Tribu : La Flamme [Tome 2]

Chapitre 37 : À Malkion (3/4)

Pendant ce temps à l'intérieur de la forteresse : Nima, Raphaël, Megan, Dornan et Logan étaient occupés à réaliser leur propre projet. Comme il avait été convenu, ils avaient attendu un temps de battement relativement long avant de se présenter à l'accueil de la forteresse pour éviter qu'on ne relit leur arrivée à celle des jeunes bellevuains. De loin, ils avaient vu leurs amis et la façon dont on les avait conduit on ne sait où.

Sur le coup, les Umpass devaient s'avouer qu'ils avaient eu envie de leur porter secours et de plaider leur cause, mais cela n'aurait qu'envenimer la situation pour leurs amis comme pour eux. Il ne restait plus qu'à prier pour qu'il ne leur soit rien arrivé et qu'ils les verraient dans pas longtemps sains et saufs.

Ils se présentèrent à l’accueil où ils furent bien entendu fouillés en bonne et due forme. On leur posa quelques questions et puis ils purent enfin rentrer. Bien que la forteresse serve d'abri aux réfugiés, les choses avaient été relativement bien aménagées. Des tentes parsemaient ce qui était anciennement la cour de la forteresse. L'épais château fort se démarquait de ce paysage avec ses pierres grises. Des soldats, des domestiques et plus rarement des nobles reconnaissables à leur vêtements, entraient et sortaient du château. Ce paysage faisait trait pour trait penser à un village construit sur le tard, l'ambiance en prime. Tous ces hommes et ses femmes avaient l'air d'être à des lieux de la réalité de la guerre. Les enfants riaient, chantaient, couraient entre différentes bâtisses, s'amusaient avec des soldats... Des femmes se rendaient au puits chargés de seaux, d'autres avec de la lessive. Des hommes, outils à la main, se rendaient à l'extérieur des remparts pour sans aucun doute allaient s'occuper des champs environnants.

— Bon, commença Megan pour mettre fin aux observations stériles. On cherche quoi ?

— On cherche le symbole de l'hirondelle, répondit Raphaël en regardant le papier que Gal le lui avait confié.

— Passe-le moi, ordonna l'éclaireuse sans broncher.

Raphaël s’exécuta. La brune bien en chair s'en empara et s'approcha d'un groupe de petites filles qui se tressaient les cheveux à tour de rôle. Elle en appela une au hasard, la moins occupée. La fillette avait un teint café doux, les cheveux déjà coiffés en deux tresses qui lui encadraient parfaitement  le visage avec des yeux pétillants de joie et de malice.

— Bonjour, commença Megan d'une voix claire et douce. Tu as vu une maison ou une tente avec ce symbole dans le coin ?

La jeune fille prit le papier et ouvrit de grands yeux en reconnaissant l'oiseau représenté. Sans répondre, elle prit Megan par la main et la guida en courant à travers les bâtisses de tissus. Megan eut juste le temps de dire « venez » à ses compagnons de route avant de presque disparaître parmi les tentes. Les amis de la jeune femme s'empressèrent de lui courir après avant de la perdre pour de bon dans le village miniature. Après avoir couru entre différentes habitations et bâtiments de la forteresse, les Umpass arrivèrent le souffle court dans un espace qui avait été joliment aménagé.

Plusieurs tentes pouvant contenir des familles entières étaient disposées de part et d'autres, comme une rue. Des marguerites poussaient librement dans l'herbe, mais la vie semblait avoir quitté cet endroit. Tout était si silencieux. Cependant, en tendant l'oreille, ils leur semblèrent que des voix s'élevaient dans le lointain.

Le bruit venait d'une tente en particulier. Elle était de la même couleur vermeille que les autres, mais ce qu'elle avait de supérieure, c'était le signe de l'hirondelle brodé juste à l'entrée. La petite fille s'était arrêtée en plein milieu de l'allée leur laissant le choix de continuer ou de se rétracter.

Megan la remercia poliment et la dépassa, ses camarades marchant dans ses pas. En emboîtant le pas à la brune, il semblait à Nima que quelqu'un manquait à l'appel. En jetant un regard à l'arrière, elle s'aperçut que son frère n'avait pas avancé avec eux et restait volontairement en retrait, comme si il avait l'intention de ne pas les accompagner.