Tribu : La Flamme [Tome 2]

Chapitre 14 : Le pique-nique (1/2)

L'horloge ornant le mur de sa chambre affichait dix heures lorsque Dave ouvrit les yeux. Encore engourdi par son réveil, le jeune homme ne prit pas de suite toute la mesure de la signification de cet horaire. C'est dans un bon d'énergie qu'il se redressa sur son lit et se rendit compte qu'il avait beaucoup trop dormit. Cela l'étonnait, il était plutôt matinal d'habitude, une qualité qui lui avait valu de ne jamais arriver en retard en cours. Cela devait avoir un lien avec ses levers à répétition en pleine nuit. Depuis un certain temps, ses nuits étaient beaucoup plus agitées. Chamboulées par des cauchemars qui se trouvait être des vestiges de son passé.

Il en avait parlé à ses parents et naturellement, ceux-ci avaient opté pour une solution médicale. À présent, à chaque fois qu'il rentrait au domaine des Valincourt, il devait se farcir un breuvage médiocre qu'il prenait soin d'avaler en se bouchant le nez au préalable avant d'aller dormir. Jusqu'à aujourd'hui, les effets n'étaient toujours pas observés et pourtant cela faisait un mois qui le prenait.

Il regarda encore l'horloge sculptée magnifiquement décorée. Dix heures et quinze minutes et il était toujours au lit ! Il n'était plus temps de rêvasser. Il devait se lever au plus vite et se préparer afin de se rendre au pique-nique des Mont-Argent. Même si il avait quitté Leane la veille à l'école d'arme, il se faisait une joie de le revoir lui et leur petit groupe d'amis en dehors de l'environnement stricte de l'académie.

Le beau brun se décida à se lever de son lit confortable. Il se dirigea vers sa fenêtre, ouvrit grand les rideaux et plissa légèrement ses yeux bruns au contact des rayons du soleil. Le balcon de sa chambre ouvrait sur une vue qu'il connaissait depuis sa plus tendre enfance. Elle s'ouvrait sur le jardin du manoir et en arrière plan, à l'horizon, on voyait une partie mais pas des moindre du vaste domaine des Valincourt. En regardant cette vue, il regretta amèrement de ne pas s'être levé plus tôt. Il aimait tant galoper dans la plaine au lever des premiers rayons d'or, laissant la rosée du matin le rafraîchir et respirer l'air si vivifiant de la campagne, se promener du côté du champ des lavandes plus à l'ouest. Tout cela le laissait rêveur, mais ce n'était que partie remise, il devait juste trouver le temps, et grâce aux Astres il en avait encore beaucoup.

Le cours de ses pensées fut interrompu par le bruit d'une porte que l'on ouvre à la dérobée. Il pivota sur le battant pour voir de qui il s'agissait et il fut étonné de voir une femme de chambre. Celle-ci tenait des vêtements dans ses bras et entrait à pas de souris dans son antre privée. La jeune fille d'abord étonnée de la forte luminosité qui régnait dans la chambre ne se posa pas plus de question et se dirigea vers le centre de la pièce où sur une des chaises qui encerclaient une table ronde, elle déposa les habits. Elle jeta un vif coup d'oeil dans la direction de la fenêtre et malgré elle, elle poussa un cri de surprise, une main sur la poitrine.

Elle ignorait que le jeune héritier était réveillé. Justement, elle avait voulu profiter du fait qu'il dorme à poings fermés pour lui faire porter ses habits. C'est la première fois qu'elle se trouvait face à lui et ses collègues ne lui avaient pas mentit. Il était beau, plus que beau, et son torse nu lui laissait tout le loisir de voir les résultats de ses cours physiques à l'école.

Dave était resté impassible lorsqu'il l'avait vu entrer dans sa chambre, lui adressant un petit sourire de politesse. Cependant, il n'avait pas manqué de la regarder d'un peu plus près avec des yeux curieux. La domestique devait avoir dans les dix-sept ans, elle n'était pas spécialement jolie ou désagréable à regarder, elle était plutôt banale à vrai dire. Les cheveux bruns clairs tenue par un chignon stricte sous un bonnet blanc. Elle avait une petite taille, des yeux marrons et elle portait bien évidemment la tenue réglementaire des femmes de chambre de la maison : une robe bleue simple.

— Pardonnez-moi monsieur, balbutia-t-elle, je pensais que vous dormiez encore.

— Il n'y a pas de mal, excusa-t-il en se rapprochant de la jeune servante. Faites comme si c'était le cas.