'échappait innocemment quelques boucles, accentuant son visage rond, doux et poupin.

— Je sais où habite ton ami, l'informa-t-elle en se munissant d'un panier en osier qui traînait là. Je peux t'y emmener.

— Vraiment ? Merveilleux. Allons-y maintenant dans ce cas, avança-t-il en accrochant son épée à sa ceinture, mettant sa cape sur le dos.