Après le dîner copieux qui avait été servie, Diana fut infiniment reconnaissante au Tout-Puissant d'avoir entendu ses prières, d'écourter le repas. Elle avait essayé d'avoir une conversation normale avec les femmes de la soirée, mais elle avait jugé la plupart des sujets de discussion futiles. Dans d'autres circonstances, elle aurait pu jouer le jeu des autres invitées et rire de l'infortune de certaines à trouver une bonne boutique, complimenter celles qui avaient de belles parures ou rire avec elle de leurs déboires amoureux. Tout cela lui avait paru bien léger, comparé à la guerre qui se préparait sur le continent.
Elle avait réagi avec hostilité lorsqu'une des femmes avait fait part de ses goûts en matière d'homme et avait fait savoir avec des phrases à la limite de la censure que le prince Alpha, validait tous ses critères, mais c'est bien la seule partie de la soirée où elle avait prêté attention à la conversation.
D'une marche énergique, Diana traversa le couloir comme un ouragan, paradoxalement, elle essayait d'éviter de faire trop de bruit afin de fuir une possible rencontre avec Emre qui persuadait de l'aider, séance tenante, la conduirait dans sa chambre en lui rappelant qu'elle n'était pas convié à la soirée des hommes et qu'elle provoquerait le courroux de sa « sérénissime » si elle s'y présentait.
La jeune femme tourna dans un autre couloir et constata avec soulagement qu'il s'agissait de la salle du trône. Cela voulait dire que le salon rouge n'était pas très loin. Elle tendit l'oreille un peu plus. Toutes les portes étaient fermées, mais lorsqu'elle vit des gardes postés devant l'une d'elle, elle sut qu'elle était au bon endroit.
Maintenant, il ne restait plus qu'à passer la porte. Elle se composa un air déterminé et hautain, propre aux femmes de haut-rang et se pointa devant les deux hommes qui la regardèrent étrangement avant de la reconnaître.
— Votre Altesse, commencèrent-ils. C'est une soirée privée.
— Je le sais, messieurs, mais je dois dire quelque chose au Grand Juge, maintenant. C'est très urgent et ça ne peut attendre demain.
— Navré ! dit l'un d'eux, en barrant la porte de sa lance, bientôt suivit par son collègue. L'entrée est interdite.
— C'est urgent, insista-t-elle en regardant d'un air mauvais les deux gardes.
Ceux-ci ne devaient pas être ici depuis longtemps, car son air fâché, mine de rien, leur avait fait peur. D'abord un peu hésitant, ils finirent par lui laisser l'accès libre. Elle les remercia d'un sourire charmeur. Si ils étaient punis pour leur conduite, au moins son sourire les apaisera dans leur peine. À cette pensée, elle leva les yeux au ciel après avoir passé la porte et bientôt elle dû affronter tout autre chose que les deux gardes, mais les regards insistants des courtisans de la pièce qui la dévisageaient comme si elle était subitement apparue au centre de la pièce, ce qui était le cas.
Ne se laissant pas démonter par son intrusion curieuse, la jeune femme effectua une légère révérence à l'intention de Ren-Koltar et se releva prestement. Les chuchotements allaient bon train, les plus âgés la regardaient avec effroi en s'aperçevant qu'une femme s'était invitée à leur petite fête et les plus jeunes l'observaient avec des regards à la fois curieux et appréciateurs qui étaient loin de plaire à l'Anatolienne et encore moins à Alpha qui était en pleine conversation avec un des hommes. La discussion s'était coupée nette lorsque le parfum acidulé de Diana avait fait irruption dans la pièce.
— Votre Altesse, salua Ren-Kholtar aimable sans quitter sa place. Vous vous êtes perdue ?
Quelques rires fusèrent dans la pièce quasi silencieuse. La belle brune ne voulait en aucun cas se laisser rabaisser par cet homme, elle attaqua aussitôt :
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Tribu : La Flamme [Tome 2]
FantasyUn mois s'est écoulé depuis les évènements du tome précédent. Les deux royaumes d'Anatolie et la Bellevuannie se préparent à une guerre contre le royaume montaudréen. Parallèlement, Diana et Alpha s'apprêtent à ramener la dague au Grand Temple de Th...