Chapitre 46 : La flamme ancestrale (2/6)

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De l'autre côté de la ville, les troupes de Celmar de Lusignan étaient à quelques kilomètres de la capitale. Juché sur son cheval à la robe poivrée, sous son casque, le comte montraudréen contempla le paysage devant lui. Ses troupes et lui pouvaient à travers les arbres de la forêt entrevoir les tours élevés du château où devait se trouver Thamay de Filatine. Ce monarque de pacotille. Un enfant gâté sur un trône. De là où ils étaient, il lui était impossible de voir les solides remparts qui encerclaient le joyau du royaume, mais pourtant, il savait qu'ils étaient là.

— Tidiane, appela-t-il posément.

Son meilleur ami arriva à son niveau sur sa propre monture. Son armure dissimulait sa chaire brune, mais le casque laissait entrevoir ses yeux francs ainsi que sa peau luisante sombre et son sourire couleur ivoire.

— Monseigneur, répondit celui-ci en contemplant comme l'avait fait précédemment le comte.

Celmar ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Depuis le temps, Tidiane et lui ne s'encombraient plus des « mondanités » pompeuses qui sied à leur rangs. Respectivement : comte et chevalier, ils ne le faisaient que pour sauver les apparences.

— Est-ce que un de nos alliés est arrivé pendant que nous marchions ?

— Non, monseigneur.

— Je me demande si c'était une bonne idée de donner ces messages au chevalier de Rostevar.

— Du peu que j'ai entendu dire de lui, c'est un homme droit et il n'est pas familier du Prince. La seule crainte que l'on doit avoir, c'est qu'un de nos alliés ait tourné sa veste pendant cette période qui est propice à l'introspection.

Ça, Lusignan le savait bien. Il n'était pas apparut à la capitale depuis un bon nombre d'années. Il avait pu revoir à divers occasions, ses amis et alliés avec qui il entretenait un lien déjà fort. Mais comme le disait son père : « les alliés d'un jour, ne sont pas les alliés de toujours », et cela n'avait jamais semblé aussi vrai que maintenant.

Une partie de la réussite de la prise de la capitale venait de ses précieux liens d'amitiés. Si un allait prévenir Thamay, ce serait peut-être le début de la fin. Il ne s'inquiétait pas de l'issue de cette bataille. Ses hommes étaient entraînés, même l'héritier Valincourt qui avait été un excellent élève pendant les quelques heures qu'il avait passé avec lui. Ce qu'il craignait c'était la guerre civile.

Malgré le furoncle qu'avait emmené le règne de Thamay sur le royaume de Montaudréanie, il aimait sa patrie et ses habitants, même ceux qui ne le connaissaient pas. Il savait qu'il était assez populaire chez la plupart des montaudréens et il s'en voudrait sincèrement si il faisait son retour dans un bain de sang. Il avait tenté de réfléchir à des tactiques qui nécessiteraient le moins d'affrontement possible entre ses troupes et celles de la capitale. Il espérait que cela était assez.

Dave qui trouvait curieux le subit arrêt de leur cortège et qui avait d'une certaine façon cure du protocole militaire montaudréen ou il n'y connaissait rien, dirigea son bel étalon couleur onyx en direction du comte du Nord.

— Monseigneur, pourquoi nous arrêtons-nous ?

Tidiane se contenta d'envoyer un regard réprobateur au jeune homme, qui ne dut sûrement pas le voir car il le regarda toujours de façon interrogatif. Sur un signe de tête de son supérieur, le chevalier rejoignit le reste des soldats.

— Nous attendons qu'un de nos alliés face son apparition. J'ai besoin d'être sûr que la majorité des habitants sera sauve. J'ai un allié au palais, qui doit être mis au courant de notre arrivée et pousser le gouvernement à allumer la torche pour montrer aux montaudréens qu'ils se rendent.

Tribu : La Flamme [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant