Tribu : La Flamme [Tome 2]

Chapitre 37 : À Malkion (4/4)

Vaincu, le jeune homme aux yeux verts s'arrêta pour confronter le fils du général. Celui-ci empestait la satisfaction après le travail bien fait. Cela lui donnait encore plus des envies de meurtres. Néanmoins, il se contenta de faire valser cette pensée peu honorable et avec un mince sourire il déclara :

- Alors, tu as toujours ta tête ?

- Ce n'est pas pour me déplaire, répondit sur le même ton le beau brun d'un rire communicatif qui dérida légèrement son interlocuteur. Je n'arrive pas à croire que je l'ai fait, et que j'ai réussi... Mais tout ça, c'est grâce à toi, Nima, Megan et Dornan. Sans vous, on ne serait sûrement peut-être pas arrivés en un morceau, remercia-t-il en désignant leurs amis plus loin qui bavardaient. Alors... merci, sincèrement.

- Je t'en prie.

Raphaël voulut s'éclipser, mais une fois encore son souhait ne fut pas entendu.

- Et vous, vous avez trouvé les vôtres ?

- Oui, répondit évasivement Raphaël en marchant.

- Ils vont bien ? demanda le brun en le suivant.

- Oui.

- Ça va ?

- Parfaitement.

D'un mouvement brusque, le soldat bellevuain tenta d'arrêter le montaudréen en l'attirant par l'épaule. Comme un automatisme, Raphaël retira avec la même force, la main du jeune homme d'un simple mouvement d'épaule. Cette démonstration était loin d'impressionner Dave et encore moins de le faire fuir, mais pour avoir déjà été dans des états pareils, il comprit ce qu'il se passait.

- Les choses ne se passent pas comme prévu, hein ?

- Les nouveaux dirigeants de l'Ordre choisit par mon père, refusent de bouger le petit doigt, révéla le garçon aux cheveux auburn avec hargne.

- Quoi ?

- Tu as bien entendu.

Raphaël s'assit à même le sol dans l'herbe et Dave l'imita.

- Il pense que c'est terminé... que le Prince ne pourra jamais avoir accès à la flamme ancestrale car la seule personne en mesure de révéler là où elle repose c'est mon père. Et... Il trouvera le moyen de ne rien dire, lâcha-t-il douloureusement la voix lourde.

- Je... Et heu... Il n'y a pas un moyen pour empêcher ça ?

- Lequel ? Même si on trouvait un plan digne de ce nom à la dernière minute... Vu comme ils sont motivés, je n'ai pas réellement l'impression que je peux compter sur eux. J'ai comme le sentiment que tout le monde ici, s'est préparé depuis longtemps à cette éventualité et que je dois en faire autant.

- Arrête, tu es Raphaël Ferr. Tu nous rabâches les oreilles avec ta flamme et ton père que tu veux délivrer. Eh quoi ! Trois personnes te disent de rester sage et tu vas le faire ? Je t'ai connu plus combatif, ajouta-t-il provocateur.

- Raph !

Maïa venait d'apparaître devant les deux jeunes hommes. Elle ne paraissait nullement essoufflée par sa course, mais elle avait l'air de le chercher depuis un moment.

- Tu devrais venir.

- Pour entendre Andras cracher son venin ?

- Ce n'est pas lui qui veut te voir, mais Sekenopé.

Raphaël se remémora l'ancienne prêtresse. Elle était là quand Andras avait vociféré. Elle était toujours là quand Liralia et Sekor lui avaient annoncé avec toute la subtilité dont ils étaient capables le destin funeste qui attendait son père. Elle était restée silencieuse tout le long de l'entrevue. Le comportement de la femme l'intriguait maintenant qu'il y repensait. Elle n'était pas du genre à attendre que les choses se fassent, mais à exprimer clairement ses opinions. Il était impensable pour lui qu'une ancienne prêtresse soit d'accord sur le fait qu'un homme allait se donner la mort ou se laisser mourir, même pour une noble cause. Dans ce cas... Pourquoi n'avait-elle rien dit ?